Prisonniers de l'inconnu

Chapitre 6, diagnostic (Annabelle)

Les câbles pendaient en désordre. Le crash du vaisseau avait créé un joli chaos dans les connexions. Une légère odeur de brûlé flottait encore dans l'air tandis que quelques crépitements se faisaient entendre. Ça n'allait pas être facile de faire quelque chose avec tout ça. Annabelle se faufila entre les câbles pour atteindre le terminal. Pour le coup, elle aurait bien aimé que cette salle soit plus grande. Toutes les autres pièces lui semblait disproportionnées alors que celle-là paraissait avoir des dimensions normales. Elle se demandait bien pourquoi. Elle tapota le terminal, et à son grand soulagement, une lueur bleutée jaillit de son écran. Bien, il était toujours fonctionnel. Elle se pencha dessus et commença à taper plusieurs commandes. Elle pouvait différencier bien plus rapidement ce qui fonctionnait de ce qui fonctionnait pas ainsi plutôt qu'en discutant avec Melfas.

− Ça va, tu t'en sors ? Fit la voix douce de Torval.

− Oui, le terminal est encore fonctionnel. Il va me falloir un peu de temps pour réunir toutes les informations nécessaires pour le diagnostic.

− Tant mieux. Je t'admets que je me voyais mal entrer la-dedans.

− En effet, répondit Annabelle avec un petit rire. Je suis assez contente d'être petite avec tous ces câbles qui pendent.

− Hésite pas à me prévenir, si tu as besoin d'aide. Je suis juste là.

Annabelle acquiesça silencieusement et elle entendit le bruit de la combinaison de Torval se froisser alors qu'il s'asseyait contre le mur. La jeune femme se replongea sur ce qu'indiquait le terminal et commença à rassembler toutes les informations qu'elle pouvait trouver tout en rebranchant les systèmes au fur et à mesure qu'elle comprenait où allait quoi. Ça allait lui prendre du temps pour établir un diagnostic complet du vaisseau, mais en faire un global devrait être assez rapide. Elle travailla dessus pendant encore une petite demi-heure avant qu'une voix chaude ne vienne l'interrompre :

− Désolée de t'interrompre, là-dedans, mais le repas est prêt !

C'était Typhaine. Elle lui procurait une curieuse sensation, et Annabelle ne savait pas trop quoi en penser. En tout cas, elle avait presque réunis toutes les informations dont elle avait besoin pour le moment. Elle se redressa, sortit de la salle en esquivant les câbles et s'étira longuement sous le regard légèrement amusé de Typhaine. Elle commençait justement à retrouver sa sensation de faim et découvrait qu'elle était justement affamée. Un bon repas ne lui ferait que du bien. Ils rejoignirent la salle à manger adjacente à la cuisine. Annabelle s'installa à la table, suivit de Typhaine qui s'assit à sa gauche et Torval à sa droite.

Noël et Toraël apportèrent les plats, un mélange difficilement identifiable de céréales et de légumes que tous regardèrent avec circonspection. Mais une fois dépassé l'aspect du plat, ce n'était pas si mauvais que ça. Bon, pas assez pour dire que l'un des deux soit doué pour cuisiner. Ils mangèrent tranquillement, discutant du peu qu'il s'était passé. De leurs côtés, Karène et Alvas avaient été rejoint par Joan qui s'avérait être un physicien tandis que Typhaine avait rejoint Noée et Sif pour le réaménagement. Annabelle profita de cette occasion pour leur parler de ce qu'elle avait trouvé pour le moment. Soit que le vaisseau était en mauvais état avec un moteur qui semblait totalement absent, que les commandes de la passerelles étaient complètement verrouillées, que les systèmes de survies, par contre, étaient totalement opérationnels, et que presque tous les systèmes qui permettait au sas de fonctionner étaient détruits. Elle fit également part de son observation qu'une grande partie de l'énergie produite par le réacteur semblait absente.

Son premier compte rendu apaisa un peu les craintes de certains. Cependant, l'absence du moteur était ce qui posait le plus de question. Ils achevèrent leur repas dans le silence, ayant rapidement épuisé leurs sujets de conversation, puis Annabelle attendit que sa voisine se lève pour en faire autant et dire qu'elle allait finir son diagnostic. Juste avant qu'elle ne parte, Noël lui demanda si elle pouvait essayer de connaître l'état de la zone en quarantaine. Annabelle lui répondit qu'elle ferait son possible. Il y avait probablement des systèmes de surveillance, mais elle ignorait s'ils étaient encore actif et encore moins comment en interpréter les résultats. Elle rejoignit donc le centre IA, accompagnée de Typhaine. Annabelle mit un moment à remarquer qu'elle n'avait pas la moindre raison de l'accompagner.