Chapitre 5, ouverture (Toraël)

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Le sol était glissant, et par deux fois Toraël avait manqué de glisser. De nombreux produit s'était répandu au sol lors du crash, rendant le carrelage de la salle de bain étonnement dangereux. Du coup, Il avait commencé à en nettoyer le sol avec l'aide de Sif dont il appréciait la compagnie. Il était nettement plus jovial que son apparence ne le laissait le présager. Très sec et avec un regard pénétrant, il mettait facilement les gens mal à l'aise. Mais Toraël avait rapidement compris qu'il n'était pas du tout comme ça et tous les deux avaient commencé à bavarder joyeusement en travaillant. À l'instant présent, c'était comme s'il n'y avait pas le moindre danger qui les menaçait.

Ils avaient nettoyé les trois-quart de la salle de bain quand ils furent rejoint par le type aux cheveux broussailleux, Joan. Il s'arrêta sur le seuil de la porte, considéra les deux hommes qui étaient encore armés de leurs balais et demanda :

− Toraël ? On a besoin de quelqu'un de musclé pour débloquer la porte.

Toraël le regarda un instant, puis il se tourna vers Sif et lui dit en faisant rouler ses muscles :

− Bon, ben faut que je te laisse. Il semblerait qu'ils aient besoin d'un homme, d'un vrai.

Puis il lança négligemment le balai contre le bord de la baignoire et fit les quelque dix mètres qui le séparait de la porte en faisant volontairement ressortir ses muscles, ce qui arracha un petit rire à Sif, mais pas à Joan. Ils partirent tous les deux en direction de la porte qui faisait des étincelles encore peu de temps auparavant et Torval les vit arriver avec plaisir. Il s'adressa directement à Toraël pour lui expliquer ce qu'il devait faire.

− Bon, je vais bloquer le système de verrouillage de la porte pendant que Joan maintiendra le rail d'ouverture dégagé pour que tu puisses pousser la porte dans ce sens-là Ça risque d'être dur, mais pas infaisable. Tu me dis quand tu es prêt ?

− Quand tu veux, pépé.

− Pépé ?

− Bah, t'es clairement plus âgé que moi. J'ai pas le droit de t'appeler comme ça ?

− Oh, c'est juste que tu m'as surpris, répondit Torval en riant. Appelle-moi comme tu veux, pas de soucis.

− Cool. Du coup, quand tu veux, vieil branche.

− Aw, finalement, non. Ne m'appelle pas comme tu veux. Bon à trois. Un. Deux. Trois !

Torval et Joan activèrent des mécanismes dans la paroi à côté de la porte, produisant tout un tas de cliquetis, et Toraël s'arc-bouta du mieux qu'il le put pour pousser la porte avec toute sa force. Pendant un instant la porte ne bougea pas d'un pouce, et alors qu'il était sur le point d'abandonner, elle se déplaça légèrement en grinçant. Il n'en fallait pas plus pour motiver Toraël qui redoubla d'effort, et sous la pression de toute sa force, la porte céda brutalement. Il fut emporté dans son élan, la porte ne lui opposant plus la moindre résistance.

Il y eut un grand fracas de métal, comme un claquement soudain, et Toraël sentit une vive douleur lui irradier la cuisse. Il réprima un grognement et se laissa tomber à terre. Torval et Joan s'écartèrent d'un bond, surpris, et contemplèrent un instant Toraël. Et surtout le morceau de métal qui s'était enfoncé dans sa chaire.

− C'est un peu tard pour être impressionné par mes muscles, vous savez ? Grogna Toraël.

Sa réflexion arracha Torval à sa stupeur qui se rua alors pour aller chercher les autres dans les quartiers. Rapidement, Noël, Noée et Sif arrivèrent en courant. L'une des deux sœurs se pencha directement sur la blessure de Toraël et écarta délicatement les rebords déchirés de sa combinaison.

Prisonniers de l'inconnuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant