Prisonniers de l'inconnu

Chapitre 15, adaptation (Typhaine)

La torche tomba par terre. Typhaine se précipita en avant et attrapa le corps inconscient de Karène. Elle jeta un coup d'œil à Noël, ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer. Cette dernière secoua la tête et répondit :

− Ce n'est rien, elle a juste eut un gros choc et elle s'est évanouie. Elle ira bien avec un peu de repos.

− Euh, d'accord.

Elle la prit dans ses bras et attendit patiemment la suite. Ce qui était bien avec ce corps, c'est que ça force était décuplée. Du coup, c'était à peine si elle sentait le poids dans ses bras. Soudain, quelque-chose s'appuya contre sa patte avant droite. Surprise, elle tourna la tête pour découvrir Annabelle, qui regardait à l'opposée. C'était tellement flagrant qu'elle était jalouse qu'elle en devenait irrésistible. Elle leva sa patte gauche et vint délicatement lui caresser la tête. Annabelle fit de son mieux pour ne pas réagir, mais c'était toujours aussi évident qu'elle rougissait. Typhaine aurait pu continuer de la taquiner toute la journée, mais ce n'était pas le moment. Ni l'endroit.

− Bon, je sais qu'il n'est pas évident de nous faire confiance avec les événements récents, mais nous somme toujours coincés ici et on a besoins de chacun d'entre nous.

Alvas hésita un instant, son regard passant de Sif à Noël, et de Noël à Typhaine, et il décida de leur faire confiance. Il retira son doigt de la gâchette de son arme et pris un peu de recul pour mieux les observer. De son côté, Joan arracha brutalement le fusil de la poigne étonnamment forte de Noël, mais voyant bien qu'il était loin d'être en posture de force, il calqua son attitude sur celle d'Alvas. Mais Typhaine voyait bien qu'il ne leur faisait pas du tout confiance.

− Pendant que j'étais ici, reprit Noël, j'ai pu explorer cette... réserve. Il y a de nombreux spécimen plongés dans des cuves et j'en suis arrivée à croire que c'est ce que nous étudions ici. J'ignore à quelles fins, cependant, mais apparemment, nos corps, disons, actuels, sont comme une symbiose avec certain de ces organismes. J'ignore comment cela c'est produit, mais j'aimerais votre aide pour savoir ce qu'il en est. Vous voulez bien nous aider ?

Alvas acquiesça presque aussitôt tandis que Joan grommela une réponse qui semblait affirmative. Il était évident qu'Alvas était fasciné par l'idée que deux organismes pouvaient fusionner de la sorte alors que Joan... Typhaine était prête à parier qu'il leur planterait un couteau dans le dos dès qu'il en aurait l'occasion.

− Merci. Je vous propose de rejoindre les laboratoires. On y sera plus confortablement installés, et je dois bien admettre qu'une vraie lumière commence à me manquer.

Noël s'engagea alors dans l'allée pour se diriger vers la porte. Les autres la suivirent, certain plus enthousiaste que d'autre. Typhaine remarqua que Sif gardait un œil suspicieux sur Joan. Bien. Au moins, s'il lui venait l'envie de leur tirer dessus, ils agiraient probablement assez rapidement pour qu'il n'est pas le temps de tuer quelqu'un. Typhaine se mit alors en marche et remarqua l'un des problèmes qu'il y avait avec ses pattes d'araignée. Ce n'était pas facile de marcher lentement. Elle avait à peine fait quelques pas qu'elle avait manqué de peu de bousculer Annabelle.

Elle dut alors marcher au ralenti, prenant bien le temps d'avancer une patte après l'autre, pour ne pas les piétiner. Ils marchèrent un peu entre les machines et les cuves avant d'arriver enfin au niveau de l'escalier. Et alors que Noël attendait sur le côté que tout le monde soit monté pour éviter de les gêner avec sa queue, un fracas métallique agrémenté de cris de surprise jaillirent du laboratoire. Alvas, Annabelle et Typhaine se précipitèrent pour voir ce qu'il se passait. Et ils découvrirent Noée, qui contemplait avec surprise la table qu'elle venait de plier d'un faux mouvement avec sa queue.