Prisonniers de l'inconnu

Chapitre 17, évolution (Alvas)

Alvas regarda une dernière fois ce qu'il voyait dans son microscope. C'était aberrant. Il se laissa aller contre le dossier de sa chaise en mesurant la portée de ce qu'il venait de découvrir. S'il ne s'était pas trompé, ça ouvrait la porte à une infinité de possibilités. Les cellules qui composaient la plume que Sif avait acceptée de se faire prélever avait une composition parfaitement normale. Du moins en grande partie, car au milieu des cellules que l'on pouvait retrouver chez n'importe qui dans le vaisseau, il y avait des cellules tout à fait unique. Et ces cellules-là, c'était très probablement l'organisme qui avait fusionné avec Sif. Et ce qui impressionnait Alvas, c'est qu'elle semblait réorganiser les cellules adjacentes simplement grâce à leurs à l'énergie particulière qu'elle dégageait. Il avait mis énormément de temps à trouver ça, l'énergie de ces cellules se distinguant à peine de celles des autres.

Bon, il ne savait pas encore comment ces cellules produisaient cette énergie si particulière, ni pourquoi cette énergie provoquait le réagencement de toutes les cellules autour d'elle, mais s'ils parvenaient à reproduire quelque-chose qui produirait le même rayonnement de manière artificiel, qui sait jusqu'où ça pourrait les mener ? Métamorphose, déphasage... et même téléportation ? C'était complètement dingue. Alvas partit faire part de ce qu'il venait de découvrir à Noël qui était dans l'autre laboratoire à essayer de trouver un moyen de séparer l'organisme qui avait fusionné avec eux pour qu'ils puissent à nouveau se retrouver sur leurs jambes et ainsi éviter de se marcher les uns sur les autres.

− C'est... impressionnant, déclara simplement Noël en voyant les découverte d'Alvas.

− Oui, je me suis dit exactement la même chose, quand je l'ai découvert.

Noël réfléchit quelques secondes en regardant les notes d'Alvas, puis elle demanda :

− Mais du coup, qu'est-ce qu'il se passerait si on bloquait ces émanations d'énergie ?

Alvas réfléchit silencieusement puis répondit :

− Et bien, je pense que si on faisait ça, ça stopperait le réagencement permanent des cellules.

− Et du coup ?

− Ce serait un peu comme si tu retirais le magnétisme qui fait que le fer soit attiré par un aimant. Ils se détacheraient. Mais encore faut-il trouver le moyen de faire ça, sans oublié de prendre en considération le fait que les cellules sont mélangés les unes aux autres, et ne sont pas juste deux parties différentes.

− Si tu ne te trompes pas, alors je pense qu'on a déjà dû avoir une conversation de ce genre.

− Comment ça ?

− Le liquide qui était dans les cuves est un mélange qui a plusieurs propriétés. Il est non seulement nutritif, mais il a aussi la capacité d'absorber les énergies. Je ne sais pas comment on a réussi à obtenir ce liquide, mais j'imagine qu'on l'a déjà utilisé.

− Mais, et si on se trompe ?

− Je préfère me dire que ça va marcher.

− C'est bien d'être optimiste, mais je ne peux pas le cautionner dans le cas présent. Mais j'imagine que tu le ferais, même si je te disais de ne pas le faire, alors laisse-moi au moins le temps de faire quelques tests avec le liquide. Comme ça, on aura un aperçu de ce que ça peut donner.

Noël lança un regard au flacon de liquide qui était sur son bureau, puis elle le tendit à Alvas en acquiesçant. Ce dernier la remercia et retourna à ses tests. S'il pouvait éviter une catastrophe en testant l'étrange solution, alors il n'avait pas de temps à perdre.

Il prit la plume de Sif dans une pince la contempla un instant, puis la plongea directement dans le liquide pourpre. C'était assez barbare comme expérimentation, mais c'était encore le plus rapide. Et puis, au besoin, il pouvait facilement ré-obtenir un échantillon de chaque composés. Il observa pendant une minute le flacon, mais il ne se passait absolument rien. Il se résigna alors et se pencha de nouveau sur son microscope. Si la solution n'était pas dans le mélange, comme le pensait Noël, alors il allait devoir la trouver lui-même. Il étudia la réaction des étranges cellules face à divers composés, mais au bout d'une dizaine de minutes, il fut interrompu par un bruit. Un crépitement.