Chapitre 16, adaptation (Toraël)

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C'était assez étrange. Depuis qu'il avait ce corps, Toraël avait un peu de mal à s'habituer. Il avait l'impression que le sol tanguait tout le temps. Quand Noël lui avait foncé dessus, il avait cru que c'était la fin. Mais alors qu'elle aurait très facilement put le tuer, elle avait essayé de l'immobiliser. En s'y prenant extrêmement mal. Tellement qu'il avait facilement repris le dessus en lui faisant une clef de bras. Et il avait alors remarqué que ce qu'il prenait pour une menace n'en était pas du tout une. Il avait alors relâché Noël qui s'était empressée de prendre de la distance. Il avait alors tenté de s'approcher d'elle en essayant de ne pas lui faire peur. Et c'était à ce moment là que sa sœur était arrivée, furieuse, avec les corps inconscients de Sif et de Typhaine. Et au regard qu'elle lui avait alors jeté, Toraël avait rapidement compris qu'il n'avait pas intérêt à faire le moindre mouvement brusque. Ce qui était assez facilement compréhensible en voyant qu'il ne l'avait pas raté.

Noël s'était alors rapprochée pour observer la brûlure de sa sœur, mais fort heureusement, c'était bien plus impressionnant que ça n'était grave. Elles avaient alors attendus patiemment que les deux que Noée avait mis ko se réveillent avant de leur expliquer ce qu'il s'était passé.

Lorsqu'ils avaient crus que Noël s'était faite attaquer par un monstre, ce n'était pas vraiment ce qu'il s'était passé. Apparemment, tous les cinq avaient déjà fusionnés avec ces organismes étranges auparavant, mais avaient réussis à s'en séparer pour ensuite les mettre dans les étranges cuves qu'il y avait. Et la cuve qui contenait l'organisme qui avait fusionné à Noël s'était brisée dans le crash, le libérant. Il avait alors instinctivement bondit sur Noël pour retrouver son hôte.

Toraël avait eu un peu de mal à croire les deux sœurs, au début, alors, elles les avaient conduites jusque trois autres cuves. Et au pieds de chacune d'elle, il y avait l'un de leur nom écrit. C'était un détail tellement petit qu'ils seraient passé à côté sans le remarquer, si on ne le leur avait pas dit. Mais le plus étrange, c'était le sentiment d'attirance qu'il ressentait vis-à-vis de ce qu'il y avait dans les cuves. Typhaine, dont Toraël se demandait si ça lui arrivait d'avoir peur, n'avait pas hésité une seule seconde et avait demandé à ce qu'on ouvre sa cuve.

Noël s'était exécutée, la cuve s'était vidée de son liquide, révélant un organisme informe qui ressemblait à un amas de tentacules, puis elle avait ouvert la cuve. Et Typhaine avait réagi d'instinct en ouvrant les bras tandis que la chair gluante venait l'engloutir. La fusion, comme disait Noël, avait alors pris quelques-temps, le corps se formant petit à petit, puis Typhaine s'était étiré, avait contemplé son corps et avait fini par lâcher un « c'est génial ! » qui avait attisé la curiosité de Sif et de Toraël.

La fusion leur avait bel et bien laissé une sensation d'être enfin complet, mais aussi une très légère sensation de vertige. Ou du moins, c'était le cas pour Toraël qui avait l'impression que tout tanguait lentement. Et il n'arrivait pas à s'y faire.

Sif et Toraël contemplèrent un moment le corps inanimé de Noël. Ils avaient réussi à la mettre sur l'un des lits de stase, mais le reste de son corps occupait toujours le couloir. C'était un des autres problème de ces corps-là. Ils s'échangèrent un regard avant de décider de rejoindre les quartiers. Ils n'avaient pas grand-chose à faire, donc autant finir la nuit qu'ils avaient écourtée. L'adrénaline quittant leurs organismes, la fatigue se faisait nettement plus présente. Ils prirent tout de même le temps de cacher les armes par mesures de sécurité avant de rejoindre chacun l'une des chambres du bas. Au début, ils s'étaient demandé pourquoi les lits de ces chambres là étaient si grand, mais désormais, ils en comprenaient parfaitement la raison et l'appréciaient fortement.

Ils furent rapidement rejoints par Torval qui était à moitié assommé par les antidouleurs, et peu de temps après par Noée, qui décida cependant d'aller rejoindre sa sœur. Les derniers événements avaient dû être particulièrement dur pour elle et Toraël comprenait qu'elle ne voulait pas quitter sa sœur. Il fit de son mieux pour étouffer le rire nerveux qu'il eut quand il vit le bandage arrangé tant bien que mal qu'elle avait mis sur sa queue.

Ce fut ensuite le tour de Joan et Alvas de les rejoindre. Et si Alvas monta directement à l'étage sans un mot, ce ne fut pas le cas de Joan qui prit le soin de jeter un coup d'œil dans les chambres du bas, des fois qu'il y apercevrait les armes cachées. Les seules qui étaient encore éveillées lorsque Toraël sombra dans le sommeil furent Typhaine et Annabelle qui avait l'air d'avoir bien des choses à se dire. Et probablement pas qu'à se dire. Toraël aimait bien la femme-araignée, mais il devait admettre que ces deux là formaient un superbe couple.

Au matin, ce fut Noël qui les réveilla sans vraiment le faire exprès. Sa queue avait heurté une petite table dont la place d'origine ne devait probablement pas être dans le couloir et qui s'était renversé. Le bruit n'avait pas été énorme, mais ça avait suffi à réveiller Toraël qui s'était alors relevé d'une roulade sur le côté, surpris. Mais avec le corps qu'il avait désormais, la manœuvre était beaucoup plus complexe et pas forcément conseillée. En voulant se réceptionner sur ses jambes, ses pattes, bien plus longues, n'eurent pas la place pour le soutenir et il se retrouva allongé de tout son long sur le sol.

− Ça va ? Demanda Noël qui était venu voir ce qui avait causé tout ce raffut.

− Ouais, impec', maugréa Toraël en se remettant doucement sur ses pattes. Il va me falloir un moment pour m'habituer à ça.

Il attrapa sa combinaison qui, étonnamment, s'était adaptée à sa nouvelle forme, s'habilla et rejoignit la cuisine où Noël était retourné. C'était beaucoup plus facile de distinguer les deux sœurs maintenant que l'une d'entre elle avait un pansement absurde. Ils furent d'ailleurs bientôt rejoint par Noée, et un problème se remarqua rapidement avec les deux sœurs dans la même pièce. Leurs queues s'emmêlaient joliment au point d'en faire trébucher Toraël qui s'efforçait de ne pas leur marcher dessus.

− Bon, franchement, toutes les deux, c'est pas que je vous aime pas, mais si vous pouviez éviter d'être dans la même pièce en même temps, je pense que ça serait bien.

Les deux sœurs regardèrent l'entrelacs que formaient leurs queues, puis Noée pris les devants et dit à sa sœur :

− Noël, va attendre dans la salle à manger, je ramène ce qu'il faut pour le petit déjeuner.

− Un café noir pour moi !

Toraël sursauta légèrement en entendant la voix de Typhaine. Elle venait de passer juste devant la porte de la cuisine, et depuis qu'elle avait des pattes d'araignée, elle ne faisait plus le moindre bruit quand elle se déplaçait. Toraël aida Noée à préparer le petit déjeuner tandis que peu à peu, tout le monde se rassembler dans la salle à manger. Annabelle vint s'asseoir à côté de Typhaine, Joan et Alvas s'installèrent au bout de la table, Karène hésita un instant sur le seuil de la porte, un peu perdue avec tous les événements de la nuit, puis décida qu'elle avait trop faim pour se poser des question et alla s'installer entre Noël et Alvas et enfin Sif arriva alors que Noée et Toraël apportaient le petit déjeuné, attrapant un croissant au passage sur le plateau que portait la femme-serpent. Une nouvelle journée commençait dans le vaisseau.

Prisonniers de l'inconnuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant