18 : Conciliabule à la cave

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Meilin grelottait. Elle resserra un peu son châle autour de ses épaules. Il faisait froid dans la cave et Rollan était bien évidemment en retard. Elle en venait même à se demander s'il avait bien reçu son message lorsque la porte s'ouvrit brusquement et qu'un garçon aux cheveux en bataille entra, haletant.

« Désolé pour le retard, je suis passé par les cuisines et j'ai été retenu, expliqua Rollan. Je te jure que j'ai essayé d'être à l'heure... »

Son amie ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase et se jeta dans ses bras. Surpris, il mit quelques secondes avant de lui rendre son étreinte. Il sentait les épices et la cannelle. Meilin enfouit son visage dans son cou. Ces jours passés loin de lui avaient été interminables. Elle avait pensé à lui tout le temps, mais ce n'était qu'en le retrouvant qu'elle réalisait à quel point il lui avait manqué. 

Elle aurait voulu rester blottie contre lui jusqu'à la fin des temps, mais il l'écarta doucement pour la faire asseoir. Tandis qu'il prenait place en face d'elle, Meilin fut traversée par l'image fugace d'Hortense papillonnant des paupières et de Rollan riant aux éclats à l'une de ses réflexions.

« Alors ? Comment ça se passe pour toi depuis quelques jours ? demanda-t-il.

Meilin soupira intérieurement. Elle n'avait pas envie de parler de ça tout de suite.

- C'est exténuant. Je passe mon temps à fuir Aaron, et quand il finit par m'attraper, je dois faire semblant d'être heureuse et de l'apprécier.

- Oh...

Il sembla vouloir dire quelque chose, mais se retint. A la place, il se racla la gorge et annonça :

- Je crois que j'ai trouvé un moyen de te débarrasser de ton futur fiancé.

- Vraiment ? Comment ?

- Avec des lettres. J'en ai trouvé des centaines, adressées à son père. Elles parlaient d'un trafic d'animaux totems. Un truc hyper malsain et pas très légal. Je pense qu'elles devraient suffire à les faire chanter.

Le visage de Meilin s'éclaira.

- Rollan, c'est incroyable !

- Je sais, je suis incroyable. »

Il sourit d'un air goguenard. Dans le noir de la cave, seule la lumière filtrant sous la porte leur permettait de se distinguer l'un l'autre. Malgré cela, Meilin le trouva magnifique. Parfaitement conscient et très content de la contemplation béate dont il faisait l'objet, Rollan se pencha en avant jusqu'à ce que son visage soit assez près de celui de Meilin pour qu'elle puisse sentir son souffle sur ses joues.

« Je suis beau, pas vrai ? lança-t-il d'un ton railleur comme s'il lisait dans ses pensées.

- Heu... »

Sans laisser à son amie le temps de se justifier, le garçon changea de position afin de venir s'appuyer contre le même mur que Meilin, face à la porte. Il passa un bras autour de ses épaules et elle frissonna, mais cette fois, le froid n'y était pour rien. Alors que son pouce caressait la peau tendre de son cou, Meilin posa sa tête sur l'épaule de Rollan.

« J'ai été vachement inquiet ces derniers jours, avoua-t-il la bouche dans ses cheveux.

- Ah ouais ? Tu ne me pensais pas capable de survivre jusque-là ? Après toutes les épreuves que nous avons traversées ensemble, c'est presque insultant !

- Non, en fait, ce n'est pas de ça dont j'avais peur...

Même sans le voir, Meilin sentit qu'il rougissait.

- De quoi alors ?

- Eh bien... Aaron et toi... Vous passiez beaucoup de temps ensemble, alors je me suis dit...

.・✭ Animal Tatoo : La colère du Duc de ConcorbaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant