Leslie la fille des dieux

Chapitre 17

Je repris ma respiration douloureusement, émergeant assez violemment d'un rêve étrange, je ne me souvenais que des dernières paroles prononcées par la déesse lunaire, mon esprit était toujours trop brumeux , il me fallut un peu plus de temps avant que ma tête ne cesse de tourner.

Il faisait toujours nuit, le brouillard était toujours présent et l'ombre meurtrière semblait avoir disparu.

Ce rapide dernier constat me rassura presque entièrement, jusqu'à ce qu'un cris d'appel à l'aide me parvint, il n'était visiblement pas le seul, plusieurs voix s'exprimaient affolés tandis que je perçus d'autres tousser salement , crachant surement du sang, je me rendis compte de la mobilité de mes membres et me redressais déjà sur mes deux pieds.

Le brouillard épais, sombre, ne permettait même plus que les astres haut dans le ciel puissent être admirés, seul la lune faisait preuve de courage, en bravant de ses rayons argentés les ténèbres malfaisants.

Une sensation familière commençait à se faire sentir, je ressentis des fourmillements dans tout mon corps, mon esprit se focalisant naturellement sur le moyen de gérer cette situation, semblant urgente. Pour commencer, il faudrait déjà savoir ce qu'il se passait exactement dans le camp.

D'une démarche plus assurée que pendant ma récente fuite, je pris le chemin inverse pour retourner sur la place, j'étais focalisée sur les bruits extérieurs, les cris douloureux et les toussotements étouffées suivant les effets du poison dans l'air, ne me préoccupant guère de ma propre situation, ne faisant même pas attention au fait qu'il ne m'atteignait plus, je ne pensais qu'à trouver un moyen d'éradiquer la source de ce mal.

Marchant sur l'herbe humide de la forêt, je remarquais au final la total obscurité dans laquelle le camps tout entier était plongé, je sentais la panique mêlés à la fatigue de certains suite à cette nuit agitée, Chiron devait surement être déjà en train de distribuer des ordres pour calmer la situation et mettre la majorité en sécurité, mais ma pensée fut contredite par une autre, Chiron était peut-être lui aussi à l'agonie comme moi auparavant subissant les douloureux spasmes dû à ce brouillard toxique, ma marche se transforma suite à cela en trottinement, puis en pensant à mon ami Adrien, elle dévia en une course qui selon chacun de mes pas, gagnait en vitesse au fil du temps.

Le chemin de terre, je l'aperçus rapidement devant moi, mes yeux brûlant légèrement, je me surpris à voir clairement dans la nuit noir ce qui se présentait à moi , soupçonnant mes pupilles d'avoir prit une dangereuse teinte argentée , pourtant je ne pris pas le temps de m'en étonner, je m'avançais rapidement en alerte, remontant la légère pente pour rejoindre le réfectoire, toujours en courant j'atteins le bâtiment à une vitesse surnaturelle.

Mon cœur vibrait d'excitation malgré la gravité de la situation, l'adrénaline coulait en moi, il ne restait plus rien de la fille fuyant le danger dans la forêt il y avait à peine une demi-heure, maintenant, il n'y avait que moi, celle qui allait à sa rencontre, plus forte qu'avant.

Je ne savais d'où me venait cette soudaine sensation, mais cela me plaisait grandement, j'étais plus à l'aise et en confiance, mes propres encouragements me rassurais, j'étais bien.

D'une démarche assurée, je m'avançais vers le réfectoire, celui-ci était bondé d'adolescents en panique ou torturé de douleur.

Ma vision s'affina plus encore dans cet endroit clos, c'était comme ci l'éclat de mes yeux, m'apportait ma propre lumière afin de distinguer l'extérieur, certes, cette vision n'égalait pas celle en plein jour, mais je distinguais assez bien les traits des personnes qui m'entouraient.

Pourtant, quelques secondes suffirent avant qu'un éclairage de secours ne vint éclairé les lieux, certains visages se déridèrent et semblaient un peu plus posé, mais la luminosité artificielle ne dura qu'un instant, avant que le brouillard n'obscurcit les lampes et que ces dernières ne s'éteignent dans un grésillement sonore.