~ Étranges Sentiments ~[MHA/Katsudeku]

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Pdv Izuku : 

Les cours ont repris à l'arrivée du professeur. Cela va faire trente minutes que le cours a commencé et je ne sais même pas quel en est le thème. Durant toute ma première heure de cours, j'ai regardé le dos de mon voisin de devant, détaillant chacun de ses muscles, chacune de leurs contractions ainsi que chacune des crispations de sa mâchoire. Dès mon entrée, j'ai remarqué qu'il allait mal. Ces yeux cernés et bouffis en sont la preuve. J'en suis sûrement la cause et je m'en veux énormément pour ça. En plus de ça, il a passé tout son cours, dans un silence plus que déconcertant. J'ai senti ses pupilles incandescentes sur moi pendant la pause, me transperçant alors que je faisais tout mon possible pour paraître le plus normal possible. Lui ne semblait pas se soucier de ça, se moquant bien des commentaires sur son air triste, trop silencieux. C'est ce changement radical qui a laissé le doute s'immiscer en moi. Lorsque j'ai dit ne plus vouloir le voir, j'étais sûr de n'être pour lui qu'une propriété, qu'un jouet que lui seul voulait avoir, mais qu'il jetterait dès qu'il s'en serait lassé. Mais avec cette attitude, et à la vue de l'état dans lequel il est, j'ai l'impression que peut-être, il était sincère en disant qu'il m'appréciait. Il a ce côté affectueux, et soucieux de moi que j'ai pu apercevoir, mais aussi celui du Katsuki sur la défensive, celle du Katsuki agressif et provocateur qui, par ses paroles, m'a fait déjà tant de mal. Je sens que ma vision de ce deuxième aspect de sa personnalité est doucement en train de changer pour moi. Même si cela n'excuse pas tout, je me demande, s'il ne s'est pas comporté comme cela par peur que l'on se joue de lui, que je le considère de la même manière que je pensais qu'il le faisait. Je ne sais pas, je n'en sais rien. Je ne sais même pas si je suis vraiment la cause de tout ça, je ne sais pas si je peux encore lui accorder la confiance aveugle que j'ai eu envers lui pendant longtemps. Cette image de Katsuki, le model, le héros que je voudrais devenir s'effrite, je ne veux plus être comme lui, je ne veux plus être le Deku suiveur, qui reste un pas derrière lui, qui le suis et le craint. Mais je n'ai tout bonnement pas l'impression qu'il me considère comme son égal, tout ce que je veux, c'est lui faire confiance, mais j'ai si souvent passé l'éponge, je lui ai si souvent pardonné sans même qu'il ne s'excuse... J'ai toujours été celui à faire les efforts, j'ai entretenu seul notre lien pendant quinze longues années et j'aimerais juste un signe que je n'ai pas fait tout ça en vain, j'aimerais une preuve qu'il ne veut pas juste m'avoir dans sa poche et m'utiliser comme pantin. C'est tout ce dont j'ai besoin.

Encore une fois, je passe mes heures de cours à penser à lui et à me faire du souci. La cloche sonne sans que je n'ai rien suivi. Nous allons à la cafétéria avec toute la classe, mais Katsuki manque toujours, mon inquiétude grimpe encore et mes tentatives de passer outre ce sentiment sont vaines. Les heures de cours défilent et je suis tant bien que mal ce que disent mes professeurs. La cloche de fin de cours sonne et je soupire, las de cette journée source de trop d'angoisse. Alors que la classe propose de passer la soirée ensemble, car les vacances approchant, les profs nous donnent moins d'évaluations. Je refuse pourtant, préférant retravailler les cours que j'ai manqué aujourd'hui et en plus, je n'ai pas trop la tête à m'amuser. Je leur adresse mon sourire le plus convaincant lorsqu'ils me demandent si je suis sûr. Tous semblent satisfaits, mais je remarque le regard inquiet d'Ochaco. Ses yeux me disent clairement qu'elle ne croit pas ce que je viens de leur dire. Et alors que tout le monde part s'installer, j'attends, voyant qu'Uraraka-san attend que tous soient partis pour me parler. Elle s'approche de moi, mais reste tout de même à une distance respectable. À vrai dire, c'est la première fois qu'on reparle depuis l'entraînement d'hier. Une fois qu'elle est sûre que personne ne nous entend, elle décide enfin de prendre la parole.

Ochaco : "Izu, je vais aller droit au but, sans prendre de pincettes ni chercher à tourner autour du pot. Il s'est passé un truc hier avec Katsuki, je ne sais pas ce que c'est, honnêtement, je ne veux pas le savoir, mais j'ai remarqué ton air triste, tes faux sourires et ton air absent. Tu es souvent la tête dans les nuages, mais clairement, là quelque chose te contrarie. Tsuyu avait raison, peut-être que tu aimes vraiment Katsuki, et si c'est un problème de cœur, clairement, je ne suis pas prête à en parler avec toi après le râteau monumental que je me suis pris hier. Mais je voudrais juste savoir s'il t'a fait du mal et te dire que tout le monde est là pour toi. Tenya s'inquiète aussi, à vrai dire ça fait un certain temps qu'on est tous inquiets. Depuis l'accident, tu sembles triste, tu n'es plus présent et t'efface de plus en plus. C'est tout ce que je voulais te dire." Me dit-elle de d'une voix assurée, me regardant droit dans les yeux, cherchant une quelconque réaction de ma part et ne fut pas déçue lorsqu'elle aborda Katsuki et que mes joues virèrent au rouge.

Izuku : "Merci Ochaco de t'inquiéter et merci aux autres d'en faire de même, mais ça va bien, je te l'assure. Je suis juste un peu fatigué et à l'ouest à cause des cours manqués. Je vais redevenir comme avant, désolé que vous vous soyez fait du souci pour moi." Lui dis-je avant de lui souhaiter bonne nuit et de me retourner pour aller dans ma chambre, mais elle stoppa ma marche en m'interpellant.

Ochaco : "Tout à l'heure, avant que Bakugo ne parte, il a fait une crise de panique après t'avoir regardé avec le même regard qu'il a à chaque fois qu'il pose ses yeux sur toi depuis déjà quelque temps. J'avais choisi de croire qu'il n'était qu'une brute insensible, mais ne fais pas la même erreur. Tu aurais dû le voir quand tu étais alité. Il mangeait et dormait à peine et était le premier tous les jours à venir te voir. Je ne sais pas ce dont vous avez parlé ni ce qu'il se passe entre vous deux, mais il t'aime beaucoup, vraiment." Me dit-elle, les yeux rivés sur le sol avant de se retourner et de partir en me faisant un rapide signe de la main.

Je me retourne quelques secondes plus tard pour partir en direction de ma chambre... Enfin, la nôtre avec Katchan, après avoir pris le temps d'assimiler ces informations et m'être rendu compte du bizarre de la situation.