Manipulative

Chapitre 9 : Qui t'a appris à te battre ?

Circé

C'est quoi une « Salope » ? Internet vous dira que ça définit une femme « dévergondée ». Mais qu'est-ce que ça veut dire « dévergondée » ? Une fille qui couche avec différents mecs ? Une fille qui fait le trottoir ? Est-ce que ça ne sera tout simplement pas une femme libre sur le plan sexuel ?

Au final, la plupart du temps les femmes sont insultées soit de « Salope » soit de « Pute » deux insultes relatives à leurs mœurs sexuelles. Ce qui démontre qu'encore une fois dans cette société la femme se résume au sexe, car oui ce mec vient de m'insulter de salope alors que je l'ai volée, c'est-à-dire un acte qui n'a aucun rapport avec le sexe.

Son arme dégainée dans ma direction, il joue au cowboy. Je décide d'avancer vers lui, il ne tirera pas étant donné que sans moi, il ne pourra retrouver son précieux collier.

- Rends-moi mon collier, ma jolie et je ne te ferais pas de mal. Dit-il avec un sourire sadique.

- Je souris de toutes mes dents, la plupart des gens seraient terrifiés face à un colosse pareil mais dans ma vision du monde, il n'est qu'une misérable fourmi alors je lui lance. Cours toujours Pépito. Son visage devient rouge, déformé par la colère.

Je suis si près de lui que je sens le canon sur mon front. Sa bouche s'ouvre pour parler, mais avant qu'il ne dise quoi que ce soit, j'attrape le canon et dévie sa trajectoire vers le haut d'un coup sec, il n'a pas le temps de retirer son pouce de la gâchette que celui-ci ce casse, sous le coup de la douleur, il ne voit pas mon genou se diriger tout droit vers ses parties intimes. Plié en deux et jurant comme un charretier, j'en profite pour lui mettre un coup derrière les genoux et le faire tomber par terre en finissant par pointer mon arme sur l'arrière de son crâne.

- Tu vois Pépito, je ne supporte pas qu'on m'insulte je dirais même que ça me met hors de moi alors soit tu t'excuses soit je te mets une balle dans chaque jambe, ça me ferait plus marrer de savoir que tu ne pourras plus marcher plutôt que tu meurs. Alors j'écoute quel est ta décision ?

- Va te faire foutre ! Sa respiration est saccadée, il est furieux.

- Mauvaise réponse Pépito. Je lui mets une balle dans la cuisse gauche, il ne bronche pas néanmoins, je sens son corps tressaillir signe de sa souffrance. Les autres hommes me regardent certains avec amusement d'autres stupeurs. Un grand gaillard aux sourcils très épais tente d'intervenir en avançant à pas de loup vers moi, son nez aquilin et ses pommettes saillantes ressemblent étrangement à ceux du mec qui est à mes pieds. Des frères ?

- Écoute bella, il est désolé, hein Pietro ? Arrête ça s'il te plaît. Sa voix est rauque et suppliante.

- Si il s'excuse, j'arrête à lui de voir. Dis-je en regardant le latino à mes pieds.

Une flaque de sang se répand sur le carrelage, pendant plusieurs minutes seul le bruit des gouttes qui tombent se fait entendre.

Redressant mon regard vers Andrea je n'aperçois aucune colère, juste une froideur extrême comme si la scène devant ses yeux lui était égale. Le calme est rompu quand l'homme qui salit mes chaussures dit :

- Excuse-moi, je n'aurais pas dû te traiter de salope. Satisfaite je retire mon arme de son crâne et me dirige vers la porte quand j'entends Andrea dire :

- Tout doux ma belle, je crois que tu nous dois quelques explications. Son bras s'ouvre et me désigne le canapé, j'opine et me dirige donc vers celui-ci étant certaine que sinon il serait capable de m'enfermer dans sa cave pour m'interroger.

Deux hommes dont celui à qui j'ai parlée précédemment aide Pietro a monter à l'étage pour soigner sa jambe. Le reste vient également s'asseoir sur le gigantesque canapé, je me retrouve coincé entre un afro-américain qui doit facilement mesurer deux têtes de plus que moi et Paolo alias « le surfeur ».

C'est Andrea qui commence les hostilités :
- Qui t'a appris à te battre comme ça ? Il est affalé sur le canapé les mains derrière la tête.

- Je trouve cette question particulièrement sexiste, m'aurais tu posé la même question si j'étais un homme ? Non, je ne pense pas, mais tu l'as fait, car je suis une femme et dans cette société patriarcale une femme ne peut savoir se battre, car ça serait synonyme de pouvoir. Ma réponse semble l'avoir perturbé voir irrité, car il ne répond pas tout de suite.

- Tu te trompes sur moi, je ne remets pas en question le fait qu'une femme sache se battre, car vous êtes notre égal mais nous avons tous appris quelque part ce n'est pas inné surtout à ton niveau. Alors, je réitère ma question ou a tu appris ? Il semble vraiment sincère ce qui me surprend.

- Mon père, un militaire, il m'a appris à me battre et à tirer. Je suis certaine qu'il a déjà un dossier avec toutes ses informations il me test seulement, j'ai été entrainée à subir les pires tortures alors que je ne vais sûrement pas craquer lors d'un interrogatoire aussi misérable.

- Quelle branche de l'armée ?
- United states army, 7th infantry divison
- Quel grade ?
- Lieutenant
- Son nom ?
- Thomas Parker

Ses questions et mes réponses sont courtes et rapides, je ne peux laisser aucunes hésitations dans celle-ci. Malheureusement pour lui, en constituant cette identité, j'ai répétée pendant des heures les moindres détails de la vie d'Anna Parker, identité trouvée sur le Dark Web. Je me fiche pas mal de savoir comment cette fille est morte tout ce qui compte, c'est qu'elle n'a aucune famille, ni amis donc personne pour confirmer que je ne suis pas elle et que surtout légalement elle est toujours vivante.

Andrea regarde Paolo qui se lève et revient quelques minutes plus tard, avec un dossier qui doit être le mien dans ses mains. Celui-ci finit par hocher la tête et dire :
- Ce qu'elle a dit est exact.

- Tu peux partir alors Bella, mais retient bien une chose cette discussion n'est pas terminée et quoi que tu caches, je le découvrirais. Ses paroles résonnent comme des menaces et un frisson parcours mon échine, néanmoins mon visage reste toujours aussi froid comme si rien ne pouvais m'atteindre.

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