Chapitre 14 : Menteur

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«  Le menteur à qui l'on retire son masque ressent la même indignation que si on le défigurait.  » Jean Rostand

Circé

Les cheveux châtains agrémentés d'une mèche rouge, Ethan adopte un style atypique, mais qui lui scie particulièrement bien. Ses blagues et ses sourires charmeurs rendent sa personnalité pétillante, tels un enfant qui n'aurait pas vraiment grandi pourtant au milieu de ses pupilles noisettes, on discerne également une part de folie qui n'est pas inhabituelle pour les personnes qui font son travail.

- Ce n'est pas trop dur de jouer les espions ? Enfin, je veux dire ça t'arrives parfois d'oublier ton rôle ? Ma question, vient retirer le sourire qui étirait ses lèvres.

- Parfois, j'oublie effectivement mon rôle l'espace de quelques instants, mais leurs regards me ramène à la réalité et me rappelle que ce sont eux qui ont tués ma sœur. Bien sûr, pas tous mais ça n'a pas d'importance de savoir qui à portée le coup fatal, ils sont tous responsable. Ces paroles sont empreintes à la colère et à la vengeance.

- Je suis désolé pour ta sœur.

- Ne t'inquiète pas. Grâce à toi ce soir,  je pourrais rentrer auprès des miens.

C'est sûr, cette phrase que notre conversation s'achève et qu'un lourd silence s'installe dans l'habitacle. 10 minutes plus tard, nous nous garons sur un grand parking à moitié plein, son visage se tourne vers moi et ses yeux scrutent les miens pendant quelques instants avant de dire :

- Quel rôle joues-tu ?

- Kayla Roberts

- Pour ce soir oui, mais on sait très bien tous les deux que ce n'est pas le seul rôle que tu joues. Je suis un menteur et je reconnais mes semblables.

- Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres. Eh bien, ton radar est déréglé, car tu te trompes, je ne mens pas.

- Si tu le dis. Pendant quelques instants, il continue à me fixer puis sort de la voiture et se dirige vers ma portière pour l'ouvrir. Accompagné du même sourire charmeur avec lequel il m'avait accueilli précédemment. Bien, allons-y. Bonne chance mon Ange.


Nous entrons dans une gigantesque pièce aux nombreux drapés, des tables avec de la nourriture sont disposés aux quatre coins de la pièce ou des serveurs passe entre les différents convives avec des plateaux de coupes de champagne.

- Ethan ! Te voilà en charmante compagnie, tu me présentes ? La main d'Ethan sur ma hanche se fait plus présente et je comprends que notre interlocuteur n'est autre qu'Alexander Karavani. Ses cheveux blonds mi-long sont rabattu en arrière seule une mèche s'échappe et tombe sur ses yeux verts qui me scrutent du regard comme si j'étais un appétissant morceau de viande.

- Je devance Ethan et tends ma main vers notre interlocuteur en disant : Kayla Roberts, enchantée de vous rencontrer.

- Celui-ci la saisit et y dépose un baisé : Alexander Karavani, tout le plaisir est pour moi, vous êtes d'une beauté à couper le souffle, c'est à mon bras que vous devriez être, ma chère.

- Surprise par son insolence, je rétorque : Je suis certaine d'être au bon bras, mon chère. Pour appuyer mes propos, je pose mes mains sur les joues d'Ethan et dépose un baisé langoureux  sur ses lèvres rosées. Alexander gêné finit par disparaître en se dirigeant vers d'autres convives et je mets ainsi fin au baiser.

- Si je dois me faire humilier pour avoir tes doux baisers, ça ne sera qu'une légère contrepartie. De plus, il m'a semblé que mes lèvres soient parfaitement à ton aise. Affirme-t-il un rictus sur celle-ci.

- Mon corps toujours collé au sien, je me recule et pose ma main sur son épaule en lui chuchotant à l'oreille : Un menteur devrait savoir reconnaître un autre menteur.

- Tu brises mon pauvre petit cœur, mon Ange. Dit-il dramatiquement une main sur le cœur.

Le temps passe et Ethan me présente à plusieurs personnes, nous enchaînons les poignées de mains, les faux sourires et les conversations sans intérêts, toutefois, je sens un regard pesant sur moi, debout au fond de la salle un homme aux traits tirés par le temps et aux cheveux légèrement grisonnant, me fixe. Un vieux pervers ? Ça doit sûrement être ça, alors je cesse de lui porter mon attention.

Aux alentours de 23 h, je m'éclipse en disant à Ethan que je vais « aux toilettes », 10 minutes, c'est le temps imparti pour récupérer le cahier et rejoindre mon compagnon à la voiture.

Mes talons claquent sur le sol en marbre des escaliers, arrivée à l'étage un silence de mort règne, j'analyse le couloir pour trouver les caméras de surveillance, j'arme mon pistolet d'un silencieux et tire sur celles-ci qui explosent d'instantanément.

Ethan m'a expliqué que le bureau d'Alexander était la 4ème porte en partant de la droite, j'éclate donc la serrure avec mon arme et entre.  La pièce est sombre, mais je remarque tout de même une dernière caméra que je neutralise rapidement. Une fois devant le coffre-fort, je dépose la bombe sur le digicode et recule de quelques pas, elle explose sans rompre le silence ambiant. Andrea ne m'a pas menti sur les capacités de cette bombe. La porte s'ouvre et je récupère le petit cahier qui se trouve à l'intérieur, coincé dans mon holster je peux enfin quitter rapidement la pièce.

J'arrive à m'extirper de la maison tel un serpent, sans attirer l'attention. Ethan m'attends patiemment adossé contre la voiture son éternel sourire aux lèvres.

- Circé !

C'est bien mon prénom qu'on vient de hurler pourtant, ce n'est pas de la bouche d'Ethan se tenant à 200 mètres de moi, qu'il est sorti. En me tournant, je comprends que c'est l'homme qui me fixait précédemment dans la salle, qui vient de hurler.

- La rage enserre mon cœur, à l'entente de ce prénom venu du passé. QUI ÊTES VOUS ?

- J'étais un ami à ton père. Affirme-t-il son arme pointée sur moi.

- Ce titre ne lui a jamais appartenu et ne lui appartiendra jamais. Dans une rapidité déconcertante, j'attrape mon arme et lui tire une balle dans l'abdomen. Il fait de même, mais manque de chance pour lui, la balle ne fait que m'érafler.

- Bientôt, tu seras à nouveau à lui.

- Plutôt crever que retourner en enfer. Je l'achève d'une balle dans sa tête qui explose à mes pieds.

Le visage relevée j'avance vers Ethan d'un pas déterminé. Celui-ci, n'a pas entendu notre conversation et ne saisit donc pas ce qui vient de se passer.



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Coucou ! Désolé, d'avoir mis longtemps à poster ce chapitre, j'ai manqué de temps et l'ai réécris plusieurs fois, car je n'étais pas satisfaite.

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