Chapitre 12 : Vengeance

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Circé

Début Flash-back

La nuit où j'ai tué cet enfant innocent, j'ai compris que si je ne quittais pas rapidement cette famille d'aliéné, j'allais finir comme ma mère adoptive, en marionnette.

Seule la rage animait mon corps, en rentrant dans le bureau d'Oliver, j'étais ce qu'on appelle en « pilote automatique ». Mon Beretta 9mm pointé sur lui, j'ai rapidement verrouillé la porte, la surprise dans son regard à vite laissée place à la moquerie, élevée comme son jouet, il lui était donc inconcevable que j'ose me rebeller. Mais ce soir-là, la ligne rouge avait été atteinte et son jouet avait déraillé.

- Pose cette arme Circé et je serais indulgent avec toi, on sait tous les deux que jamais tu n'oseras tirer. Ses yeux me regardent avec dédain, une barre marque son front. C'est là où tu trompes, j'ai tiré sur cet enfant, alors tirer sur toi ne seras rien comparé à ça.

- Ce soir, je venge Mary et toutes les générations de femmes que vous avez rendu en esclaves, mais surtout, je me venge moi de ce que vous m'avez fait subir : les viols, les coups, la souffrance et les meurtres. Je vais te tuer, car c'est toi qui a fais de moi un monstre.

La balle part et traverse son crâne, son sang gicle sur le bureau et les murs. J'entends comme un lointain écho, qu'on me hurle d'ouvrir la porte. Néanmoins, je reste quelques instants hypnotisée par ce magnifique spectacle qui concrétise mes rêves, puis tel un robot, j'attrape les bouteilles de rhum et vodka sur la bar et en renverse sur tout ce qui pourrait être inflammable. J'ouvre la fenêtre, mais au même moment la porte s'ouvre sur Damian mon « fiancé » et également frère adoptif.

Il se jette sur moi et mon crâne vient frapper le sol, mon arme tombe de mes mains et les siennes viennent encercler ma gorge, des petits cris étouffés sortent de ma bouche. Il hurle des mots que je n'entends pas, son regard est plus noir qu'une nuit d'hiver.

Ma conscience finit par se réveiller et me supplier de me battre. Dans une dernière tentative, j'arrive à récupérer mon arme en la poussant avec ma jambe et lui tirer une balle dans l'abdomen. Je cours jusqu'à la fenêtre et juste avant de sauter, je jette mon briquet en métal dans la pièce. Peu importe si je me brise la nuque dans cette chute depuis le deuxième étage, car la mort n'est rien comparée à ce qu'ils m'ont fait endurer.

Fin du Flash-back



Réveillée par les rayons du soleil qui chauffe mon visage, j'analyse la pièce dans laquelle je me trouve, un lit aux draps en soie gris anthracite, des murs blancs, une grande commode noire où trône au-dessus un grand tableau d'un paysage enneigé, l'ensemble rend la pièce simple mais moderne. À ma gauche se trouve une porte-fenêtre qui donne sur un petit balcon et à ma droite j'aperçois ce que je suppose être une salle de bain. Est-ce que je suis chez un coup d'un soir ? Mais où est-il ? L'impression que l'on me martèle le crâne vient me faire considérablement regretter mes excès de la veille.

Levée du lit, je me dirige vers la salle de bain ou je prends une rapide douche qui me permet de retirer le noir qui entoure mes yeux, une fois fini, j'enfile ma robe d'hier soir qui a été déposée sur une chaise dans un coin de la chambre à côté de celle-ci se trouve également mes escarpins et ma pochette que je viens porter à la main.

J'ouvre, la porte que je présume être la sortie et tombe sur un couloir qui ne met malheureusement pas inconnu, la villa d'Andrea. Une vague de souvenir vient me frapper en pleine face : l'alcool, la drogue, la danse contre cet homme et Andrea qui le frappe et m'emmène. La honte m'envahit à l'idée qu'il est pu me voir aussi faible, heureusement je ne crois pas que nous ayons dormis ensemble, il n'a donc pas pu me voir lors de mes cauchemars.

ManipulativeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant