Chapitre 18 : Jeux d'enfants

3.7K 204 27
                                    

« En grandissant, un enfant s'use » Réjean Ducharme

Circé

Début Flash-back Circé à 7 ans

Le soleil réchauffe ma peau et lui fait prendre une teinte dorée. Le vent souffle dans mes cheveux qui chatouillent mon visage à chaque mouvement que la balançoire effectue et je ne cesse de crier d'une voix aigüe :
- Plus haut !! Allez !!

- Damian rit et me répond en poussant plus fort. Si je continue, tu vas bientôt t'envoler.

- C'est le but !! Je hurle, le sourire jusqu'aux oreilles.

Au bout de quelques minutes, fatigué, il finit par arrêter de me pousser. Je descends donc et nous nous installons au bord du petit étang au fond du jardin. C'est si calme, que nous pouvons entendre le croassement des grenouilles qui y ont élues domicile.
- J'aimerais bien pouvoir voler. Dis-je pensive.

- Pourquoi à quoi ça te servirait ?

- Pour être libre, aller n'importe où, juste en battant des ailes. J'illustre ma phrase en remuant les bras, ce qui le fait sourire.

- D'où vient ce bracelet ? Dit-il en fixant mon poignet ou trône un fin bracelet en ficelle.

- C'est Jake qui me la donnée, il l'a fait lui-même. On est dans la même classe.

- Il est moche. Répond-il froidement. Son regard, c'est assombrit, lorsqu'il est comme ça, il me rappelle son père.

- Moi, je l'aime bien. J'affirme vexer.

- Je t'en offrirais un plus beau.

- Pourquoi ?

- Pour que tu oublies celui-là.

- Mais... je peux porter les deux. J'ai deux poignets. J'énonce en montrant ceux-ci.

- Non, je veux que tu n'aimes que le mien.

2 jours plus tard, Damian m'a offert un bracelet en petites perles blanc et rouge et il a exigé que je retire celui de Jake.

Fin du flash-back

L'âme de Damian était grise, il n'était ni bon ni mauvais, il était simplement lui, mais elle a fini par devenir noire, car, nous sommes la part de nous que l'on nourrit. En l'occurrence, lui a nourrit sa haine, sa haine contre moi. Il a toujours été aveugle aux atrocités commises par son père. Pour lui accepter de les voir se résume à se regarder dans un miroir, car il est le même. Un psychopathe.

Assise sur le même banc qu'il y a quelques jours, les enfants jouent et rient à gorge déployée, trois d'entre-deux se tiennent par la main en chantant une comptine. À la fois seule et non, la cacophonie qui règne moi, semble pour l'espace de quelques instants oubliés. Concentrée sur un château de sable qui à tout moment pourrait s'écrouler, une fillette aux cheveux bouclés et à la peau hâler refuse plusieurs fois que ses camarades rentrent dans le bac à sable.

Attentive au spectacle enfantin qui se joue devant mes yeux, je ne remarque pas que quelqu'un s'assoit à ma droite. Ce n'ai que quand celui-ci s'adresse à moi que je me rends compte sa présence. Ces bouclettes blondes partent dans tous les sens, ce qui lui donne un côté sauvage, un léger grain de beauté à trouvé place au-dessus de ses fines lèvres et une cigarette pend entre celles-ci.

- Elle est mignonne, une solitaire, elle me fait penser à toi Circé. Me dit le surfer qui scrute en direction de l'enfant.

- C'est un joli prénom, où l'as-tu trouvé ? Je réponds un rictus au coin des lèvres.

- Trouvé ? Non, je m'en suis simplement rappelé. Il jette sa cigarette par terre et vient l'écraser avec sa grosse botte en cuir.

- Continue, tu as éveillé mon intérêt.

- Souviens-toi, je t'avais dit que ton visage ne m'était pas inconnu, j'ai longtemps cherché dans ma mémoire, mais impossible de me souvenir d'où ni de quand je t'avais vu. Puis, hier quand Andrea m'a dit que tu hurlais le nom de Damian dans ton sommeil ça a été comme un électrochoc, tout est devenu clair dans mon esprit.

- Paolo bien que ta voix rauque est appréciable pour mes oreilles. Pourrais-tu, être plus rapide dans tes explications ?

- À l'origine, je ne suis pas issue du monde de la Mafia. Je viens d'une famille aisée, mon père est un trader reconnu. Mes parents ont toujours voulu que je fasse de grandes études dans la finance, mais l'école et moi, nous nous détestions, je ne supportais pas l'autorité alors quand j'ai refusé d'aller à l'université et commencé à trainer dans les « bas-fonds » ils ont coupés les ponts. Je ne dis rien et le laisse continuer son récit.

- Lorsque j'avais 8 ans, mes parents m'ont emmené en voyage en Angleterre. Un soir, nous avons été à une réception, ce n'était pas la première à laquelle j'allais. Mais cette fois-là, il y avait deux autres enfants d'un peu près mon âge. Une petite fille aux yeux vairons et un garçon. Le souvenir me revient au rythme de ses paroles.

- Nous avions joué à cache-cache et en ce cachant dans un placard, tu avais fait tomber un vase en porcelaine. J'ajoute.

- Oui, j'avais peur du noir, mais tu m'avais pris la main en me disant que tu étais là et qu'il ne pouvait rien arriver, car les monstres n'existaient pas. En sortant de notre cachette, le vase est tombé. Malgré mon erreur, c'est toi qui avais été punie ce jour-là, ton père t'avait giflé devant tout le monde.

- Circé et ses jeux idiots, elle entraîne les autres dans sa débilité. J'énonce les paroles de mon « père » entendues si souvent.

Nous ne disons rien pendant quelques instants chacun perdu dans ses propres pensés.

- Je n'ai encore rien dit à Andrea.

- Pourquoi ? N'es-tu pas son fidèle « toutou » ? Je lance sarcastiquement.

- Je connais ton nom, mais pas ton histoire. Mes parents ne m'ont jamais reparlé de toi ou Damian.

Impossible de savoir pourquoi, mais ses paroles me sert le cœur. Personne ne se souciait donc de la petite fille que j'étais ? Et toi à tu repensé à moi ? À ce qui pouvait bien m'arriver ?

Nous échangeons un long regard, remplis de questions inavoués. Sa main brûlante, prend alors la mienne qui semble minuscule.

- Pour l'instant, je ne dirais rien à Andrea vois ça comme un cadeau pour les gifles que tu t'es prises par ma faute et saches que si tu as besoin, je serais là pour te tenir la main dans le noir. Sur ces dernières paroles, il se lève et part après avoir délicatement embrassé mon front.

------------------------------------------------
Je remercie toutes les personnes qui lisent, votent et commentent mon histoire, ça me fait très plaisir de voir qu'elle plaît. Désolé, pour le temps entre chaque chapitre, je fais de mon mieux.
N'oubliez pas si ce chapitre vous à plus votez et commentez , j'adore avoir vos retours !☺️

ManipulativeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant