35. Pardonne-moi

1.8K 151 195
                                    

Killian

Le taxi me déposa dans la rue que j'avais indiquée. Le moteur s'arrêta et le chauffeur me proposa de m'aider avec mes valises. J'acceptais étant donné que j'avais été optimiste quant à mon séjour ici, le nombre de mes bagages attestants. Espérant qu'Alec me pardonnerait et que nous vivrions chez lui durant cette année où il était coincé. Peut-être même après s'il le désirait. J'étais prêt à le suivre où il le voulait, du moment que je restais près de lui.

Avec Alec, j'étais en sécurité. Il était ma bouée de sauvetage, celui qui me permettait de ressentir autre chose que de la négativité, celui qui m'élevait vers des sommets de paix et de joie. J'avais besoin de lui et je ferais ce qu'il fallait pour qu'il pardonne mes actes.

L'homme m'aida avec mes valises jusqu'à l'entrée de l'immeuble puis repartit. L'interphone afficha le nom d'Alec mais j'hésitais. Je ne l'avais pas prévenu de mon arrivée parce que je voulais lui faire une surprise. Une surprise empoisonnée, oui !

J'inspirai profondément et décidai d'attendre que quelqu'un entre dans l'immeuble pour y pénétrer sans avoir à sonner chez Alec.

Cela fut plus long que prévu, les gens passaient devant moi sans jamais s'arrêter ni même me regarder. Puis au bout de deux heures, une femme âgée s'approcha avec son cabas de course et sortit des clés de la poche de son manteau. Elle m'observa d'un oeil critique et plissa des yeux.

— Vous attendez quelque chose ? me demanda-t-elle.

— Je viens séjourner chez un ami, mais il n'est pas là alors j'attends, dis-je.

— Qui est votre ami ?

Après lui avoir donné le nom d'Alec, son visage fut moins crispé et elle me sourit faiblement.

— Si vous pouviez me laisser entrer, j'ai les clés de l'appartement, mentis-je.

— Bien sûr.

Elle ouvrit la porte et je tirais tant bien que mal mes valises dans le hall. Heureusement pour moi, cet immeuble avait un ascenseur et je me dirigeai vers lui alors que la vieille dame me salua et entra dans son propre appartement au rez-de-chaussée. Je montai au troisième étage et m'approchai de la porte qui me concernait. J'observai le nom Kerovski affiché sur le côté et mon coeur s'emballa fortement.

Quatre semaines s'étaient écoulées depuis son départ et il me manquait tellement. Pourrais-je me jeter sur lui comme j'en avais envie ou serait-il réticent, sachant que j'avais des confessions à faire ? J'espérais pouvoir au moins le prendre dans mes bras, peut-être même goûter à ses lèvres une fois avant notre inévitable conversation.

Il y avait tellement de doutes qui planaient sur moi, la discussion pouvant très mal se passer et alors je devrais partir, me trouver un hôtel pour me loger. Ce qui était sûr, c'était que je n'allais pas retourner à Malibu, même s'il me rejetait. Steve avait été clair, je ne devais pas me laisser envahir par mes démons si jamais il me repoussait, je devais les combattre, et lutter pour changer les choses. Le convaincre jusqu'à ce qu'il me pardonne.

Ne pas partir, ne pas sombrer, ne pas se sentir abattu.

Mes pensées furent brusquement interrompues lorsque la porte devant laquelle j'étais campé s'ouvrit. La silhouette d'Alec apparut et son visage dur aux yeux verts m'aspira dans un tourbillon d'émotions. Il est magnifique.

Ne portant qu'un sweat à capuche gris sur un bas de survêtement, il paraissait calme et à l'aise. Dans son élément et pas du tout surpris.

— Pourquoi n'as-tu pas sonné ?

Alter EgoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant