Alter Ego

26. Pas à pas

Killian

Le propriétaire du magasin de surf, Bob, me fit passer un entretien d'embauche puis il me testa en m'observant surfer. Lorsqu'il valida mes performances, je dus donner un cours à une fille pour voir ma pédagogie et mon rapport social.

Alec avait tenu à m'accompagner alors il était assis sur la plage, profitant du soleil et observant le moindre de mes gestes. La fille, appelée Livy, qui voulait apprendre, était très sympa et assez futée. Elle comprenait vite et se débrouillait vraiment bien. Pour la première séance en sachant qu'elle était novice, j'axais mes directives sur la position et le maintien à avoir sur une planche puis comment se relever. Une heure passa et la fin de la séance sonna sur ma montre. Pas de pratique dans l'eau pour le moment et c'était une torture d'être sur cette magnifique plage et ne pas profiter de l'eau. Comme si Livy avait lu dans mes pensées, elle intervint :

— Et si on allait se baigner ? Ce serait une bonne façon de me récompenser pour mon travail, suggéra-t-elle.

Je souris à cette drague ouverte. Alec ne se trouvait pas très loin, à attendre que je finisse et tout ce que je voulais, c'était d'être avec lui. C'était avec lui que je voulais profiter de l'eau.

— Au prochain cours, on ira dans l'eau, lui indiquai-je avec un sourire.

— D'accord.

Elle parut déçue et récupéra sa planche. Avant de partir, elle s'approcha de moi et déposa un petit bisou sur ma joue en soufflant qu'elle avait hâte d'être à la semaine prochaine.

Sans répondre, je me dirigeai vers Alec avec empressement. Il fit mine d'être sur son téléphone lorsque je m'assis sur la serviette à côté de lui.

— Alors ce premier cours ? m'interrogea-t-il.

— C'était cool. Je n'ai pas l'impression de travailler, plaisantai-je.

— Oui, j'imagine que ce n'est pas tout le monde qui peut travailler avec une fille aussi sexy.

Alec fixait toujours son téléphone et sa voix était neutre, pas de colère, mais pas d'amusement non plus.

— Serais-tu jaloux par hasard ?

Alec redressa la tête et plissa ses orbes verts dans ma direction.

— J'aimerais savoir... tous tes élèves seront-ils aussi bien foutus ? Parce que, ouais, j'ai découvert que j'étais jaloux et j'ai pas envie de faire une crise cardiaque à force de te voir flirter comme ça.

— Flirter ? rigolai-je. Je ne flirte pas, c'est pour le job. Mettre à l'aise, être sympa et de bonne humeur.

— Il me semble que tu es trop sympa.

Je me penchai vers lui et posai ma main sur sa joue pour l'amener à moi puis je l'embrassai. Mes lèvres frémirent sous la douceur des siennes. À chaque contact, mon corps s'éveillait et la sensation était incroyable. Alec n'eut aucun mouvement de recul, il m'embrassa, jouant avec mes lèvres et ma langue comme il savait si bien le faire. Notre premier baiser en public et Alec n'eut pas la moindre gêne. Je reculai, le coeur rempli de soulagement et de joie.

— Ce baiser ne me fera pas oublier qu'elle t'a proposé un bain avec des idées inappropriées, dit-il en se léchant les lèvres.

Étonné par sa déclaration, j'écarquillai les yeux.

— Comment sais-tu ça ? Nous étions super loin, tu ne pouvais pas nous entendre.

— Je sais lire sur les lèvres, répondit-il nonchalamment.

Je restai interdit quelques secondes avant de réaliser. Monsieur le soldat sexy lisait sur les lèvres. C'était...

— Putain, pourquoi est-ce que ça m'excite ?