38. J'irai où tu iras

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Killian

De petits frissons parcoururent mon dos et me réveillèrent. Un instant j'étais dans le brouillard et l'instant d'après je fus complètement éveillé et conscient de mon environnement. J'étais allongé sur le canapé contre Alec, dans ses bras, ma joue posée contre sa poitrine et ma respiration calquée à la sienne.

Le boom boom de son cœur résonnait en moi et m'apaisait. J'inspirai profondément, profitant de son odeur naturelle, de sa chaleur et de notre étreinte paisible. Une semaine que nous nous étions retrouvés, une semaine que l'on était engagé dans un marathon de sexe incroyable. Il s'améliore drôlement. La connexion des corps semblait primordiale, mais j'espérais qu'elle mènerait à une réconciliation totale. Jusqu'ici je n'avais rien dit, me laissant guider par l'ambiance légère qu'Alec instillait entre nous. Pour autant, j'avais besoin d'être sûr du statut de notre relation. 

— Salut, Belle aux Bois Dormant.

— Salut Blanche-Neige, répliquai-je.

— Blanche-Neige ?

— J'ai hésité avec Cendrillon mais tu ressembles davantage à la brune.

Alec ricana, son torse tressautant sous son rire, ce qui m'obligea à m'écarter.

— J'ose espérer que c'est la seule ressemblance que je partage avec.

— Et qu'en est-il de moi alors ? ironisai-je.

— Toi ? Tu es carrément le sosie de la Belle aux Bois Dormant avec ton teint clair et tes cheveux blonds.

— Pfff, la ferme, rigolai-je à mon tour.

Mon rire mourut alors qu'il m'attirait à lui pour m'embrasser. Ses lèvres douces et chaudes furent comme un baume au cœur.

— Je me suis assoupi longtemps ? demandai-je en me reculant.

— Environ une heure.

— Et tu ne t'es pas endormi, toi ?

— Non.

Le corps d'Alec gigota sous moi et il me sourit, le petit coin gauche de sa bouche se relevant avec malice.

— Peut-être dois-tu travailler plus dur, suggéra-t-il.

— Plus dur, hein ? Ou... tu pourrais encore améliorer ta technique, insinuai-je en déposant un baiser sur son torse, ma langue traînant sur sa peau.

— Je pensais m'en sortir assez bien, hasarda Alec. Tu sais, je dis ça par rapport à tes geignements et...

Sa phrase n'aboutit jamais à cause d'une attaque vicieuse de chatouilles sur les côtes. Alec étant très sensible à cet endroit, il sursauta en éclatant de rire.

— Ne fais pas trop le malin, le prévins-je.

— Arrête, haleta-t-il en essayant de se dégager.

Mon poids l'empêchait de s'extraire du canapé et j'en profitais pour grimper à califourchon sur lui en une tentative d'immobilisation.

— Il me semble que tu gémis aussi beaucoup lorsque je m'occupe de toi, plaisantai-je.

— Killian ! cria-t-il en réussissant à saisir mes poignets de ses deux mains. Ça suffit... j'arrive... plus... à respirer.

Attendri, je décidai de le libérer. Alec reprit son souffle tout en me lançant un regard noir, il me le ferait payer plus tard.

— Je te trouve trop prétentieux si tu veux mon avis, répliqua-t-il en se redressant.

— Et je jurerais que tu as fait des pipes toute ta vie.

Alter EgoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant