4. Retrouvaille

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Killian.

Qu'est-ce que je foutais là, sérieux ? Encore une décision stupide.

— Eh, tu en veux ?

Je me tournai vers cette fille aux cheveux blonds décolorés qui me collait depuis que j'étais arrivé à cette soirée. Fatalement, j'avais fini par coucher avec. Son visage était assez joli, tout comme son corps pour être honnête, mais tout me répugnait en la regardant. C'était une énième fille sans intérêt qui allait défiler sur mon tableau de chasse simplement pour me permettre de penser à autre chose qu'à la honte. Encore et toujours ce même sentiment qui ne me laissait jamais tranquille.

Je me faisais l'effet d'un sale connard qui profitait de toutes ces filles et ces mecs, mais je savais bien qu'ils n'attendaient rien de moi non plus, juste du plaisir. Une tonne de plaisir. Et c'était ce que cette fille me proposait justement en me tendant un petit sachet qu'elle balançait devant mes yeux. Je vis flou en essayant de focaliser mon attention sur ce paquet blanc. J'étais fatigué et encore embrumé comme si j'avais fait une sieste après avoir trop bu. Et j'avais trop bu, c'était certain. Bordel, quelle heure est-il ?

— Non, c'est bon, répondis-je.

Elle haussa les épaules et se servit dans le sachet pour son usage personnel. Je regardais autour de moi pour voir si j'apercevais un de mes amis avec lesquels j'étais venu à cette fête. Personne à l'horizon. L'heure affichée sur mon téléphone indiquait 23h14. Putain, je devais bouger de là. Je me levai donc en quête de mes potes en espérant qu'ils soient encore là. Après plusieurs minutes infructueuses, j'appelai Steve.

—Ouais ? répondit-il d'une voix grave.

— T'es où ?

—Toujours à la fête et toi ?

Pareil. J'aimerais partir mais je ne suis pas en état de prendre la voiture.

J'entendis son rire sarcastique. Pourtant, je ne voyais pas bien ce qui suscitait de l'amusement.

— Et tu crois que moi oui ?

J'en sais rien, bordel, tu l'es ? demandai-je, exaspéré.

— Beh en fait, ouais. Je viens de jouir, ça m'a remis les idées en place.

Je grognai à cette information dont je me serais passé. Je comprenais mieux, du moins pour lui, pourquoi je ne l'avais pas trouvé. Les autres avaient dû rentrer chez eux il y a bien longtemps.

— Attends, j'arrive, dit-il avant de raccrocher.

Quelques secondes après, je le vis apparaître, cheveux en bataille et torse nu.

— Tu as oublié de t'habiller.

Il haussa les épaules pour seule réponse. Steve était un ami depuis l'université, c'était d'ailleurs à cause ou grâce à lui que j'avais accepté mon attirance pour les mecs. Il était toujours partant pour tout, très désinvolte et adorait faire rire les gens, consciemment ou à son insu. Il ne respectait pas les règles, un rebelle dans l'âme. Il passa son bras autour de mes épaules et me dirigea vers la sortie. Une fois dehors, je lui tendis mes clés de voiture et nous voilà partis.

— Je peux crécher chez toi cette nuit ? demanda-t-il me faisant un clin d'œil espiègle.

— Si tu veux.

— Dans ton lit tout moelleux ? 

— Tu as joui il y a même pas dix minutes, soulignai-je en riant.

Encore son haussement d'épaules insouciant. Le trajet jusque chez moi me permit de reprendre mes esprits et tout à coup, je réalisais. Alec devait arriver cet après-midi. Oh mon Dieu. Putain, quel con ! J'aurais dû l'accueillir, non ?

Alter EgoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant