Alter Ego

10. S'amuser

Alec

La soirée était vraiment bien. Devon et moi avions tout un tas de points communs, ce qui facilita l'échange entre nous. Il me proposa de faire du jet-ski un de ces jours parce que je n'en avais jamais fait et qu'il trouvait ça scandaleux.

Elena était très tactile et j'eus de plus en plus de mal à me retenir. Elle me plaisait vraiment, et lorsque nous nous retrouvâmes dans un bar après le restaurant pour danser, je ne me retins plus. Je l'invitais à se trémousser sur la musique avec moi et ce fut tout naturellement que nous nous rapprochâmes. D'une danse à l'autre, les contacts se firent plus pressants.

Mon regard glissa sur ses prunelles brillantes et je contemplais son visage délicat, tourné vers moi comme une fleur vers le soleil. Elena savait y faire. Son corps se frottait sensuellement contre le mien au gré de la musique et son expression montrait clairement son intérêt. Mes mains glissèrent dans son dos et je la plaquai plus étroitement contre moi. Sa bouche rouge m'appelait et je n'y résistais pas.

D'un mouvement, je me penchai vers elle. Mes lèvres caressèrent les siennes, et lorsque je la sentis répondre au baiser, j'intensifiais la pression. Je jouais avec sa lèvre inférieure et lorsqu'elle avança sa langue pour chercher un contact, je capitulais. Une danse d'une tout autre nature s'épanouissait, nos langues se frottaient l'une contre l'autre, les lèvres se mélangèrent et finalement je pris le contrôle total du baiser comme j'aimais le faire. J'investis sa bouche, imposais mon rythme, ma profondeur. Mon cœur s'emballa et ma respiration était rapide. Trop rapide. Je reculai pour prendre une bouffée d'air et Elena inspira fortement.

Elle me fixa longuement dans les yeux, tout en restant collée à mon corps, et je fus quasiment certain qu'elle sentait à quel point notre baiser m'avait excité. Elle me sourit puis m'entraîna à la table ronde en hauteur où les autres se trouvaient. Johanna et Jay, des amis avec lesquels nous étions venus, nous apprirent que les autres étaient partis.

— Quoi ? Mais pourquoi ? s'étonna Elena.

— Il est tard, ajouta Johanna, son amie.

Je vérifiai l'heure sur mon téléphone qui indiquait 3h du matin.

— Bordel, déjà ! m'esclaffai-je.

— Je suis flattée que tu n'aies pas vu le temps passer en ma compagnie, roucoula-t-elle avec amusement.

— Tu as besoin de rentrer, non ? Tu dois travailler demain.

— Je bosse de 13 à 23h, alors...

— Alors ? demandai-je tout souriant.

— Peut-être qu'on peut passer le reste de la nuit ensemble, suggéra-t-elle.

Mon corps s'échauffa et je hochai la tête rapidement, ce qui la fit rire. En cinq minutes, nous avions dit au revoir, et nous étions dans sa voiture prêts à partir. Sur la route, elle me demanda si nous pouvions aller chez moi puisqu'elle vivait en coloc dans un appartement assez petit et que les règles nous en empêchaient. Pouvais-je ramener Elena chez Killian ? Je n'avais jamais parlé de ça avec lui, je ne savais pas s'il serait d'accord, si cela posait problème ou pas. Il me disait souvent de m'amuser et de profiter, encore tout à l'heure. Je ne l'imaginais pas se fâcher si je ramenais Elena et peut-être qu'elle ne passerait pas la nuit avec moi...

— D'accord, finis-je par décider.

J'avais besoin de ça. Mon corps montrait déjà des signes d'excitation et je ne pouvais pas renoncer à un soulagement qui n'impliquait pas ma main. Durant tout le trajet, je comptais les secondes. Une fois garés devant la maison, nous sortîmes de la voiture et je ne pus m'empêcher de l'attraper lorsqu'elle passa devant moi et l'embrasser à pleine bouche.