Citation de François Raynouard
Evelyn passa une main sur le drap froid à côté d'elle et soupira. Eden n'y était plus, il avait dû partir à l'aube. Elle s'étira et observa autour d'elle.
- Il est parti ce matin, articula alors Edgar.
Il était assis sur le rebord de son lit et se leva pour lancer les habits qui traînait par terre sur la tête d'Evelyn :
- Je te laisse t'habiller, je vais préparer le petit déjeuner.
Il lui jeta un coup d'œil malicieux et elle cacha ses joues rouges de honte à l'aide de son tee-shirt.
- Fou moi la paix garnement.
- Vous avez pas été très discrets cette nuit.
Evelyn serra les dents et lança alors l'habit qu'elle tenait entre ses mains. Edgar eut le temps de refermer la porte derrière lui en souriant et le tee-shirt noir s'écrasa au sol sans avoir atteint sa cible.
Le reste de la journée se déroula dans la crainte pour Evelyn. Elle ne fit rien, elle attendit juste, une tasse à la main, espérant voir la porte de leur appartement s'ouvrir pour faire apparaître le visage radieux d'Eden.
Après sa journée d'entraînement, Edgar rentra et la vit toujours dans cette même position, le visage crispé par l'inquiétude. Il soupira et monta les escaliers quatre à quatre, la laissant seule dans la cuisine.
La nuit passa, il n'était toujours pas rentré. Ni lui ni les autres.
Le lendemain, Edgar la secoua pour qu'elle se réveille. Elle avait dormi dans la cuisine, assise sur sa chaise, la joue collée contre la table.
- Il n'est toujours pas là.
- Il va rentrer, le quartier général des Érudits ce n'est pas la porte à côté.
Evelyn attendit qu'Edgar quitte la pièce pour se décider à se lever. Enfilant des chaussures et une veste en cuir, elle quitta l'appartement en espérant revenir avant qu'Edgar ne remarque sa disparition.
Entre les immeubles délabrés et les câbles enchevêtrés, Evelyn marchait d'un pas rapide. L'atmosphère était pensante, les nuages cachaient le soleil, et elle plongea ses mains dans ses poches en enfonçant sa tête dans ses épaules.
Elle voulait se faire discrète, surtout au moment où elle rencontrerait la civilisation. Tous ces gens qu'elle n'avait pas côtoyé depuis des années. C'était la première fois depuis une dizaine d'années qu'elle allait sortir aussi loin de l'enceinte des sans faction.
Elle arriva en vue d'un bâtiment tout blanc aux formes cubiques et circulaires. Autour de lui gravitaient de nombreuses personnes dont la plupart avec des habits bleu profond.
Evelyn repensa à la dernière fois qu'elle avait vu un Érudit et tressaillit. Son cadavre reposait à présent à côté de celui de l'Audacieux.
Elle s'engagea sur une grande passerelle inclinée qui permettait de monter jusqu'à l'entrée du bâtiment qui reflétait quelques rayons du soleil.
Quelques natifs qui en descendait lui jetaient des regards suspicieux. Arrivée à l'intérieur, personne ne lui fit de remarque quand à sa présence dans le bâtiment. Elle gravit un grand escalier aux rambardes en verre et jeta des regards tout autour d'elle.
Quelques personnes lui étaient familières, mais ces dernières ne la reconnurent pas. Elle se souvenait de ces salles, de ces couloirs où elle avait vécu pendant la première partie de sa vie. Elle savait exactement où elle devait aller pour trouver ce qu'elle cherchait.
Au deuxième étage, elle se retrouva dans une grande salle semblable à une fourmilière en pleine activité. Les Érudits allaient et venaient avec leurs notes sous les yeux, puis s'asseillaient à côté de leurs collègues face à un ordinateur et tapaient activement dessus, sans se soucier de personne.
Le bruit des touches résonnait dans les oreilles d'Evelyn. Certains la bousculaient sans même la calculer, et les grandes vitres à carreau sur la face du bâtiment illuminaient la salle en la rendant d'autant plus vivante. Cela lui changeait de son bunker sans fenêtre dans lequel elle vivait depuis de longues années.
Jeanine apparu enfin devant elle, après avoir terminé la consultation d'un écran d'ordinateur qui reflétait sa lumière bleue sur ses cheveux blonds et raides.
Le leader des Érudits aperçu l'intruse et se dirigea vers elle d'un pas assuré.
- Evelyn Jonhson, quelle surprise ! Tout le monde vous croyait morte, mais moi voyez vous, je n'y croyais pas.
- Où sont ils ? demanda l'intéressée sèchement.
- Qui ça ? demanda Jeanine en la fixant avec son regard perçant.
Elle était entourée de deux hommes, les bras croisés, qui attendaient de se jeter sur Evelyn au moindre faux mouvement.
- Les quatre hommes qui sont venus ici hier.
- Ah oui les sans faction, dit Jeanine comme si elle les avait déjà oubliés. Ils ne sont jamais rentrés n'est ce pas ?
Evelyn serra la mâchoire. Elle avait une furieuse envie de lui envoyer son poing dans la figure mais elle se retint. Jeanine se pencha alors en avant pour lui souffler à l'oreille :
- Je me souviens qu'une fois, un Érudit n'est jamais rentré chez lui. Sa famille l'a cherché pendant des années, puis il a été considéré comme mort. Cependant, son corps est introuvable.
Evelyn se raidit.
- Œil pour œil, dent pour dent ma chère Evelyn.
Paralysée, la jeune femme ne su comment réagir. Le leader des Erudits s'éloigna alors d'elle et narra d'un air naturel en faisait claquer ses talons sur le sol, sa ra robe bleue et moulante lui arrivant au niveau des genoux :
- Vois tu, ces quatre sans faction sont entrés dans mon domaine. Ils n'avaient donc aucun droit. Nous avons discuté, puis l'un d'eux a dérapé. Par légitime défense, mes hommes les ont donc attaqués. Ils n'avaient pas réfléchi avant d'agir je suppose, car mesurer leurs forces aux nôtres était de la pure folie. Tu les connaissais ? Parce qu'il n'y a pas de survivants. J'en suis navrée.
Non elle ne l'était pas. Evelyn sentit d'abord une puissante rage monter en elle, et poussa un cri de rage avant de lui envoyer une bonne fois pour toutes un coup de coude dans le nez.
- Tu vas me le payer ! Ils n'avaient rien fait, ils voulaient juste discuter !
Jeanine faillit perdre l'équilibre et plaqua une main sur son nez ensanglanté. Ses deux gardes du corps réagirent alors et saisirent les bras d'Evelyn qui se débattit avec force :
- Je te tuerai ! Je te promets que je te tuerai !
Elle battait des pieds en hurlant et atteint enfin Jeanine au menton qui s'écroula en arrière. Les gardes reprirent les choses en main et emmenèrent de force la jeune femme qui continuait d'hurler comme une furie.
Ils la jetèrent à l'extérieur, et incapable de tenir debout, elle s'effondra à genoux. La colère fit place au désespoir et de grosses larmes salées s'écrasèrent sur le sol pendant que les épaules d'Evelyn étaient secouées par de violents spasmes de tristesse.
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Tobias Eaton (Origines)
FanficVenez découvrir le passé de Tobias Eaton, devenu un Audacieux avec quatre peurs, après avoir vécu un véritable enfer dans son enfance. _________________________________________ Marcus Eaton est un membre influent de la société. Cependant, il fait t...