Citation de Voltaire
Evelyn courait dans les rues de Chicago. Elle parcourait les rues à toute vitesse sans s'arrêter, sans même prendre en compte la douleur dans ses jambes. Tout ce qu'il l'importait, c'était la douleur de son coeur. Mais ce n'était pas à cause de l'effort.
Il était mort, le seul homme qu'elle eut jamais vraiment aimé. Assassiné lâchement, alors qu'il venait avec des intensions pacifiques. La respiration haletante, elle laissa les dernières larmes qui lui restait ruisseler le long de ses joues et s'envoler dans le vent derrière elle. Sa gorge se noua, elle n'arrivait plus à respirer. Cependant, elle ne s'arrêta pas. Elle sortit de la ville, les pieds meurtris. Elle arriva face à une forêt dense, et y pénétra sans réfléchir.
Une racine mit fin à sa course et elle s'écroula sur le sol recouvert de feuilles mortes et de boue. Ses forces l'abadonnèrent immédiatement après des heures de course, et elle resta allongée sur le sol.
Ses poumons manquaient d'air, son cerveau ne commandait plus ses gestes. Elle voulait juste tout arrêter, se laisse aller. Rejoindre Eden. Alors sa tête retomba sur le sol, et elle resta ainsi, sans connaissance.
Elle se sentait ballotée de droite à gauche. Ses jambes engourdies se balançaient dans le vide. Elle avait froid, ses habits étaient humide et le vent s'infiltrait pour mordre sa peau. Ses paupières lourdes s'ouvrirent avec difficulté et elle observa l'environnement qui l'entourait. Il faisait sombre, elle ne voyait pas à deux pas devant elle. L'homme qui l'a transportait haletait par cause de l'effort et elle leva la tête pour voir de qui il s'agissait. Edgar serrait les dents et fronçait les sourcils pour ne pas flancher, mais il portait la jeune femme depuis de longues minutes déjà et ses bras situés sous son dos et ses genoux commençaient à fatiguer.
Elle gesticula pour lui faire comprendre qu'elle était réveillée. Il s'arrêta alors et la déposa sur le sol, exténué. A peine l'avait-il lâchée, qu'assise sur le sol, elle le serra contre lui. Les genoux écrasés contre le goudron, ils s'étreignirent pendant de longues minutes. Evelyn ne pleura pas, elle avait déjà épuisé tout son stock de larmes. Edgar ne lui posa pas de questions, il avait compris. Il colla Evelyn contre lui, imaginant un instant qu'il serrait sa mère dans ses bras et posa son menton sur son épaule. Elle sentait la respiration saccadée du jeune homme dans son cou, faisant danser ses petits cheveux bruns couverts de brindilles.
Edgar ravala quelques larmes mais ne pleura pas en présence de la jeune femme. Ils rentrèrent au quartier général sans dire un mot, main dans la main. Ils étaient au beau milieu de la nuit, mais personne ne dormait. Tous les sans factions les attendait, alignés d'un air grave, les mains croisées dans le dos. Edgar souffla à Evelyn :
- Je pense qu'ils attendent que tu leur explique.
Le visage refermé, elle fendit la foule tête baissée. Elle arriva alors au milieu de la grande salle. Silencieuse, dans l'attente de réponses. Tout le monde avait les yeux rivés sur elle. Seules quelques faibles néons illuminaient l'espace clos et elle s'arrêta alors en prenant une grande inspiration. Les sans factions avaient libéré un grand cercle vide autour d'elle. Elle grimpa sur une petite estrade et articula :
- Marco ne reviendra pas. Lui et les trois autres personnes qui l'accompagnait sont mortes, assassinées froidement par Jeanine Matthews.
Des murmures d'indignation s'élevèrent et elle entendit certains sans faction s'exclamer par dessus la vacarme :
- Qu'allons nous faire ?
- Oui, comment allons nous réagir ? se permit-elle de répondre. Allons nous continuer à nous cacher et laisser cet affront impuni ? Nos frères sont morts hier, et nous les vengerons demain ! La guerre était imminente jusqu'à présent. Aujourd'hui la guerre a été déclarée !
De fortes exclamations de voix s'élevèrent. Elles s'intensifièrent au fur et à mesure qu'Evelyn hurlait ses messages de vengeance en levant le poing. Edgar l'avait rejoint sur l'estrade. Il observait l'assemblée en pleine euphorie tandis qu'Evelyn reprenait son souffle.
- Il nous faut un nouveau chef, articula-t-elle en tirant sur son col qui l'étouffait autour de son cou.
Edgar lui jeta un regard entendu et souffla :
- Je crois que la question ne se pose même pas.
En effet, les sans faction furent vite mis d'accord. Ils acclamaient Evelyn comme si elle avait toujours été à la place de Marco. Pour eux, il était normal qu'elle seule prenne le relais. Evelyn ne pensait pas au pouvoir à cet instant précis. Mais quelques jours plus tard, elle se rendit compte qu'elle aimait cela. Le pouvoir, la gloire et la renommée l'importait plus qu'avant. A daté de ce jour, Evelyn fut une autre personne.
Les tentatives d'assassinat ne lui laissaient pas beaucoup de répits. Ce problème n'avait quasiment jamais été rencontré lorsque Marco était lui même le chef de sans factions. Mais laisser une femme au pouvoir ? Quelle idée ! C'est ce que certains pensaient apparement. Mais c'était sans compter le garde du corps et le fidèle bras droit de la jeune femme qui ne laissait personne l'approcher ou lui faire du mal.
Evelyn sentit une main lui saisir la gorge et la plaquer contre un mur. Elle envoya un coup de genoux dans l'estomac de son agresseur qui se tordit de douleur, lui permettant de reprendre sa respiration. Il tenta de l'assommer en un coup de poing dans la tempe qu'elle esquiva avec adresse avant de lui envoyer un dans le nez. Vexé, et tenant son nez en sang, il cessa son petit jeu et sortit un pistolet de sa ceinture. Evelyn s'immobilisa.
Il n'eut pas le temps de prononcer la moindre parole ou d'appuyer sur la détente qu'un autre pistolet se braquait sur son crâne. Edgar raccompagna Evelyn dans leurs appartements après avoir fait comprendre à l'agresseur de ne plus jamais mettre les pieds dans leur quartier général au risque de se retrouver avec une balle entre les deux yeux.
- Ils sont de plus en plus nombreux à en vouloir à ta vie, soupira Edgar en refermant la porte de la chambre derrière eux.
- Je n'ai pas encore assez d'influence, certains ne me font pas confiance. Il faut que j'agisse, que je prouve ma valeur.
- Comment ?
La jeune femme ne répondit même pas.
- Evelyn ça va faire déjà presque six mois que tu es au pouvoir, il va falloir commencer à prendre de réelles décisions.
- Marco aurait été plus compétent que moi ! explosa-t-elle en s'asseyant brutalement sur un lit.
- Ce ne sont pas nos aptitudes qui font de nous un bon chef, mais nos actions.
- Je tuerai Jeanine, voilà ce que sera ma bonne action qui me permettra de m'affirmer parmi les sans faction.
Edgar hocha timidement la tête avant de grommeler :
- Je vais à la salle d'entraînement.
Evelyn resta seule. Evelyn avait à présent un mental d'acier. Evelyn ne pensait plus qu'à sa vengeance. Evelyn était devenue une femme forte, à la tête d'un immense groupe. Elle avait entre ses mains le pouvoir, et jamais elle ne s'en séparerait.
Mais Evelyn était assise sur son lit. Faible, impuissante, rongée par les démons du passé. Elle était assise là où il avait toujours dormi depuis son arrivée chez les sans factions.
Elle était à la place d'Eden, alors elle laissa éclater sa peine, profitant de sa solitude.
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Tobias Eaton (Origines)
FanfictionVenez découvrir le passé de Tobias Eaton, devenu un Audacieux avec quatre peurs, après avoir vécu un véritable enfer dans son enfance. _________________________________________ Marcus Eaton est un membre influent de la société. Cependant, il fait t...