Il faut distinguer le réel, et la représentation du réel.

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Citation de Boris Cyrulnik

- Je n'aurai jamais cru dire ça un jour mais... La sœur d'Éric vient de me sauver.

George avait ramené ses genoux contre son torse et se balançait d'avant en arrière sur son lit, le visage contrarié.

- Il va falloir que j'assure pour la deuxième étape, ou c'est sûr que je finirai chez les sans faction.

- Mais tu vas assurer, le rassura Zeke en posant sa main sur son épaule tendue.

Au même moment, la porte du dortoir pratiquement vide s'ouvrit à la volée. La silhouette de Tori se détacha dans l'embrasure, et Tobias la vit se jeter dans les bras de son petit frère.

- Je suis désolée, de ne pas avoir été là pour toi.

Devant cette étreinte remplie de tendresse, Tobias sourit. Comme quoi, l'un ne pouvait pas se passer de l'autre.

***

La deuxième étape de l'initiation commença dès le lendemain. Tori les avait mis en garde la veille. Personne ne devait soupçonner qu'ils restaient conscients lors des simulations, car sinon, ils signaient leur arrêt de mort. Le plus dur n'était pas passé. C'était durant la deuxième étape que les Divergents se faisaient plus facilement remarquer.

Les novices attendaient dans une salle, se jetant des regards en coins, sans prononcer une parole. Éric ouvrit la porte au bout d'un moment et George entra derrière lui, les yeux exorbités, les bras tremblants et le visage marqué par une expression d'horreur qui ne s'effaçait pas.

Tobias sursauta lorsqu'il se rendit compte que c'était son tour.

- Le pète-sec sans nom, c'est à toi.

Il suivit Éric avec appréhension jusqu'à une petite salle comportant uniquement un fauteuil incliné en arrière, et une petite table couverte de flacons et d'énormes seringues à l'aspect repoussant.

Tobias s'installa sur le fauteuil tandis qu'Eric préparait lentement la mixture qu'il s'apprêtait à lui injecter.

- Alors Eaton, tu ne t'es toujours pas trouvé de nom ?

- Non ça ne vient pas tout seul, railla Tobias d'un air mauvais.

Éric sourit. Il savait qu'il détenait un avantage sur Tobias. Il était le seul à connaître son nom, et il pouvait le révéler à tout le monde sans aucun scrupule à n'importe quel moment.

- Peut être que tes peurs te donneront plus d'inspiration.

Tobias fronça les sourcils au moment où Éric lui enfonçait profondément une seringue dans le cou. Il frissonna et se tendit, alors que la préparation s'infiltrait dans son corps pour atteindre son cerveau.

Il ferma les yeux un instant. Lorsqu'il les ouvrit de nouveau, un vent fort lui fouetta le visage. Il cligna des paupières et se rendit compte qu'il était suspendu sur une poutre à une centaine de mètres au dessus du sol de Chicago. Une décharge électrique le parcourut et il s'accroupit pour s'agripper à la poutre avec ses deux mains. Le sol ondula sous ses yeux, et il déglutit, prit de vertiges.

Ce n'était qu'une simulation, mais il n'était pas censé le savoir. Il fint de paraître surpris et inquiet, mais savait très bien que s'il tombait, il ne mourrait pas. Pourtant, tout paraissait si réel...

Tobias Eaton (Origines) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant