Le requiem

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On aurait pu penser que Marinette finirait par à aller mieux, que sa nature profondément joyeuse et optimiste commencerait à reprendre le dessus... Mais non. Son état empirait de jour en jour et la situation était en train de lui échapper totalement.

Si jusqu'ici elle avait réussit à garder un peu près la forme d'un point de vue physique et n'avait rien de plus grave à signaler qu'un manque de sommeil évident, elle en était maintenant arrivée au point de perdre tout appétit. Dans un premier temps, elle ne s'en était pas vraiment inquiété, se forçant pour que Ladybug ne devienne pas une brindille que n'importe quel akumatisé aurait pu briser... Et puis un jour, son corps lui avait clairement fait comprendre qu'elle ne pouvait pas contrôler cet aspect du problème, qu'elle ne pouvait plus le forcer à croire que tout allait bien.

Pantelante, elle se laissa tomber à côté de la cuvette des toilettes où elle venait de rendre son petit déjeuner sous le regard épouvanté de sa Kwami toujours réduite au silence. Des larmes incontrôlables coulaient sur ses joues, la bille lui brûlait la gorge et la bouche... Elle renifla bruyamment, puis, saisit d'un nouveau haut-le-cœur, elle se pencha à nouveau au dessus de la cuvette.

Certaine d'avoir tout rendu cette fois-ci, Marinette s'assit sur le couvercle des toilettes avant de tirer la chasse. Les mains tremblante, elle s'essuya le visage et la bouche. La jeune fille avait mal à la tête et à l'estomac, elle frissonnait de tout son corps et ses joues, momentanément séchées, se couvrirent très vite de larmes invincibles.

- « Petit chat ne sais pas... Petit chat je suis là... » sanglotait-elle pitoyablement en se balançant légèrement d'avant en arrière.

Dans son état, elle n'avait bien évidemment pas remarqué qu'elle n'était pas tout à fait seule. Chloé avait profité de la pause pour venir se refaire une beauté et, bien malgré elle, elle avait tout entendu.

On pouvait reprocher beaucoup de choses à la jolie blonde, elle était notamment connue pour cette animosité réciproque qu'elle entretenait avec Marinette depuis des années, mais là... Non. Non, même pour elle c'était trop. Elle ne pouvait pas faire semblant de n'avoir rien entendu et croire que tout allait bien.

Il fallait qu'elle fasse quelque chose, qu'elle agisse.

Alors, après avoir précipitamment remballé son matériel, la fille du maire se dirigea vers la cour à la recherche d'Alya. C'était la seule qu'elle pensait capable de faire quelque chose, de trouver une solution pour la fille du boulanger.

Chloé repéra rapidement la blogueuse assise sur un banc en compagnie de son petit ami qui faisait de son mieux pour lui changer les idées.

- Césaire, suis moi, j'ai quelque chose à te dire, ordonna la blonde avec impatience.

- Chloé, j'ai vraiment pas envie de... commença l'intéressée.

- C'est à propos de Dupain-Cheng, l'interrompit-elle.

Encouragé par le petit coup d'épaule de Nino mais surtout par sa curiosité, Alya se leva et suivit la fille du maire un peu plus loin, à l'écart des oreilles indiscrètes. N'étant pas connue pour faire dans la dentelle, la blondinette y alla franchement :

- Je l'ai entendu vomir, dans les toilettes.

Une grimace douloureuse passa sur le visage de l'apprentie journaliste avant qu'elle ne demande :

- Tu es sûre que c'était elle ?

- Pour qui tu me prends ?! s'exclama Chloé, outrée qu'on ai pu mettre sa parole en doute.

Alya serra les dents et les poings pour se retenir d'en coller une à la fille du maire.

- Alors ? Qu'est-ce que tu comptes faire ?! tonna la blonde avec toute l'autorité dont elle était capable.

La mélodie de Chat BlancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant