Le tapage

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Adrien aurait pu très légitimement demander à Marinette de reprendre là où ils s'étaient arrêtés... Mais l'entendre faire le décompte du temps qu'il lui restait avant d'atteindre sa dead line en jours puis, très rapidement, en heures le poussa à penser qu'il risquait de se faire envoyer bouler s'il avait le malheur de tenter cette approche.

Après tout, il s'était peut-être simplement fait des idées... Ce n'était pas exactement la première fois qu'ils se retrouvaient dans une situation ambiguë. Le jeune homme avait déjà sentit cette tension monter entre eux, et ça ne les avait jamais emmené à quoique ce soit de concret alors...

Oui, autant ne pas s'éterniser sur cet incident et se concentrer plutôt sur les bienfaits qu'avaient eu leur petite conversation.

Que se soit dû aux aveux de Marinette ou à son abondance de travail qui l'épuisait, notre héroïne ne faisait plus le moindre cauchemar, comme pouvait en témoigner sa petite gargouille. Aussi reposée que son stress le lui permettait, elle travaillait on ne peut plus efficacement et, avec l'aide de quelques valeureux Kwamis, notre héroïne réussit à honorer ses contrats dans les temps.

- Si j'ai tout suivit, tu es en vacances, remarqua Adrien qui l'avait accompagné pour rendre les costumes. Je t'invite quelque part pour fêter ça ?

- Qu'est-ce que tu proposes ? demanda t-elle en s'étirant avec un profond soupir satisfait.

- Voyons voir... ronronna t-il en se caressant le menton, faussement indécis. Visite de Paris vu du ciel suivit d'un dîner aux chandelles sur la plus belle poutre de la tour Eiffel -vue panoramique garantie- et on termine la soirée sur une péniche ?

- Fais attention, Chat Noir montre le bout de sa queue... commenta Marinette en lui tapotant le bout du nez.

- Il faut bien quelqu'un pour faire rêver ces demoiselles, répliqua malicieusement le blondinet. Par ailleurs, tu ne m'as pas répondu.

- Pourquoi est-ce que tu n'es pas le genre d'homme qui se contente de proposer un café ?

- C'est vraiment le genre d'homme que tu aimerais que je sois, princesse ?

L'intéressée leva les yeux au ciel avec un soupir exagéré.

- Partante pour un café, alors ? s'enquit-il à peine plus sérieusement.

- Ça me paraît plus raisonnable.

Notre héros en convint d'un signe de tête avant de présenter galamment son bras à sa Lady qui s'y accrocha en pouffant. Ils flânèrent ainsi un bon moment, dépassant régulièrement une terrasse de café en faisant mine de ne pas l'avoir remarqué.

Chaque ruelle entretenait leur conversation d'une anecdote héroïque :

- Je crois que ma détransformation la plus chat-tastrophique à eu lieu à deux pas d'ici, fit savoir Chat Noir alors qu'ils entraient dans un parc. J'ai perdu mes pouvoirs avant d'atterrir et j'ai fini dans une poubelle !... J'ai sentit le poisson mort pendant plusieurs jours et je ne me suis plus jamais plain de l'odeur du camembert de Plagg après ça !

- Tu fabules, chaton, remarqua gaiement Marinette. Tu te plains toujours du fromage de Plagg et, si c'était vraiment arrivé, je m'en serais aperçut.

- J'oubliais que tu étais déjà ma fan numéro un...

- « Déjà » ? répéta t-elle en haussant un sourcil. Qui te dit que je le suis encore ?

Adrien posa sur elle un regard revanchard avant de glisser la main dans ses cheveux pour s'emparer du charmant morceau de tissu rouge qui la coiffait ce jour-là.

La mélodie de Chat BlancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant