La mélodie de Chat Blanc

Canon

Assise sur le rebord de la baignoire, Marinette massait avec application les cheveux de son homme qui s'était appuyé contre son ventre pour mieux profiter de l'instant. Elle était là, à faire mousser patiemment le shampooing, tendis qu'il se concentrait pour savoir si ce petit locataire allait finir par montrer un signe de mécontentement à voir son espace vital ainsi envahit.

En gros, Adrien attendait de se prendre un coup de latte dans le crâne.

- Tu perds ton temps, commenta Marinette en l'incitant à pencher la tête en avant pour pouvoir laver les mèches à la base de sa nuque. Je crois que ce bébé aime le bruit de l'eau, ça l'apaise.

- Cette petite est trop timide, soupira le jeune homme en laissant aller son menton contre sa poitrine.

- « Cette petite » ? Tu penses que c'est une fille ?

- Oui, avoua t-il. Je nous vois bien avec une petite brune maladroite qui court partout.

- C'est marrant... Moi je nous vois plutôt avec un petit farceur qui arrive à tout se faire pardonner en nous regardant avec ses grands yeux de chaton verts.

- Tu en veux un deuxième comme moi ? s'amusa t-il en lui jetant un petit coup d'œil par dessus son épaule.

- Et pourquoi pas ? répliqua t-elle. Penche la tête en arrière.

Elle s'arma du pommeau de douche et lui rinça soigneusement la tête avant de l'aider à se lever pour pouvoir terminer de le laver. Adrien portait à présent des attelles qu'il avait le droit de retirer momentanément à condition de ne pas essayer de soulever quelque chose de plus lourd qu'une cuillère. Ça leur simplifiait la vie, mais Marinette avait prit goût à chouchouter son homme de cette manière.

- Mon père a dit qu'il passerait te voir cet après-midi, annonça la jeune femme tout en enveloppant son homme dans une serviette.

- Et tu sais ce qu'il me veut ?

Elle l'observa un instant tout en se mordant l'intérieur de la joue. Finissant par soupirer, elle détourna les yeux avant de répondre :

- Il a dit que tu avais besoin d'une « conversation entre hommes ».

- Ah...

Marinette sourit tout en se hissant sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue. Elle traça délicatement le contour de sa mâchoire du bout des doigts avant de préciser :

- Ne t'inquiète pas, ça ne concerne pas ton père. Tu sais, ça fait un moment qu'il voulait discuter de quelque chose avec toi. Il en avait juste pas eu l'occasion.

Notre héroïne avait été très discrète sur les raisons expliquant l'état d'Adrien. En dehors d'un cercle très restreint, tout leurs proches pensaient que l'état du jeune homme était dû à une dispute particulièrement virulente entre père et fils.

- De toute façon je ne peux pas y échapper ? demanda t-il quand même.

- Tu ne voudrais tout de même pas froisser un homme capable d'assoir sa fille dans la paume de sa main ? répliqua t-elle en haussant un sourcil.

Adrien pouffa. C'est vrai que Tom avait des mains tellement immenses qu'une de ses baffes reviendrait probablement à se prendre une porte en pleine poire.

- Et toi ? Qu'est-ce que tu vas faire de ton après-midi ? demanda t-il. Tu as l'intention d'aller voir Alya ?

L'intéressée se renfrogna et gonfla les joues. Cet ouragan de jeune femme était toujours un sujet sensible.

- Puisque que je te dis que je ne lui en veux pas, affirma une fois encore Adrien en levant les yeux au ciel. Elle nous a rendu un grand service, tu sais ? Grâce à elle, nous avons enfin obtenu les réponses à toutes ces questions que nous n'osions pas nous poser.