Les répliques

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Le visage crispé et les sourcils froncés, notre héros feignait de dormir profondément. Il lâchait même des ronflements tout sauf naturels à intervalles réguliers alors que personne ne l'avait jamais entendu ronfler de sa vie.

Marinette, assise dans le lit à côté de lui, l'observait depuis un bon bout de temps. A vrai dire, elle ne se souvenait même pas s'être endormie... Son regard préoccupé tomba une fois encore sur ses mains en très mauvaises état. Ses doigts arboraient d'inquiétantes nuances de bleu et de violet et elle doutait fortement que la position de certaines de ses articulations soit normale.

Notre héroïne fini par prendre une décision. Elle se leva tout en attrapant son portable qui reposait sur sa table de chevet avant de quitter la chambre. Il y avait peu de chance qu'Adrien se laisse soigner facilement, il n'avait même pas voulu qu'elle lui bande les doigts la veille ! Tant pis pour lui, elle connaissait quelqu'un qui ne lui laisserait pas le choix.

- Allo ? Je te réveille ?... Ah oui, c'est vrai... Non, non, je vais bien, c'est Adrien qui a un problème... Je sais pas exactement, mais je crois qu'il a vraiment besoin de soins... À ce point, oui... Je sais et c'est ce que je ferais en temps normal, mais j'ai besoin de quelqu'un de persuasif... C'est compliqué... Vraiment ?... Super ! À tout de suite !

Soulagée, Marinette ne put s'empêcher de sourire en raccrochant. C'était une bonne chose de faite. Adrien mettrait du temps à soigner son cœur, mais à l'heure actuelle l'état de ses mains était peut-être prioritaire.

- T'es sûre que c'est une bonne idée ? s'inquiéta Tikki.

La jeune femme leva les yeux vers la volée de Kwamis qui l'avait rejoint.

- Si s'est lui qui dit que c'est grave, Adrien se laissera soigner, répondit-elle fermement, convaincue.

- J'espère que tu as raison, fillette, soupira Plagg.

Les petites divinités avaient passé une aussi mauvaise nuit que leur Gardienne. Pour tenter de réconforter toutes ces petites créatures, Marinette décida de leur servir un petit déjeuner. Fromage, macarons, fruits secs, chocolat et autres piments au menu, mais les Kwami ne semblaient pas d'humeur à se nourrir. La jeune femme tenta de mettre Daizzi en appétit en agitant un morceau de poire sous son groin, mais même ce petit être plein d'optimisme semblait trop inquiet pour manger.

La jeune femme fut bien contente d'attendre la sonnette, lui donnant une très bonne excuse pour fuir cette ambiance étouffante. L'homme qui l'attendait de l'autre côté de la porte semblait trop grand et trop large pour passer le cadre mais il se montra aussi astucieux que d'habitude et pénétrera dans le salon sans problème.

- Alors ? Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ? demanda t-il sans autre préambule.

- Il s'est mit en colère hier soir et il a... Il s'est défoulé sur le frigo.

- Imbécile...

N'importe qui d'autre aurait demandé des détails, mais il était plutôt du genre à aller droit à l'essentiel :

- Bon, il est où ce crétin ?

- Dans son lit... répondit notre héroïne en passant nerveusement la main dans ses cheveux. Mais, euh... Romane ? Tu devrais peut-être y aller... Tu sais, doucement... ?

- Tu as demandé quelqu'un de persuasif, Marinette, souligna t-il. Je suis pas là pour le câliner.

C'est vrai que c'était précisément par qu'il n'était pas du genre à s'attendrir facilement qu'elle lui avait demandé de l'aide. Notre héroïne se résigna donc et conduisit Romane jusqu'à la chambre. Un ronflement sonore particulièrement mal imité les accueillit.

La mélodie de Chat BlancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant