Le growl

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Une fois n'est pas coutume, Chat Noir et Carapace avaient fait une pause dans leur patrouille. Le second avait proposé au premier de lui offrir un smoophie et ils s'étaient installés sur un toit tranquille, non loin de leur ancien collège, pour les déguster en observant le couché de soleil.

- Comment ça va, mon pote ?

- Pourquoi ça n'irait pas ? sembla s'étonner le blondinet en souriant à son ami. J'ai tout ce dont je pourrais rêver : des supers potes, un super boulot, un super appartement, une super petite amie et je vais bientôt devenir un super papa.

Nino observa Adrien un long moment avant de soupirer profondément. Marinette avait raison à son sujet et il n'avait eu besoin de poser que d'une seule question pour le réaliser pleinement. Son meilleur ami semblait tout aussi lumineux que d'habitude, et Nino voulait bien croire qu'il réussissait à berner la large majorité de son entourage, mais ça ne passait pas auprès de ceux qui le connaissait le mieux. Cette manière d'affirmer son bonheur et ce sourire tout sauf naturel...

La vache ! On aurait presque dit qu'il essayait de s'auto-persuader que tout allait bien !

- Mec, qu'est-ce qu'il t'arrive ? insista Carapace.

- Mais de quoi tu parles ? Tout va très bien ! affirma t-il de nouveau en forçant un peu plus son sourire.

Nino tordit la bouche. Adrien n'était pourtant pas quelqu'un de cachotier... Pourquoi s'entêtait-il de la sorte ? Qu'est-ce qu'il avait de si grave à cacher ? Notre ami encapuchonné commençait à véritablement s'inquiéter désormais...

- Ton petit numéro de mister sunshine prend pas avec moi, mon pote. Je vois très bien que tu te prend la tête quelque chose.

- Je ne vois pas de quoi tu...

- Arrête le tir tout de suite ou je me fous en rogne.

Carapace s'inquiétait et ça le menait à se montrer un peu plus brusque. Mais il n'arrivait pas à se contenir ! Son cœur battait de plus en plus vite et de plus en plus fort. L'inquiétude lui nouait la gorge et l'estomac.

- Mec, j'te connais depuis des années... J'ai apprit à voir tes faux sourire et c'est ce que tu me sers en ce moment, reprit-il plus calmement. Et puis, franchement, ça fait combien de temps que tu nous as pas sorti un de tes fameux jeux de mots bien pourris ?

Argument de taille, il est vrai... Chat Noir passa machinalement la main sur sa nuque tendis que son faux sourire disparaissait lentement de son visage.

- Alors, qu'est-ce qu'il t'arrive ? répéta Nino.

Notre héros ne répondit pas. Il jeta son gobelet vide dans une poubelle en contrebas avant de s'allonger sur les tuiles pour observer le ciel qui s'assombrissait. Carapace allait revenir à la charge mais il le devança :

- C'est... C'est compliqué... lâcha t-il.

L'esprit de son ami fonctionnait à cent à l'heure. Il cherchait de toute ses forces. Il voulait savoir pourquoi. Il voulait comprendre. Il voulait aider son meilleur ami si peu semblable à celui qu'il avait toujours connu.

- Du genre « compliqué cool » ou « compliqué je vais devoir buter quelqu'un » ?

- J'aimerais que ça soit aussi simple, répondit Chat Noir.

- Mec...

Nino était complètement démuni désormais. Adrien laissait enfin transparaître son véritable état d'esprit, mais ce qu'il percevait n'était vraiment pas rassurant. En désespoir de cause, il tenta une sortie « à la Chat Noir » :

- C'est dommage que les héros ne puissent pas finir beurrés comme des tartines ! lâcha t-il avec un soupir exagéré. L'alcool, ça aide à causer.

- Sass m'a expliqué que le port de miraculous nous permettait de ne pas pouvoir être empoisonné, commenta Chat Noir.

La mélodie de Chat BlancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant