La mélodie de Chat Blanc

Le decrescendo

Adrien se gratta longuement la tête tout en essayant de se rappeler les raisons qui l'avaient amené à se réveiller à cet endroit qui lui était parfaitement inconnu. Il était assit dans un lit qu'il ne se souvenait pas avoir rejoint, situation pour le moins étrange et stressante, et pourtant il se sentait curieusement calme... Apaisé même.

A force de fouiller sa mémoire, notre héro fini par se souvenir des événements de la veille. Il n'était peut-être pas connu pour sa vivacité d'esprit, mais il conclut tout de même qu'il se trouvait encore chez les Dupain-Cheng. Mais même si cette déduction lui était venu facilement, il mit encore quelques minutes supplémentaires à se rappeler pourquoi il avait été nécessaire de le coucher là.

Il blanchit brutalement alors qu'un violent frison le saisissait. Son cœur vint battre dans sa gorge tendis que son estomac se tordait douloureusement.

Adrien venait de se souvenir des détails de cette terrible soirée.

Il y avait l'appel paniqué de Sabine, l'état de la chambre de Marinette et de Marinette elle même, bien sûr, mais ce n'était pas ces souvenirs qui l'avait mit dans cet état... C'étaient les mots qu'il se rappelait avoir jeté au visage de son père qui lui soulevait le cœur.

Non.

Non, il n'avait aucune raison de se sentir coupable.

Notre héros se mit à respirer lentement et profondément histoire de reprendre son calme et de retrouver cette bienfaisante sensation d'apaisement qu'il avait ressenti en ouvrant les yeux. Une fois de nouveau maître de ses émotions, le blondinet jeta un petit coup d'œil au réveil-matin qui trônait sur la table de chevet.

Il avait déjà passé beaucoup trop de temps au lit.

- Ton histoire d'âmes-sœurs n'a aucun sens, Tikki ! s'énervait Plagg, assit sur le comptoir entre une bouteille de jus de fruit et un bol de lait.

- J'ai pas dit que ça avait fait d'eux des âmes-sœurs ! se défendait l'intéressée, perchée sur un bocal de confiture. C'était juste une image !

- De toute façon ça change pas grand chose, remarqua Marinette en brandissant un croissant. Finalement vos théories se rejoignent.

Ils n'avaient pas encore remarqué l'arrivée d'Adrien.

- Mouais... T'as pas entièrement tord, petite, ronchonna le Kwami noir avant de lever les yeux vers son porteur. Bien dormis, gamin ?

- Comme un Plagg, rebondit le blondinet en s'étirant. De quoi vous parliez ?

- Ils pensent avoir comprit ce qu'il m'arrivait, répondit la petite brune en poussant une assiette de viennoiseries vers le jeune homme.

Ce dernier était très agréablement surprit.

Marinette était étonnement calme et maîtresse d'elle même ce matin étant donné les événements de la veille. Après une crise aussi impressionnante, Adrien l'aurait plutôt imaginé prostrée dans un coin à s'excuser indéfiniment plutôt qu'assise devant un petit-déjeuner pour débattre avec la paire de Kwamis.

- Et je peux en savoir plus ? demanda t-il en s'installant avec eux.

- C'est... C'est compliqué... avoua lentement la jeune fille en passant une main ennuyée sur sa nuque. Et... Et je crois qu'on ferait mieux d'attendre mes parents pour discuter de tout ça.

- Tes parents ? répéta t-il sans comprendre. Qu'est-ce qu'ils viennent faire là-dedans ?

- Tu penses vraiment qu'on va réussir à échapper à un interrogatoire ? demanda t-elle avec un petit sourire désabusé. Je suis un peu près certaine qu'on va avoir droit à une bonne grosse conversation dès qu'ils auront fermé la boulangerie...