33. L'heure de la vérité

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La voiture s'arrête dans la rue, la portière du côté conducteur s'ouvre et se referme, quelques pas foulent l'asphalte, puis l'on me propose un bras pour m'aider à descendre du véhicule.

— Merci, mon brave, dis-je en souriant bêtement.

— Ne parle pas trop proche de mon nez, on dirait une ivrogne, plaisante Arthur.

— Tu vas ramener Léo aussi ?

— Vu comme il bave sur tes sièges, je pense qu'il va pas rentrer de lui-même.

— Réveille-le ! m'empressai-je de répondre. Il va tout abîmer !

— T'inquiète pas. Bon, je te laisse, parce que je suis crevé aussi. Je te ramène ta voiture demain.

— Tu m'envoies un message quand t'es rentré O.K. ?

Je sais pertinemment que je vais m'endormir dès que ma tête aura touché l'oreiller, mais pour le principe, je lui dis quand même.

Je lui fais un petit signe de main tandis qu'il démarre, puis je me dirige vers ma porte d'entrée en titubant. C'est alors que je remarque une sorte de silhouette sur le seuil. Pensant que c'était Pepsi, je prends mon téléphone et allume la lampe torche. Je ne m'attendais vraiment pas à me retrouver nez à nez avec mon ex-meilleure amie, endormie et recroquevillée sur elle-même.

— Lola, chuchoté-je en la secouant. Hé ! Lola, réveille-toi.

Celle-ci émerge difficilement et grommelle quelques mots.

— Qu'est-ce que tu fais là à une heure pareille ?

En guise de réponse, elle me tend ses bras pour que je l'aide à se relever, ce que je parviens difficilement à faire.

Je déverrouille la porte d'entrée et on pénètre à l'intérieur. Je la pose sur le canapé et réitère ma question.

— Il faut qu'on parle, me confie-t-elle dans un bâillement.

Maintenant ?

— Oui, pourquoi ? Quelle heure il est d'abord ?

— Bientôt deux heures du matin.

— Et t'arrives seulement maintenant ? T'étais où ?

— Si t'es venue jusqu'ici pour me faire la morale, je te prierai de bien vouloir repartir, claqué-je.

— Non, non. Désolée... C'est juste que je me suis pointée chez toi à 22 heures et comme t'étais pas là j'ai décidé de t'attendre, mais je pensais pas que tu rentrerais si tard.

— J'étais avec Léo et les autres.

— Les trois ensembles ? Alors ils savent ?

J'acquiesce d'un signe de la tête.

— Là n'est pas le sujet. Ce que tu voulais me dire semble important pour que t'attendes mon retour.

— Très.

— Pourquoi tu m'as pas appelée ?

— Je... J'ai supprimé ton numéro... avoue-t-elle, honteuse.

Je la dévisage, consternée. Mais avant que je parvienne à prononcer un seul mot, elle s'empresse d'ajouter :

— Je sais, c'est déplorable et je suis affreuse. J'en suis terriblement désolée, je te le jure !

— Je reste muette, mais je sens dans sa voix et je vois dans ses yeux que c'est la vérité.

— Est-ce que tu veux bien écouter ce que j'ai à te dire ?

Sans lui répondre, je me lève et pars dans la cuisine.

Et soudain... [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant