Heart's traffic [Terminée]

Chapitre 20 [Mattéo]

Quelques minutes plus tôt.

La matinée était déjà bien passée et les clients avaient tellement afflué que je ne l'avais pas vue se dérouler.

Le mercredi, c'était vraiment le meilleur moment de la semaine, celui où nous pouvions faire des affaires et depuis quelque temps, le chiffre d'affaires de la librairie augmentait de plus en plus. Ce qui ravissait pleinement M. Clark qui ne tarissait pas d'éloges sur mon travail et mon efficacité. Je trouvais quand même qu'il exagérait même si cela me faisait plaisir.

Tout me faisait plaisir en fait. J'étais amoureux d'un garçon magnifique qui acceptait d'être avec moi malgré les dettes que je devais encore à un mafieux et en plus de ça nous ne nous lassions pas l'un de l'autre.

Je me posai enfin sur une chaise dans notre petite salle de pause pour le déjeuner et finis par observer mon patron qui me souriait d'un air entendu, presque complice.

— Qu'est-ce qui vous arrive ? demandai-je, intrigué par cette soudaine bonne humeur.

— Te voir aussi épanoui te rend encore plus efficace au travail et ça me fait plaisir de te voir comme ça.

— Je passe de meilleures nuits en ce moment, ça doit être pour ça.

Je pris un bout de gâteau dans la boîte – qui était sur la table en lui rendant son sourire – puis le mangeai. Oui, je passais de meilleures nuits puisque j'étais heureux. Je sortais avec un mec ultra canon qui me faisait vibrer de partout que ce soit quand nous sommes à proximité que lorsque nous étions éloignés l'un de l'autre.

Ce matin même, j'avais eu du mal à ne pas le contacter, mais comme il avait travaillé de nuit, je l'avais donc laissé se reposer, me disant que j'aurais des nouvelles de lui un peu plus tard quand il sera réveillé.

— Ce ne serait pas à cause de cette personne à qui tu envoyais des SMS l'autre jour ? me demanda de façon curieuse mon patron.

— Hein ? Ah oui... c'est lui, répondis-je un peu gêné en sentant le rouge me monter aux joues.

Surtout que j'avais encore la bouche pleine.

— J'espère que c'est quelqu'un de bien et que je pourrai le rencontrer un de ces jours. Comment il s'appelle ?

C'est fou comme mon patron pouvait parfois réagir tel un grand-père envers moi. Ce qui me touchait beaucoup puisque je n'avais plus de figure paternelle à laquelle me référer, ni même me confier.

— Drake. Il a bossé de nuit donc là il se repose sûrement encore, mais je vais lui demander de me rejoindre ce soir si vous voulez le rencontrer. Il y a un film au cinéma qui me branche bien et j'adorerais y aller avec lui.

— Parfait, j'ai hâte de le rencontrer ce garçon qui te rend si souriant, dit-il en un sourire. En tout cas, profitez tant que vous êtes jeunes les enfants.

Monsieur Clark posa sa main sur la mienne et la tapota avant de se remettre doucement dans son inventaire. Je me rapprochai de lui pour aller l'aider en mettant l'ordinateur près de lui et commençai à taper ce qu'il marquait sur son cahier.

Vu son regard, je le sentais soulagé que je m'occupe de l'informatique. Le pauvre n'est pas forcément très doué dans ce domaine. En entendant la sonnette de l'entrée indiquant un nouveau client, il tourna le regard vers moi.

— Un client, je te laisse avec cette machine infernale. Je reviens.

— Ça marche, répondis-je en masquant un rire.

Je regardai Monsieur Clark se lever puis partir avant de prendre mon portable afin d'appeler Drake. Je continuai par la même occasion notre inventaire alors que je laissais la tonalité faire son œuvre. Malheureusement, ça sonna plusieurs fois avant que je ne tombe sur sa messagerie, ce qui m'interpella. D'habitude, il me répondait presque à la première sonnerie.