Chapitre 4 [Drake]

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Je suis fils unique d'un flic de carrière. Mon père aurait aimé que je suive sa trace, mais non je n'en avais pas eu envie. J'avais donc trouvé ma propre voie. En effet, je suis devenu maître-chien parce que j'ai toujours eu une énorme passion pour les animaux et que j'avais grandi en présence de chiens. De ce fait, j'avais lié l'utile à l'agréable. On m'avait alors employé en tant que gardien de nuit pour faire des rondes aux alentours de points stratégiques comme les centres commerciaux, les banques ou autres trucs de ce genre. En plus, étant un oiseau nocturne, ça m'arrangeait un peu de travailler le soir plutôt que la journée. Même si je suis en décalage complet avec mon entourage. Mais bon, c'est mon choix, ma vie. N'en déplaise à quiconque.

Du coup même si je n'avais pas tout à fait suivi la carrière militaire de mon père, je n'en étais pourtant pas si éloigné que ça. D'ailleurs grâce à lui et aussi à la formation que j'avais reçue avant de bosser comme agent de sécurité, je savais parfaitement me battre. J'avais appris les arts martiaux et donc si jamais quelqu'un venait à commettre un délit devant moi, je ne manquerais pas de me servir de mes acquis pour le remettre dans le droit chemin. Parce qu'il n'était pas rare que je me retrouve face à des bandes de jeunes qui cherchaient à s'infiltrer de nuit dans les centres commerciaux. Mais heureusement bien souvent il suffisait que mon chien – mon doberman – leur montre les crocs alors que je leur ajoutais un regard de travers pour qu'ils détalent comme des lapins. Chose qui me faisait toujours marrer.

Tandis que j'étais en train de commencer ma ronde dans le quartier en compagnie de mon fidèle Black, je fronçai les sourcils en remarquant une scène au loin qui n'avait pas manqué d'attirer mon regard. Un jeune sûrement de mon âge semblait en mauvaise posture.

Il y avait deux types près de lui, dont un armé. Je me rapprochais silencieusement et par-derrière j'avais – grâce à une prise de karaté – réussi à désarmer l'un des deux mecs qui ne m'avaient pas vu arriver tandis que j'avais donné l'ordre à mon chien de s'attaquer à l'autre. Mon compagnon à quatre pattes bien dressé avait mordu le gars au niveau de ses bijoux de famille, ce qui le fit hurler de douleur. Il n'avait pas eu le temps de réagir tellement tout s'était passé vite et que j'avais tout de suite pris les choses en main. J'avais quand même un peu mal pour lui, mais ça lui apprendrait à faire le malin à celui-là.

— Black lâche ! ordonnai-je à mon chien qui grognait.

J'attendis quelques instants qu'il relâche son emprise sur le mec tandis que je gardais en joue celui à qui je venais de subtiliser son arme et qui faisait justement attention de ne pas bouger. Je devinai sans peine que vu le regard intelligent de l'homme aux cheveux grisonnants, il ne pouvait qu'être le cerveau du duo.

— Maintenant, je vous conseille de dégager avant que je prévienne les flics avec qui je bosse en étroite collaboration ! leur dis-je.

En effet, même si je n'étais pas policier à proprement parler, je travaillais quand même en quelque sorte pour eux. Avec le revolver, je fis signe au plus imposant de s'éloigner du garçon qui était encore à terre et qui n'avait pas l'air de comprendre ce qui se passait. Une fois sûr que la victime ne risquait plus rien, j'observai ensuite le bonhomme que j'avais désarmé.

— Et ça, confisqué ! dis-je en lui montrant son flingue que j'avais dans les mains.

— On n'en restera pas là l'avorton ! Lorenzo, on se casse ! lâcha alors le chef tout en me lançant un regard assassin.

Je glissai son joujou au niveau de ma ceinture et me marrai lorsque les deux mecs fuirent comme des petits lapins. Ensuite, je me dirigeai vers le jeune homme qui était toujours présent. J'avais remarqué une paire de lunettes sur le sol, j'imaginais qu'elle lui appartenait et la ramassai, la lui tendant.

Heart's traffic [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant