Heart's traffic [Terminée]

Chapitre 1 [ Mattéo ]

5 ans plus tard.

BIP BIP !

En entendant cette alarme, je tentai d'attraper mon portable sur la table de nuit pour l'éteindre. Lorsque du bout des doigts je le trouvai enfin, je me mis à ouvrir doucement les paupières en regardant l'écran qui m'éblouissait à cause de la luminosité. Puis j'appuyai sur le fameux bouton pour le faire taire. Un jour, je devrais penser à changer cette sonnerie en quelque chose de plus joli sinon mes oreilles allaient finir par me tuer ! Je sentais que j'allais avoir du mal aujourd'hui puisque je n'avais pas réellement dormi cette nuit.

C'était donc d'un pas lourd que je me levai doucement, gardant mon téléphone en main, avant de me diriger en bas. J'entendais déjà les pattes de Cartoon, le berger allemand de mon cadet qui était sorti de la chambre de ce dernier. Depuis la mort de nos parents, ils avaient pris tous les deux cette habitude de dormir ensemble et moi, en grand frère compatissant, j'avais laissé faire Ethan. Le chien descendit les escaliers pour me suivre et réclama directement à manger en aboyant à tout rompre alors que je venais à peine d'arriver au rez-de-chaussée. Il posa les yeux sur moi tout en remuant la queue comme un fou affamé.

— Bonjour le gros ! Attends deux minutes s'il te plaît !

Il me léchouilla la main, ce qui me fit sourire alors que je tentais désespérément d'avancer pour aller vers le seau à croquettes qui était dans le placard de la cuisine. Je traversai donc le salon en passant derrière le canapé qui se situait au milieu – laissant au passage mon téléphone dessus – pour atteindre la cuisine américaine qui se trouvait à quelques pas, juste à côté. Une fois dans la bonne pièce j'attrapai le saint Graal de Cartoon que je mis dans la gamelle de ce pauvre chien affamé.

Le berger allemand s'empiffra comme s'il n'avait rien avalé depuis des semaines, ce qui me fit quelque peu rire. Pendant qu'il mangeait à sa faim, j'en profitai pour aller ouvrir la porte vitrée du salon histoire d'aérer un peu et qu'il puisse au moins sortir – une fois qu'il aurait fini de se nourrir – dans le jardin clôturé. De plus, il faisait doux à cette heure-ci puisque même si nous étions début novembre, les températures à L.A. restaient toujours aux alentours de 19 degrés Celsius le matin.

Je me rendis de nouveau en cuisine pour me faire un bon café puis j'allai m'asseoir par la suite sur le canapé et j'allumai enfin la télé. Mon regard fut tout de suite rivé sur les informations qui défilaient sur l'écran alors que je me grattais les yeux, ayant énormément de mal à émerger aujourd'hui.

Ils parlaient d'une sorte de tuerie qui avait eu sur une île et cela me donna d'un seul coup de terribles frissons alors que j'imaginais ce qui avait pu se dérouler là-bas. Fort heureusement, ils finirent par annoncer qu'il y avait quatre survivants. Les pauvres, je n'aimerais vraiment pas être à leur place. Déjà que j'avais mes propres problèmes à gérer qui étaient bien assez compliqués, ce n'était pas la peine d'en rajouter des pires...

Je continuai de boire doucement mon café tandis qu'ils passèrent à un autre sujet, celui de la météo et c'est à ce moment, quelque chose m'interpella. En général à cette heure-ci, Ethan débarquait complètement habillé et prêt pour l'université sauf que je ne le voyais pas pour l'instant et ne captais aucun bruit venant d'en haut.

— Qu'est-ce qu'il fout ? marmonnai-je dans ma barbe.

Je n'avais pas assez d'énergie ce matin pour l'appeler à haute voix. D'autant plus que s'il dormait encore il risquait de ne pas m'entendre donc je décidai de prendre le moyen le plus radical, le plus efficace, mais aussi le plus feignant du monde : mon téléphone. Je me levai et composai son numéro en marchant pour être devant les escaliers alors que résonnait une sonnerie dans sa chambre. Après plusieurs secondes d'attente, je commençai à me dire que mon frère était dans un sommeil profond et perdis tout espoir de le voir debout, ce qui allait m'obliger à monter.