Chapitre 1

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 Sur un banc du jardin de l'académie, Mélandrie se perdait dans ses pensées tout en observant les nuages se faire la course dans le ciel bleu. Cela ne faisait qu'une semaine qu'elle avait laissé ses amis au sanctuaire et elle se demandait ce qu'ils pouvaient bien faire en ce moment.

De ce qu'elle avait compris, avec le peu de temps qu'avait donné son père à Senca pour les accueillir, seul le minimum vital avait été installé, si bien que le travail et les occupations ne devaient pas manquer. Savoir que le dragon avait fait son possible pour que chaque réfugié ait un toit était déjà exceptionnel à ses yeux. Amyr semblait ravi de s'y installer et Bahia avait de suite trouvé un poste avantageux en tant que responsable des échanges commerciaux avec les humains, il restait donc à voir comment s'acclimataient les autres à cette nouvelle vie.

Elle ne se faisait pas vraiment de soucis pour ceux avec qui elle était proche. Kimiri allait bien trouver un moyen de continuer à apprendre l'alchimie, Anidanya allait perdre en confort, mais elle n'était pas vraiment du genre à se vautrer dans le luxe et Mahat préférait un lieu avec un système encadré comme celui-ci plutôt que les territoires du monde des démons où régnait la loi du plus fort.

Enfin, Wisha était comme un fou depuis son arrivée ici. Avec sa taille réduite et la bénédiction d'Amyr, Mélandrie l'avait ramené avec elle. Le chien démoniaque adoptait la plupart du temps sa taille de chiot et la jeune ange avait l'impression qu'il était encore plus intenable que lorsqu'il arborait sa véritable forme. Pour ne pas effrayer les élèves de l'académie, il ne la retrouvait que lorsqu'il était dans la chambre de sa nouvelle maîtresse qu'il ne lâchait pas d'une semelle.

— Excuse-moi, entendit-elle.

Sortant de ses pensées, Mélandrie baissa la tête et vit un jeune garçon qui lui faisait face. Celui-ci portait la robe d'apprentie mage de l'académie et devait avoir une quinzaine d'année. Dans un geste à la fois protecteur et possessif, Wisha se mit à lui grogner dessus. Il n'était cependant pas très menaçant sous sa forme actuelle et une simple caresse avec un ordre lui demandant de se tenir tranquille suffit à le calmer.

— Tu es une amie de dame Scyllia, n'est-ce pas ?

— Oui, pourquoi ?

— Eh bien... On s'était habitués à te voir, toi et ton ami et du jour au lendemain tu n'étais plus là et dame Scyllia paraissait très bouleversée. Je ne sais pas ce qui s'est passé et personne n'a rien voulu nous dire. C'est rassurant de voir que tu es de retour et que tu as l'air d'aller bien.

— Merci, sourit-elle, touchée par ce qu'il venait de dire. Disons que pour faire simple, j'ai dû m'absenter contre mon gré et que la façon dont Scyllia a été prévenue était loin d'être la bonne.

Ça pour une mauvaise façon... elle se souvenait parfaitement de la voir pleurer au-dessus d'elle, désemparée de ne rien pouvoir faire pour la sauver vu que sa condition de démon rendait inefficace les sorts de soin.

D'ailleurs, en y repensant, qu'était-il arrivé à son corps ? Avait-il disparu en même temps qu'elle avait perdu conscience pour la suivre et atterrie dans le marécage sur le plan démoniaque ou bien une copie avait-elle été créée ? Bien que cette question soit sinistre, Mélandrie était curieuse d'avoir la réponse. Scyllia n'était sans doute pas la bonne personne pour l'éclairer à ce sujet, mais son père avait peut-être la réponse.

— Je peux m'asseoir un moment ? questionna l'élève.

— Bien sûr. Je vis ici et pourtant je ne parle à presque personne, ça me fera sans doute du bien de discuter avec quelqu'un d'autre.

— C'est vrai que je t'ai souvent vu avec cet homme... enfin cette femme... Malacine, c'est ça ? Qui est-ce ?

— C'est... assez compliqué. Dis-toi que c'est quelqu'un d'extrêmement puissant qui vient d'une contrée lointaine.

Mélandrie tome 3 : Les terres noiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant