Chapitre 4

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Après avoir invité Malacine à entrer chez Anidanya et Amyr, la jeune ange s'attela à raconter tout ce qu'elle savait sur le dieu noir. Elle aborda tout ce dont elle se rappelait de lui, que ce soit lorsque les panthéons étaient unis, pendant la guerre des dieux, son long sommeil ou son réveil lors de l'attaque du village de Mélandrie.

Si l'ancienne ange jetait des regards réprobateurs au dieu noir, celle-ci s'adoucit peu à peu à mesure que l'histoire se déroulait. Malacine était étonnamment calme par rapport à d'habitude et ne parler que pour apporter plus de détails ou explications. Lors du passage qui l'évoquait en tant que destructeur de monde, il n'avait cessé de se confondre en excuses. Il avait honte d'avoir été un jour ce dieu et regrettait les choix qu'avaient faits ses frères et sœurs pendant la guerre.

— Aujourd'hui, l'énergie de Malacine a été dispersée sur ce monde et les rois démons tentent de s'en emparer, acheva-t-elle. J'ai absorbé une partie de cette énergie alors qu'ils avaient envoyé leurs serviteurs la récupérer et cela m'a valu un retour sur le plan démoniaque. Kimiri m'a retrouvée et vous connaissez la suite.

— Je m'étais déjà posé la question. Qui avait bien pu créer les démons ? Je ne m'attendais pas à me retrouver devant lui un jour, commenta Amyr.

— Mon objectif était de faire une race telle que celle des humains. Je suis triste de voir comment ils ont tourné bien que je le comprenne vu l'environnement hostile dans lequel ils vivent.

— Donc Amyr correspond à la vision que tu te faisais des démons, affirma Mélandrie. Il a toujours été fasciné par le mode de vie des humains et faisait son maximum pour vivre comme eux.

— Mon idéal est cette ville, rectifia le dieu. Toutes les créatures intelligentes que j'ai créées réunies et vivant en harmonie.

— Le seul inconvénient, c'est que tu risques d'avoir des problèmes si tu t'y balades seul, commenta Mélandrie. Je te rappelle qu'à part les humains, toutes les autres créatures veulent t'étriper lorsqu'ils te voient.

— C'est vrai... d'ailleurs, en parlant de ça...

Sans terminer sa phrase, Malacine fit un signe discret pour indiquer de regarder sous la table. Intriguée, la jeune ange se pencha et découvrit que Wisha, le plus silencieusement possible, avait recommencé à lui attaquer le mollet.

— Mais c'est pas vrai ! Wisha !

— Quand je dis que tu as une mauvaise influence sur lui, sourit Anidanya.

Prenant le chien par la peau du cou, Mélandrie le décrocha de sa proie et le réprimanda comme il se devait. Celui-ci poussait de petits couinements, à tel point qu'il ressemblait véritablement à un chiot. Elle le relâcha finalement et, peu rancunier, le chien démoniaque alla s'installer sur ses genoux. Au moins, comme ceci, elle pouvait le surveiller et s'assurer qu'il ne recommencerait pas.

— Ani, j'aurai une question, s'avança le dieu noir. Tu avais des ailes magnifiques, qu'est-ce qui s'est passé ?

— Tu as créé les titans, tes frères les ont transformés en arme et j'ai escorté le premier à avoir détruit un monde. Pour moi, ces ailes qui étaient un don représentaient ma servitude à des dieux capables de détruire des mondes innocents sous prétexte d'une guerre interne et puérile. Je les ai donc coupées et je me suis faite passer pour morte.

— Comme l'a expliqué Mélandrie, je regrette ce qu'ils en ont fait. Je pensais équilibrer les forces pour qu'aucun camp ne les utilise sous peur de représailles. J'avais tort.

— Ils ont fini par le payer à un moment ou à un autre. Les dieux noirs en perdant la guerre et les blancs en privant la mauvaise personne de ce à quoi il tenait le plus.

Mélandrie tome 3 : Les terres noiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant