Chapitre 8

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  Quelque peu déboussolée par le fait qu'on lui annonce soudainement qu'elle allait sans doute partir arpenter le monde à la recherche de l'énergie de Malacine, Mélandrie entra dans la bibliothèque et suivit ses amis. Leurs pas les menèrent au dixième étage du bâtiment. Celui-ci, contrairement aux autres, ne semblait pas être fait pour rechercher des ouvrages et les lire, mais plutôt pour qu'une personne bien précise s'y installe.

— C'est mon second bureau, expliqua la directrice à sa question silencieuse. Le premier sert à recevoir des personnes et gérer la partie administrative de l'académie tandis que celui-ci est plus privé. Personne ne viendra nous déranger ici.

— Vous pensez que nous allons facilement trouver l'énergie de Malacine ? La dernière fois, nous avions un indice donné par l'ancienne déesse de la vie. Là, nous n'avons rien.

— Nous allons voir ça ici. Scyllia, tu as essayé de voir par rapport aux souvenirs d'Illiandra ?

— Oui, mais rien de pertinent n'en est ressorti, répondit la soigneuse. Soit c'est une partie de ses souvenirs que je n'arrive pas à atteindre, soit elle n'a pas participé à la tentative des autres dieux de récupérer la partie du monde qui appartient à Malacine.

— Dans ce cas, il ne nous reste plus qu'à faire des suppositions avec les éléments que nous avons.

Fouillant dans les étagères qui se trouvaient derrière le bureau, Elisabeth finit par en sortir un grand rouleau qu'elle déroula sur le meuble. Avec quelques bibelots qui traînaient qu'elle posa à chaque coin du parchemin, la mère d'Alex l'empêcha de s'enrouler de nouveau et se pencha dessus.

Sur ce dernier était dessiné un territoire très grossièrement ovale, ou plutôt rectangulaire. Si les parties sud et ouest avaient un contour bien dessiné, ceux à l'est et au nord semblaient bien moins précis. Un côté de la carte était aussi séparé en de nombreux pays où Trémiss y figurait et n'était en réalité qu'une petite partie de cette immense étendue.

Une chaîne de montagne séparait le continent en deux parties de même superficie et partait d'en haut à gauche du continent, suivait les côtes et bifurquait plein est arrivé au milieu des terres. Le pays où ils se trouvaient était en réalité sur la mince bande de terre entre le rivage ouest et ces montagnes et était loin d'être le plus imposant contrairement à son voisin du sud, Istram, qui prenait tout l'angle en bas à gauche du continent.

Enfin, de chaque côté du continent se trouvaient des dessins ainsi qu'un texte qu'on ne pouvait pas rater. À l'ouest, il s'agissait de spirales qui y étaient représentées autour d'inscriptions évoquant la mer des tourbillons. À l'est, les représentations formaient des vagues ou des nuages, mais la seconde option semblait plus pertinente vu qu'il était écrit qu'il s'agissait de la mer des brumes.

— Voilà ce que nous savons, commença la directrice. Tout d'abord, le cristal ne doit pas se trouver dans les pays humains vu qu'ils sont sous la juridiction des dieux.

Prenant une craie, Elisabeth se mit à hachurer tous les territoires découpés en pays humain. Malacine avait un air pensif et Alex semblait se concentrer, mais Scyllia, elle, fronçait les sourcils, comme si elle était en désaccord avec ce qui venait d'être dit.

— Nous ne devrions pas écarter les pays humains à mon avis.

— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— Eh bien, si l'énergie de Malacine a été initialement déposée dans les terres noires, ma mère a montré qu'il était possible de déplacer ce genre de cristal. Or, nous avons bien vu lors de la guerre contre Istram qu'ils s'étaient rendus dans les terres noires pour recruter toute sorte de créatures pour leur armée. Il est possible qu'ils aient pu mettre la main sur un autre cristal.

Mélandrie tome 3 : Les terres noiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant