Chapitre 9

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Sur la place attenante à la salle du golem d'accueil, les visiteurs du sanctuaire se rendirent jusqu'à la station de cabines. Ceux-ci se déplaçaient comme s'ils étaient des habitués de l'endroit ce qui, en un sens, était le cas pour la majorité d'entre eux.

— Un quart d'heure avant le prochain, souffla Elisabeth en examinant les horaires accrochés. Visiblement, nous venons de rater celle que nous devions prendre. À ce compte-là, autant y aller par les airs.

Par les airs ? La jeune ange le voulait bien, mais tout le monde en était-il capable. Tout d'abord, elle se tourna vers Malacine et vit avec étonnement qu'il était pourvu de deux grandes ailes aux plumes de toutes les couleurs.

— Bah quoi ? Je suis un dieu, c'est facile pour moi, répondit-il avec un haussement d'épaule à sa question silencieuse.

— Et tu ne pouvais pas faire plus discret ? Demanda Scyllia.

— Mais je n'arrive pas à me décider, gémit-il.

— Et toi Alex, ça va aller ?

Un instant, l'alchimiste resta silencieux et regarda en direction de Mélandrie. Il n'était pas du genre à se vexer facilement, mais semblait outré qu'une telle question lui soit posée.

— Pourquoi ça tombe encore sur moi ? Pourquoi je ne serai pas capable de vous suivre ?

— Non, c'est juste que... Eh bien on m'a dit que voler était quelque chose qui paraissait naturel pour Scyllia. Et pour Dame Elisabeth, je suppose que c'est quelque chose qu'elle maîtrise vu que c'est elle qui a proposé s'y aller par les airs. Du coup, je me demandais juste si tu pouvais aussi voler.

— Ne t'en fais pas pour lui, la rassura la soigneuse. Alex faisait partie de l'équipe de Trémiss de balle-en-vol au dernier colisée.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Le balle-en-vol est un sport pratiqué sous lévitation et le colisée est un événement organisé par les dieux tous les huit ans qui réuni de nombreux pays, expliqua Elisabeth. Pendant trois jours, des épreuves servent à départager quel est la meilleure personne ou la meilleure équipe dans un domaine, principalement sportif, magique ou martial.

— D'accord, désolée d'avoir douté de toi.

— Ça n'est pas grave, ne t'en fais pas, assura Alex.

— Et toi Wisha, ne me dis pas que tu sais voler aussi ?

Le petit chien qui n'avait pas suivi la discussion et s'amusait plutôt à faire des tours autour du groupe s'arrêta devant sa maîtresse. Un instant, Mélandrie crut que cette simple blague allait se transformer en une réalité et que des ailes allaient lui pousser. Malgré tout, après quelques secondes d'attente, Wisha tourna la tête sur le côté, puis s'assit en tirant la langue.

— Bon, eh bien ça sera l'occasion de voir si tu te tiens tranquille pendant un trajet aérien, décida-t-elle en le prenant dans ses bras.

Pendant que la directrice et son fils incantaient un sort de lévitation sur eux-mêmes, Scyllia fit apparaître dans son dos deux larges ailes faites d'une brume noire. Pour Mélandrie, il semblait étrange qu'une telle chose puisse porter quelqu'un, mais cela était tout de même moins contre-intuitif que de voir une personne voler sans ailes, rien qu'avec la magie.

De son côté, la jeune ange se concentra et fit apparaître ses propres ailes. Ses vêtements, enchantés par la directrice, s'ouvrirent naturellement pour laisser passer ses nouveaux membres. Au moins, elle n'avait plus à jeter les hauts qu'elle portait lors des apparitions de ses ailes.

Mélandrie tome 3 : Les terres noiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant