Chapitre 4

753 46 63
                                    

Je ne sais pas si j'ai le courage d'enquêter sur l'Ordre Étoilé. Mais en même temps, ne serais-ce pas mon devoir d'accepter ? Après tout, je devrais sauter sur chaque occasion d'aider Teyvat non ? Surtout si on a besoin de moi. Mais bon, je ne sais pas si je peux être très utile.

Je marche dans les rues de Monstadt, quand j'aperçois des cheveux verts familiers. Quand Sucrose me voit, elle me saute dans les bras.

"[t/p]!!

-Sucrose ! je répond en rigolant. Quelque chose de bien est arrivé ?

-Albedo m'a enfin laissé toucher à sa table de synthèse !"

Sucrose est l'assistante d'Albedo, scientifique lui aussi. Voir mon amie si enjouée me fait sourire.

Elle commence à me raconter ses progrès scientifiques tandis que nous nous promenons côte à côte. Tout à coup Sucrose s'arrête, comme paralysée. Je suis son regard. Un homme de grande stature, avec une capuche et une cape, se tient devant nous. Il semble remarquer Sucrose, et ses yeux s'affolent. Malgré sa capuche, pour Sucrose, ces yeux sont reconnaissables entre mille.

"Papa ?"

L'homme s'apprêtait à fuir, mais s'arrête quand Sucrose l'appelle.

"Oh tiens, Sucrose ! Comment vas-tu ?"

Sucrose bouillonne de rage.

"Tu te fous de moi ??!? "Oh tiens, Sucrose ! Comment vas-tu ?" Tu es... une affreuse personne.

-Je suis désolé Sucrose ! Mais c'était pour te protéger, toi et ta mère !

-Me protéger ?? Tu te fous de moi ? Tu nous a abandonné du jour au lendemain, j'ai même finis par croire que tu étais mort !

-Sucrose s'il te plaît donne moi une chance...

-Dégage ! "

Voyant que son père ne bougeait pas, c'est elle qui part à grands pas. Je la suis.

"Ça va ?

-Oh oui super ! répond Sucrose, sarcastique.

-Peut-être aurais-tu dû le laisser s'expliquer non ?

-Tu ne vas pas t'y mettre [t/p]?! "

Elle élève la voix. Son visage tout entier reflète une colère profonde.

"Tu ne lui as même pas laissé le temps de parler.

-Ferme la ! Commence pas à me faire des reproches !

-Sucrose écoute...

-Tu ne sais pas ce que j'ai vécu à son départ ! Ce qu'on a vécu avec maman ! Tu ne sais rien [t/p]!

-Je dis juste que si j'avais l'occasion de revoir mes parents je le ferais.

Une larme roule sur le visage de Sucrose. Elle est rouge de colère, le poings serré. Sa voix se brise quand elle me dit ces mots:

-T' as pas le droit de faire ça [t/p]. T'as pas le droit de ramener tes parents sur la table. Après, ça me fait culpabiliser parce-que j'ai tant de chance pas vrai ?! Après tout, tes parents sont morts tandis-que moi, j'ai une mère aimante et je viens de retrouver mon père."

Elle a raison. Ce n'étais pas juste de ma part de comparer nos douleurs parentales respectives.

Sucrose tourne les talons et s'en va en courant, le visage bordé de larmes.

Et merde. Voilà que je venais de me disputer avec Sucrose. Dépitée, j'erre dans la ville sans but précis.

Je sens un bras s'enrouler autour de mes épaules.

"Comment ça va [t/p]?

-Oh, par ma faute ma meilleure amie est en pleurs mais sinon ça peut aller. Et toi Kaeya ?"

Il rigole pour toute réponse.

"Eh bien que dirais-tu d'un verre pour te consoler ?

-C'est pas de refus."

Nous entrons dans la taverne et prenons une table. Nous passons un bon début de soirée, en rigolant et se racontant nos vies (enfin JE lui raconte ma vie, Kaeya ne me raconte jamais la sienne).

" Au fait tu sais quoi ?

-Non."

Je rigole.

" C'était une question rhétorique idiot. Bref, tu sais que je suis aspirant Chevalier ?

-Oui tu me l'as déjà dis.

-Eh bien on m'a demandé pour une mission. Je pense que je vais accepter, même si ça sera sûrement compliqué pour moi. C'est une histoire de meurtre.

-Pourquoi ça serait compliqué pour toi ?

-L'Orde Étoilé est lié à cette histoire. "

Tout à coup Kaeya perd son sourire. Après un silence, il se lève et prend la parole:

"Je pense que ce n'est pas une bonne idée que nous nous fréquentions.

-Quoi ? Mais-"

Mais il est déjà parti.

Eh bien, quelle bonne journée ! Deux amis en moins ! Pour Sucrose je comprend qu'elle m'en veuille, mais Kaeya ? Qu'ai-je fais de mal ?

Comme d'habitude, au lieu de courir après l'un d'eux, je choisis la facilité et hèle le serveur pour lui demander un autre verre. À 4 heures du matin, le gérant me demande de sortir. Je ne veux pas rentrer chez moi, donc j'erre dans les rues presque désertes de Monstadt.

J'arrive dans des ruelles sombres qui me sont plus ou moins inconnues. J'aperçois une silhouette haletante, recroquevillée accroupie contre un mur. Je m'approche, et je reconnais ces longs cheveux bleus.

"Kaeya !"

Son souffle est irrégulier, sa poitrine s'abaisse et se soulève rapidement. Ses mains sont plaquées sur ses oreilles. Une larme roule sur sa joue. Il fait probablement une crise d'angoisse.

Je me précipite près de lui et le serre dans mes bras. Il murmure un mot:

"Papa..."

Je lui répète que ça va aller en chuchotant. Peu à peu, ses tremblements disparaissent, et son souffle redevient régulier. Je le sens de détendre dans mes bras.

Nous restons comme ça pendant quelques minutes, ou quelques secondes je ne sais pas vraiment, puis il s'extirpe de mes bras et s'assoit à mes côtés, la tête en arrière contre le mur, les yeux à demi clos. Après un moment, il se met à parler d'une voix presque cassée:

"Je suis désolé... que tu m'ais vu comme ça... Et merci de m'avoir aidé..

-Cela t'arrive souvent ? je demande doucement.

-Parfois..."

Il tourne son visage vers le mien.

"Je suis désolé [t/p]. Ce que je t'ai dis plus tôt tient toujours. Ne m'en veux pas..."

Il se lève, et me regarde pendant une seconde. Je jurerais avoir aperçu un éclair fugace de tristesse dans son bel œil bleu pendant un instant. Il tourne les talons, et le voilà reparti.

Je reste ici, immobile, pendant quelques minutes, et je finis par rentrer chez moi.

Cette nuit, je fis des cauchemars. Les flammes forment un mur impénétrable autour de moi. Je cris à l'aide, en vain.

Je croyais que ces cauchemars m'avaient quitté. Apparemment non. Je soupçonne la proposition de quête de Catherine de les avoir fait réapparaître.

1057

" Larmes de sang " (Kaeya X Reader / Genshin Impact X Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant