" Larmes de sang " (Kaeya X Reader / Genshin Impact X Reader)

Chapitre 35

Je ne me retourne pas et continue à marcher. Au bout d'un moment, je n'entend plus Kaeya m'appeler. Et bien, il a abandonné rapidement. Il ne tient pas tant que ça à moi apparemment. Par curiosité, je retourne sur mes pas voir ce qu'il fait, puis j'entends sa voix. Il parle avec quelqu'un. Je me cache derrière un mur et écoute sa discussion.

-Général Kaeya ! fait une voix de jeune homme.

"Général ?"

-Tu sais bien que tu n'es pas censé me connaître à l'extérieur ! répond Kaeya énervé.

-Oui désolé général, mais bon il n'y a personne. On ne vous voit plus beaucoup au repaire ces temps-ci !

-Mhm, j'étais à celui de Liyue.

-Au QG ? Oh oui, j'ai appris pour l'attaque ! Je n'ai pas le droit d'y participer car je ne suis apparemment pas assez experimenté, mais ça va être un truc énorme ! C'est pour ça que vous étiez au QG, vous prépariez l'attaque avec les autres chefs, pas vrai ?

-De quelle attaque tu parles gamin ?

-Hein ? Maître a dû vous en parler non ? En tout cas, je vous admire beaucoup général ! Vous avec tant fait pour l'Ordre Étoilé !

L'Ordre Étoilé ?? Je me sens perdre pied. Kaeya, un général de l'Ordre Étoilé ? J'essaie d'empêcher les larmes qui me montent aux yeux. Je ne veux pas y croire, j'ai dû mal comprendre.

-T'es au repaire de Monstadt ? demande Kaeya après un silence.

-Oui !

-Je vois. Tout se passe bien ici ?

-Oui, très bien !

-Dis-moi gamin, qu'est-ce que tu fais à l'Ordre Étoilé ?

-Oh, je veux me rebeller contre la société donc j'ai réussis à entrer en contact avec un membre de l'Ordre.

-Tu devrais partir avant d'être trop impliqué.

-Hein ? Mais, général, je ne comprend pas... C'est bien ce que vous vouliez non ? En créant l'Ordre ?

Je me sens chanceler. "En créant l'Ordre"? Je ne peux retenir une larme, abasourdie par ce que je viens d'entendre. Je fais un pas, à découvert. Je suis immobile, comme paralysée, devant Kaeya et ce garçon.
Après quelques secondes, Kaeya tourne la tête dans ma direction.

Quand il me voit, son visage se décompose.

Aucun de nous ne dit un mot. Nous sommes tous deux paralysés, mes yeux brillants de larmes, son visage décomposé.

-Général Kaeya, hein? dis-je d'une voix posée.

-[t/p], écoute, je..., balbutie-t-il, en tendant une main vers moi.

-TA GUEULE !! je m'écrie, emplie de fureur et de déception. Tu as tué mes parents et tous les gens que j'aimais !! Tu m'as menti ! Tout ce temps ! Je te déteste ! Je te déteste !

-T'es pas la seule à avoir des putain de démons ! répond-il en criant lui aussi.

Je recule d'un pas, surprise par son ton.

-Tu sais, je t'avais dis pourquoi le symbole de l'Ordre Étoilé c'était des étoiles ? continue-t-il. C'est mes putain de parents qu'avaient ce tatouage !!

Ses yeux se remplissent de larmes, en miroir des miens.

-Tu crois que je voulais les tuer tes parents ?? Tu crois que je voulais tuer tout ces gens ?? Je n'avais aucune idée de cette attaque ! Je..., sa voix se brise.

Le garçon avec qui il parlait nous laisse tous les deux.

-Ça n'excuse rien ! je répond, en colère. Pourquoi tu en fais encore partie alors hein ? Et pourquoi tu m'as caché ça ??

-Ce n'est pas si simple [t/p]! Ma vie est là-bas ! Mes potes sont là bas, ils sont des frères pour moi ! Je suis bien trop mouillé pour partir, c'est trop tard...

Je ne répond pas, lui faisant face. Mes bras pendent le long de mon corps.

-Je ne te l'ai pas dis parce-que je... Parce-que je ne peux pas le dire à quiconque. Et je ne voulais pas... Je...

Mes épaules sont secouées de sanglots.

-Et l'attaque prévue pour bientôt ? dis-je. Tu seras à leurs côtés hein ? On se battra dans les camps opposés ? Tu ne te rend pas compte de tous les gens que vous comptez tuer?? Tous les orphelins que vous allez laisser dans votre sillage ??

-Mais de quelle attaque tu parles ? Je ne suis pas au courant, je le jure...

Je tourne les talons et part en courant.

Kaeya crie mon prénom.

Ses genoux heurtent le sol, et il se prend la tête entre les mains, secoué de sanglots. Le désespoir l'envahit tandis qu'il me voit partir en courant loin de lui, en larmes.

Les jours suivants, je m'enferme chez moi, bien trop sous le choc pour faire quoi que ce soit. Et moi qui avais commencé à m'attacher à lui...

Quelqu'un toque à ma porte.
Je ne répond pas.

-[t/p]? J'entre ! fais la voix de Sucrose.

Je suis allongée sur le canapé. Elle s'y assoie.

-Écoute [t/p], je ne sais pas ce qui se passe car tu ne veux rien me dire, mais ça fait déjà trois jours que tu es comme ça. Peut importe ce qui se passe, tu dois l'affronter, ok ?

Elle me regarde et voit mon air dénué d'émotions, et me fait un câlin.

-Les autres s'inquiètent pour toi ! dit-elle. Prend soin de toi, d'accord ?

Elle me dépose un petit baiser sur la joue, puis quitte mon appartement.

Tout à coup, j'ai besoin d'air. J'ai besoin de sentir le froid sur ma peau, de marcher, de courir.

Sans même me couvrir, je sors de chez moi. Il fait frais dehors, mais cela me fait du bien. À en juger par la couleur du ciel, il doit être dans les environs de 22 heures.

Je me dirige vers la porte de Monstadt et la franchis. Je ne sais pas où je vais, j'erre simplement dans les plaines vertes des alentours.

Je ne sais pas depuis combien de temps je marche ainsi, sans but, mais je me suis éloignée de Monstadt et la lune est désormais tout à fait levée.

Je vois apparaître au loin un bâtiment qui ne m'est pas inconnu. Sans m'en rendre compte, mes pas m'ont menés vers le Domaine de l'Aurore.

La maison est silencieuse. Je tremble désormais à cause du froid de la nuit.
Je reste quelques minutes devant la porte, avant de me décider à toquer.

Quelques minutes passent. Je me rend compte que ce que je fais est stupide; nous sommes au milieu de la nuit et je ne sais même pas ce que je fais ici. Je tourne les talons et commence à m'éloigner, quand j'entends la porte s'ouvrir derrière moi. Je me retourne.

-[t/p]?

Diluc se tient dans l'encadrement de la porte, les cheveux en désordre. Il s'approche de moi.

-Qu'est-ce que tu fais là, il est 1h du matin ! fait-il.

Il remarque mes grelottements.
Il me prend par l'épaule et m'emmène  vers la maison.

-Allez viens, dit-il. Rentre te réchauffer.