Chapitre 25 - Passé de [t/p] 2

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Les gens s'enfuyaient en criant, en pleurant, certains s'écroulaient et allaient rejoindre les corps au sol. J'aperçu ma maison, ravagée par les flammes. J'avais du mal à respirer à cause de la fumée. Mais je cherchais toujours mon meilleur ami. La personne qui comptait le plus pour moi.

Tout à coup je vis sa chevelure rouge que je pourrais reconnaître entre mille.

"DILUC !!!!"

Il tourna la tête vers moi.

"[T/P]!!!"

Il se mit à courir vers moi, mais quelqu'un l'attrapa par le bras. C'était son père. Il le serra dans ses bras.

"Oh Diluc, dieu soit loué. Vite, partons !

-Attend papa, [t/p]-"

Il ne finit pas sa phrase, car je fus touchée par une attaque d'un des hommes avec une cape.

Je me rappelle de ce cri. Un cri déchirant. L'oublierais-je un jour ?

"[T/P]!!"

Sa voix s'était brisée. Les larmes roulaient sur mes joues, se mélangeant au sang qui coulait de mes plaies inlassablement. On aurait dit que je pleurais du sang. Des larmes de sang.

Les flammes m'entouraient de tous part, et mon souffle se faisait court. Ma vue était brouillée. Je trébuchais sur des corps. Je criai:

" JE NE VEUX PAS MOURIR ! Je ne veux pas mourir... S'il vous plaît... Je ne veux.. je ne veux pas... mourir..."

J'étais à bout de forces. La silhouette du garçon qui avait crié mon nom devint trouble, et je m'effondrai.

~~~

Je me suis réveillée dans un endroit sombre, j'avais mal partout. J'ai regardé l'endroit éclairé seulement par la lumière qui sortait d'une inserctice au dessus de moi: j'étais allongée sur de la terre et de l'herbe noircie, à un endroit où le sol était un peu plus bas que la surface. Juste assez bas pour que je sois encore vivante. Des planches qui avaient miraculeusement survécu à l'incendie avaient dû tomber au dessus de l'endroit où moi-même je m'étais effondrée, et m'avaient ainsi protégé des flammes et des individus portant des capes.

J'étais vivante.
Contrairement à mes parents.
Contrairement à beaucoup de gens.

Et Diluc ?? S'en est-il sorti ? Je l'espérais du plus profond de mon cœur.

Je n'ai pas eu le courage de bouger tout de suite. Je suis resté peut-être plusieurs heures ici, dans une position inconfortable, des bouts de bois et d'autres choses non-identifiables sur le corps.
J'ai enfin réussi à me redresser. J'ai poussé les planches au dessus de ma tête, et suis sorti de ma cachette.

C'est là que j'ai vu pour la première fois mon village après la catastrophe. Il n'en restait presque rien. Des cadavres de maisons, des cadavres d'humains. Des débris partout. Les stands de la fête détruits. La rivière qui transportait les débris et la cendre. Aucune présence.

Il pleuvait.

Le ciel pleurait avec moi.

J'ai crié et cherché parmi ce chaos calme, seulement troublé par ma voix et mes sanglots. Cherché quoi ? Je ne sais pas exactement. Ce qui est sûr c'est que je n'ai rien trouvé. Pas de survivants. Ils avaient sûrement fui ce lieu. Je ne savais même pas combien de temps j'étais restée évanouie sous ces planches.

Je suis resté dans le village deux jours, en espérant que quelqu'un revienne. Personne n'est revenu, donc j'ai finis par partir.
J'ai marché, traversé les montagnes, puis des plaines. J'ai marché longtemps, je me nourrissais de ce que je trouvais. J'étais à bout de force.

Alors que je sentais que je n'allais plus tenir, je suis arrivée dans un petit village minier, j'ai appris plus tard qu'il s'appelait Mingyun.
Je n'ai même pas eu le temps d'aller demander de l'aide, je me suis évanouie d'épuisement.

Quand je me suis réveillée, j'étais allongée dans des vêtements propres, sur un vrai lit, dans une pièce lumineuse. Une femme aux cheveux verts est entrée, l'air inquiet. Quand elle a vu que j'étais réveillée, son visage s'est illuminé.

"Tu es réveillée ! Ça va, tu as besoin de quelque-chose ? Je m'appelle Rosa au fait, et toi ?

-Heu... [t/p]..."

Une fille qui avait l'air d'avoir à peu près mon âge, les cheveux de la même couleur que Rosa, portant des grandes lunettes, est arrivée et s'est cachée derrière sa mère.

"Voici Sucrose, ma fille! m'a dit Rosa. Tu as peut-être faim [t/p]?

-Merci de vous être occupé de moi...

-On ne pouvait pas laisser une enfant évanouie au milieu d'un chemin enfin ! Que t'es t-il arrivé? Il n'y a pas de problème si tu ne veux pas le raconter.

-Je... Mon village a été attaqué pendant la fête... "

Ses yeux se sont assombrit.

"Tu ne viendrais pas du village de Qingce par hasard ?"

J'ai acquiescé en silence.

"Pauvre enfant, j'en ai entendu parler. Le Grand Désastre qu'ils appellent ça. Tu... es seule ?"

J'ai hoché la tête de nouveau.

Rosa a posé ses mains sur mes épaules en me souriant tristement.

"On va s'occuper de toi."

Elle m'a pris dans ses bras un court instant, puis m'a dit qu'elle allait préparer à manger.
Sa fille, Sucrose, est restée et m'a observé quelques instants, puis elle est partie en courant.

Rosa m'a adopté, et Sucrose et moi sommes devenues meilleures amies.
Nous avons appris quelques temps plus tard que le Grand Désastre avait été orchestré par un groupe se faisant appeler "l'Ordre Étoilé". Ce groupe était connu par l'Ordre de Favonius et les autorités car ils avaient déjà commis quelques crimes et délits, mais jamais rien de cette ampleur. Leur objectif serait de renverser le pouvoir en place. Mais nous n'avions pas réellement à les craindre, car apparemment à cause d'une mauvaise organisation le Grand Désatre leur avait également pris beaucoup de membres et les avait considérablement affaiblis.
Le Grand Désastre avait fait des milliers de morts.

J'ai vécu avec Sucrose et Rosa jusqu'à mes 19 ans, jusqu'à ce que Sucrose et moi déménagions à Monstadt. J'ai été tourmenté par le traumatisme depuis le Grand Désastre, et je n'ai pas pu réutiliser ma maîtrise élémentaire car j'avais bien trop peur de revoir des flammes, surtout si elles sortent de mon propre corps.

" Larmes de sang " (Kaeya X Reader / Genshin Impact X Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant