serment inviolable

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"Il ne suffit pas d'être vivant pour vivre..."

Les cours s'enchainaient les uns après les autres, je n'avais à vrai dire pas le temps de respirer. J'avais également passé ma matinée avec le brun aux iris verts, plutôt calme, introverti et timide, il est totalement à l'opposé de son cercle amical ce qui est étrange, soit il les côtoie par pur intérêt soit il doit être vraiment désespéré. Nous marchons alors en direction du réfectoire, une grande salle où les étudiants de chaque section se retrouvent pour manger, l'université privilégie les rapports amicaux et sans problème pour créer une meilleure cohésion au sein de ses murs. Alors que Théodore me parle de l'art de la rhétorique dans les ouvrages philosophiques, je croise le regard du blond qui me sourit, je pars alors dans un autre monde. Comment? Comment c'est possible quand un seul regard, j'ai comme l'impression que mon âme s'envole, ce n'est pas normale...Après, on est dans le monde magique, rien n'est normal ici.

Je m'installe à une table, un livre entre les mains et mon assiette devant les yeux, alors que je lis mon livre, Draco, Blaise et cette pimbêche d'Astoria viennent s'assoir avec nous, il se met en face de moi et ses iris me fixent. Je mange quelques petits morceaux de mon poulet puis je pousse l'assiette et je me lève.

-Attends Jenkins tu n'as rien mangé...Draco me regarde inquiet

-Si ne t'en fais pas.

-Si elle te dit qu'elle va bien Dray c'est qu'elle va bien...Astoria pose une main sur sa cuisse, tu viens, j'ai trouvé une salle de classe abandonnée...

-Jenkins tu vas à la bibliothèque, je ne dis rien et je hausse mes sourcils, très bien je te suis, il se lève sans même jeter un regard à Astoria.

Il marche à mes côtés et on sort du réfectoire, je me dirige alors vers la cour centrale où quelques élèves se reposent, pas un mot n'est prononcé et ce n'est pas dérangeant, bien au contraire, ce silence est calme, reposant...Je m'installe alors sur l'herbe et je m'allonge en fixant mon regard vers les nuages , Draco s'assoit à mes côtés et il semble inquiet...

-Tu devrais manger plus, sinon tu vas faire un malaise ou pire, et puis je ne vois pas pourquoi tu ne manges pas...

Tu es grosse

Regarde-moi ça, tu as vu la taille de ton cul

Arrête de manger

-Mon rapport avec la nourriture est compliqué...

-Pourtant tu es mignonne comme ça, je me sens instantanément rougir,enfin tu vois ce que je veux dire...

-Oui...

Perds du poids, tu es laide

Tu as de la chance que je prenne soin de toi, sinon tu finirais comme une merde

-Et sinon, parle moi un peu de toi Jenkins

-Et toi parle moi de toi, il rigole et regarde il me regarde, il n'y a rien à savoir sur moi Malfoy, je suis juste une fille qui aime lire

-Je vois...je suis sûr que tu renfermes quelque chose de plus profond...tu caches quelque chose et ça m'intrigue...

Je me relève et je plante mon regard dans le sien, je lui souris puis je me lève, défroisse ma jupe et je pars sans lui dire un mot. Je sais qu'il me suit mais je ne me retourne pas, même lorsqu'il m'appelle, je pars donc à mon prochain cours, un cours pratique. Alors que je m'installe, je suis très vite rejointe par Théodore, la chargée du cours nous parle alors d'un projet que nous devrions réaliser en une année, nous devions créer un roman, une pièce de théâtre ou un recueil de poèmes et ce projet sera soumis aux plus grands écrivains du monde sorcier, la note dépendra de leurs avis. Alors que les étudiants parlent entre eux pour d'éventuels groupes, la prof les arrête en précisant que ce travail doit être personnel et authentique.

Je réfléchis et un seul et unique thème me vient en tête, et j'ai déjà envie de vomir. Beaucoup d'auteurs ont, à travers des métaphores ou des utopies ont raconté leur vie et leur calvaire, leurs angoisses, leurs idées noires. Parlé de Florian serait pour moi un purgatoire mais, comme l'a bien précisé la prof, l'histoire sera entre les mains de personnes connues et reconnues, je ne souhaite pas qu'il me retrouve.

-Alors, tu vas parler de quoi? Théodore me fait sortir de ma rêverie

-Je ne sais pas, peut-être de l'amour ou des violences ou des gros porcs toxiques qui font tout pour pourrir la vie des gens, j'en ai vraiment aucune putain d'idée...

-Calme toi... Je crois que je vais faire un recueil de poésies, c'est simple mais au moins tu peux aborder plusieurs thématiques...

-Hmm, la fin du cours arrive, je ne prononce pas un mot supplémentaire et je pars, laissant Théodore seul.

Lorsque je sors de ma salle de cours, je croise une chouette, la même que ce matin, je prends peur et j'attrape la lettre qui dégringole, je l'ouvre et les mots qui y sont inscrits me font trembler de peur...

"Mon amour,

J'ai entendu dire que tu étais en Angleterre, je pense m'y faire transférer, en revanche je ne sais dans quel endroit tu étudies et peut-être que tu n'es pas en Angleterre. Tout ça pour te dire que tu ne pourras jamais te débarrasser de moi, je suis une partie de ton âme, rappel toi ses marques sur ton corps lorsqu'on faisait l'amour, qu'est-ce que ton corps me manque, puis les étudiantes de France sont moins baisables que tu ne l'es, tu es une fille baisable, voilà ce que tu es.

Ne cherche pas à te trouver d'autres qualités, crois-moi, je te retrouverais et je te détruirais comme tu as détruit ma réputation putain de salope en manque!

Florian von Triesenberg"

Je relis alors plusieurs fois la lettre et je vois une ombre apparaître dessus, je ferme le parchemin et je croise Astoria, je sèche mes larmes et je me tiens droite, il ne faut pas que je craque, il ne faut pas que je sois faible...

-Rose? Écoute je...hmm...je voulais m'excuser et parler avec toi, tu veux bien?

-À quoi ça sert, tu m'as insulté et clairement menacé ce matin, je ne vois pas pourquoi je devrais te parler...

-Je m'excuse vraiment, écoute-j'ai eu une amie à Poudlard qui ne mangeait pas, qui semblait être tout le temps sur la défensive et elle avait peur, un jour, elle est revenue des vacances de Noël à Poudlard couverte de bleu, on a appris plus tard que son copain l'a tabassé. Elle respire et me regarde, alors si tu as un problème ou si tu veux parler sache que je suis là.

-Et pour Draco?

-Il m'a largué il n'y a pas moins de dix minutes donc je m'en contrefiche.

-Okay, j'y repenserais dans ce cas, je te laisse, je dois rentrer chez moi...

je lui souris puis je pars, ne voulant pas rester une minute de plus, j'avais besoin d'air, j'avais besoin de me défouler, de m'envoler et de toucher la lune et ne jamais redescendre. Je ressors la lettre que j'avais soigneusement mise dans ma veste et je relis plusieurs fois ses mots...

Je vais te détruire,

Il va me détruire

Tu ne pourras m'échapper,

Si je le peux, mais ce moyen me couterait la vie...