Je suis hors de moi ! Bordel, je désire vraiment en coller une à cet abruti de Queen ! Me comparer à ma mère est la pire insulte qu'on puisse me faire ! Je fulmine et si je le pouvais, je suis sûre que je pourrais faire sortir de la fumé de mes narines, tant je suis énervée. Mais Ray ne me laisse pas le loisir de répondre. Enfin, c'est surtout que je n'ai pas su quoi lui dire pour ne pas paraître trop gamine aux yeux du cinglé.
Je ferme les yeux, tente de me calmer et les ouvre sur Calam' qui attend debout sur les sièges, que je daigne ouvrir la porte à mon tour. Elle ne semble pas perturbée par notre échange, son aura est d'un beau jaune flamboyant.
Dès que j'ouvre la portière, elle saute par-dessus mes jambes et part à la rencontre du couple. La femme passe devant l'homme et se met à genoux devant ma chienne. Elle lui fait une sorte de révérence puis lui sourit avant de se remettre sur ses pieds. Je ne sais pas ce que représente Calam' dans cette communauté de surnaturels, mais on dirait qu'un respect profond est tenu envers elle. Je donnerai cher pour connaître les pensées de ma chienne. En fait, je donnerais cher pour savoir ce qu'elle est véritablement.
— Bienvenue à Milton, Téha, lance la femme d'une quarantaine d'années, avec un entrain non feint. Je suis Lysianah.
Elle semble apprécier ma venue et vient même à ma rencontre pour me serrer dans ses bras. Un peu désarçonnée par ce geste, je me force à lui tapoter le dos. Elle se détache de moi pour s'écarter et savourer la vue de Queen sur ma gauche. Son aura jaune s'habille de rouge et je suis presque gênée de voir ça. Elle est attirée par lui et je ne comprends pas en quoi il suscite ce désir.
— Queen... cela faisait tellement longtemps que nous ne nous étions pas vus, minaude-t-elle en s'approchant discrètement de lui.
— Pas assez à mon goût, se renfrogne-t-il dans une posture nonchalante.
Il essaie de passer pour quelqu'un de décontracté, mais son aura entièrement grise ternit la blondeur de ses cheveux et trahit son dégoût. Dimitri et son ami rejoignent l'homme sur le perron et l'encadre en nous surveillant d'un œil assuré. Leurs auras palpitent à l'unisson. Ils se méfient tous de nous et encore plus de Queen quand leurs regards convergent vers lui.
— Tu dis toujours ça... il est incroyable ! s'exclame Lysianah dans un faux rire désabusé.
Elle se tourne vers mon ami et elle fait une rapide courbette avec son buste.
— Ray, très heureuse de te revoir.
— Lysianah. Dimitri nous a fait part de ton souhait à partager des informations. Est-ce bien vrai ?
Il ne va pas par quatre chemins. Et je pense qu'il a raison. Lui et Queen ne semblaient pas ravis de passer sur son territoire et écourter notre passage est une idée tout à fait raisonnable. A partir du moment que l'on met des distances entre les Indécis et nous, ça me va.
La femme se referme et regarde autour d'elle. Son aura verdâtre souligne son désappointement face à la demande faite ouvertement sur le perron de sa maison.
— Ne restons pas dehors. Je vous offre une collation ?
Ah oui je veux bien ! Je meurs de faim et jusqu'à il y a peu, j'avais l'estomac un peu retourné à cause de la bagarre que j'ai vécu chez Euzébio. Mais là, mis à part que Dimitri et son acolyte ont des yeux bizarres, je ne vois rien qui ne me rebute à aller me rafraîchir.
Nous suivons Lysianah. Les trois hommes entrent à notre suite et nous nous installons dans un joli salon digne des magazines de déco. Deux immenses canapés blancs en cuir, pouvant accueillir une dizaine de personnes sont répartis en angle autour d'une immense table basse en bois massif, taillé presque grossièrement. Sur la droite trône un gros poêle et sur la gauche juste près de l'entrée de la pièce, un écran plat de deux mètres par trois. Les murs en lambris blanchis sont ornés de reproductions de paysages. C'est très joli ma foi.
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Origines.
ParanormalQue feriez-vous, si un jour on vous annonçait que vous étiez le corps d'une reine millénaire venue de très loin et qu'elle cohabitait avec vous depuis votre naissance ? Vous auriez ri. Imaginez un peu que la cohabitation, vous l'avez oubliée. Parce...