Origines.

35. Téha.

Je pose la question, mais je sais pertinemment à qui il fait référence, je veux juste savoir seulement pourquoi.

— Rien. Bonne nuit, Téha.

Mon ami m'abandonne juste après un tendre baiser sur le front et disparaît derrière la porte de sa chambre. Il me laisse seule avec Aliah et le dieu de la drague, Aksel.

Je me tourne vers eux. Aliah fait une moue taquine qu'elle accompagne d'aller-retour de ses pupilles entre Aksel et moi. Le signal est clair, mais je préfère faire celle qui ne comprend pas. Si elle croit que je vais me jeter dans les bras du beau nordique, elle peut toujours courir ! Plutôt me retrouver dans le lit du cinglé ! Lui, au moins, il ne me touchera pas !

Quant à Aksel, son visage impassible ne me quitte pas des yeux. Il jauge mes réactions et peut être bien les hormones qui s'échappent de moi. Je dois puer la panique ! Mon cœur s'est emballé et je n'ai qu'une envie, m'enfermer dans ma chambre pour ne plus avoir à subir ce moment étrange et désagréable. Asociale moi ?

Je sens une main sur mon bras et Aliah m'intime de la suivre vers l'escalier que nous gravissons de concert et de front. Elle me dirige dans un long couloir pour atteindre une chambre dont la porte est grande ouverte et qui s'avère être la mienne.

— Je suis désolée de t'avoir mise dans l'embarras. Je pensais à tort que tu profiterais de l'occasion avec Aksel. Il n'a qu'à faire briller son pouvoir pour qu'elles lui tombent toutes dans les bras.

Qu'elle me dévoile le secret de son ami me surprend ! Et encore plus lorsque je comprends que ma réaction physique à Aksel était tronquée.

— Oh parce qu'il manipulait mes émotions ?

Elle rougit puis sourit gênée tout en passant ses doigts dans sa crinière noire.

— C'est un peu sa marque de fabrique. Il possède une ardeur qui le rend irrésistible. Mais je vois aussi que tu es hermétique.

— Euh... oui.

Je ne lui dévoile pas qu'un instant, je me serais bien laissé tenter et préfère prendre ça comme un bon point pour moi. J'ai assez à faire avec Queen et ses sous-entendus ou sa mauvaise humeur.

— Ce sera ta chambre durant votre séjour.

Je jette un œil sur la pièce entièrement lambrissée de bois peint en blanc, lui conférant presque un aspect virginal. Un grand tapis de laine couleur lin orne le plancher de bois brut. Un grand lit double et haut regorge d'oreillers et de coussins en velours et lin gris et blanc. Un magnifique couvre lit en coton froissé est déjà ouvert sur l'un des côtés du lit.

Cet endroit est un appel au calme et la sérénité. Sur le bout du lit, tout un tas de sacs à l'effigie de grands noms de boutiques sont regroupés.

— Elle est... très belle.

Aliah ne me reprend pas et continue dans sa lancée.

— Dans le dressing, tu as un large choix de vêtements. Queen m'a prévenu que tu n'avais pas d'habits de rechange.

— Queen ? je demande surprise.

Je suis très étonnée que cet idiot ait eu l'idée de prévenir nos hôtes à ce sujet.

— Oui. Il a insisté pour que tout soit disponible dès votre arrivée.

Je souris alors de constater qu'il pouvait être prévenant malgré ses airs de gros con.

— Et dans les sacs se sont des sous-vêtements. Il ne savait pas quel était ton genre, alors on a fait une razzia dans toutes les boutiques de Waco. J'espère seulement qu'il ne s'est pas trompé dans la taille.