Chapitre 18

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17 Mars 2004

Je suis allongée sur mon lit.

J'observe le plafond en repensant à cette journée. Il s'est passé tellement chose en si peu de temps que j'en suis encore étourdie.

Ma mère qui s'en va.

Mon père qui décide de lever le pied.

Mon admission dans la plus prestigieuse école d'art du pays.

Celle de Deirdre.

Duncan qui souhaite nous y suivre...

Et puis, il y a eu l'agression.

Jamais de toute ma vie, je n'ai ressenti un tel sentiment d'impuissance. Je revois sans cesse les yeux fous de Kyle, sa cruauté, sa brutalité. Était-il sérieux lorsqu'il parlait de tuer Duncan ?

J'en frissonne rien que d'y penser.

Je me redresse lorsque mon père toque à la porte. Il passe la tête par l'entrebâillement avec un air contrarié.

– Sarah, je sais que tu ne veux pas lui parler mais Scott insiste. Ça fait déjà dix fois qu'il appelle.

– Je sais. Il me harcèle aussi sur mon portable.

Je soupire et mon père entre, avant de venir s'asseoir à côté de moi. Je ramène mes genoux contre ma poitrine et pose mon menton dessus.

– Comment te sens-tu ?

– Ça va.

Je ne sais pas vraiment si je vais bien mais c'est la seule réponse que je suis en mesure de lui fournir. Il passe tendrement une main sur ma joue et poursuit d'une voix douce.

– Ça n'a pas été une journée des plus reposantes, n'est-ce pas ?

– C'est le moins qu'on puisse dire.

– Tu n'as plus à t'en faire. Tout ça fait partie du passé à présent.

J'espère sincèrement qu'il a raison et que tout ça appartient désormais au passé mais je ne peux m'empêcher de penser que cette histoire est loin d'être terminée. Je me sens quand même mieux depuis qu'il est au courant, comme hors d'atteinte.

– Papa, je suis vraiment désolée, j'aurais dû te dire bien avant, tout ce qui se passait.

– Tu aurais dû, oui, approuve-t-il. J'espère que la prochaine fois, tu auras confiance en moi.

– J'ai confiance en toi, je pensais simplement qu'il se lasserait.

– Ça fait longtemps que Kyle t'ennuie ?

– Ouais, ça commence à faire un petit moment et, jusqu'à aujourd'hui, je pensais vraiment que Scott était au courant.

– En voyant la réaction qu'il a eu en l'apprenant, je doute sincèrement qu'il savait quoi que ce soit des agissements de son frère.

– C'est ce que je commence à me dire.

Mon téléphone sonne et de nouveau le nom de Scott apparaît sur l'écran. Je fixe l'appareil, indécise. Mon père se lève et se dirige vers la porte.

– Tu devrais lui répondre.

– Je ne sais pas si je suis prête à lui pardonner.

– Alors, demande-lui de te laisser du temps. Ton silence le rend fou, Sarah. Il a besoin que tu lui dises ce que tu ressens.

– Je sais.

– Et puis, il va finir par venir hurler sous ta fenêtre si tu continues de l'ignorer, se moque-t-il gentiment.

Remember MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant