Espérons que je les vois avant de mourir

414 21 1
                                    

Il sent une douleur sur son dos et son flanc. Il entend une voix et des sanglots. Où est-il ? Pourquoi a-t-il la tête sur les jambes de quelqu'un et pourquoi cette personne lui caresse les cheveux ? Il ouvre les yeux doucement. Il voit des débris partout. Les souvenirs reviennent. Ils étaient dans le tunnel du métro, la première explosion les a fait revenir. Il y a eu la seconde, beaucoup plus puissante. Il a vu le tunnel s'effondré et a sorti ses ailes pour la protéger. Le lieutenant, comment va-t-elle ? Si elle pleure c'est qu'elle doit être blessée ? Il tourne doucement la tête et voit le lieutenant au-dessus de lui. Il voit ses larmes couler sur ses joues.

C : Oh ! Lucifer, vous êtes réveillé ! Merci mon Dieu !

L : Je ne suis pas sûr qu'il y soit pour quelque chose.

Il essaye de se redresser mais sent quelque chose dans son dos. Ses ailes sont toujours déployées et le font souffrir.

L : Aie ! Bon sang, ça fait un mal de chien !

D'un roulement d'épaule et avec une douleur intense, ses ailes rentrent dans son dos. Elle peut voir à son visage la souffrance qu'il endure.

C : Vous allez bien ?

L : Je ne sais pas. J'ai atrocement mal au dos et sur mon flanc. Ça fait combien de temps que j'ai perdu connaissance ?

C : Je dirais au moins 40 minutes. Vous avez une sale blessure sur le côté, assez profonde. Il faudrait éviter de bouger.

L : Pouvez-vous m'aider à me redresser ?

Elle l'aide autant qu'elle peut à l'asseoir contre le mur. Son visage se crispe sous la douleur. Il retire sa veste et essaye de regarder son côté blessé.

L : En effet, ça n'a pas l'air joli. Il semble que je ne pisse plus le sang, c'est déjà ça.

C : Mais vous avez peut-être une hémorragie interne. J'espère que les secours arriveront rapidement

Il regarde autour de lui. Il voit le talkie-walkie brisé sous les décombres.

L : Je suppose qu'ils ne sont pas au courant que nous sommes coincés ?

C : Non, malheureusement rien pour les appeler. Ils ont dû entendre les déflagrations et viendront rapidement.

L : Espérons que je les vois avant de mourir.

C : Lucifer, vous n'allez pas mourir ! Vous m'avez bien dit que vous étiez immortel ?

L : Oui et je vous ai aussi dit qu'à vos côtés je devenais mortel. Donc s'ils ne viennent pas rapidement, je me viderai de mon sang et mourrai.

Elle réalise ce qu'il vient de dire. Si elle n'était pas à ses côtés il irait bien. Il ne serait pas dans cet état.

C : C'est donc à cause de moi que vous êtes dans cet état ?

L : Je dirai plutôt à cause de celui qui a fait sauter la bombe.

C : Mais pourquoi vous êtes jeté sur moi ?

L : Pour vous protéger lieutenant. Mes... ailes ont encaissé le plus gros des débris.

C : Vous... vous les avez déjà sortis pour me protéger non ?

L : Oui je l'ai déjà fait... il y a quelques jours.

C : Avec Pierce. C'est pour ça que je n'ai aucune blessure et que je me suis retrouvée sur le toit sans savoir somment.

L : Oui, lorsqu'ils se sont mis à tirer, je vous ai protégé avec. J'ai ensuite volé sur le toit pour vous mettre en sécurité.

C : Et retourner combattre Pierce sans que je sois à côté de vous ?

L : C'est ce qu'il s'est passé en effet.

Il essaye de se redresser un peu plus mais la douleur de son flanc l'arrête aussitôt lui faisant lâcher des injures. La dernière fois qu'il a autant souffert, c'était lors de sa chute en Enfers.

C : Essayez de ne pas bouger. Je vais regarder de plus près votre blessure si vous voulez.

Elle s'approche de lui et lui demande doucement :

C : Est-ce que je peux ouvrir votre chemise pour voir la blessure ?

L : Je dois dire que j'aurai préféré que ce soit dans d'autres circonstances, mais allez-y.

Elle retrouve celui qu'elle connaît depuis trois ans. Toujours une pointe d'humour même dans les moments difficiles. Elle commence à déboutonner sa chemise. Il n'ose pas la regarder, il semble gêner. Une fois sa chemise ouverte, elle voit son torse parfaitement taillé. Elle l'a déjà vu torse nu mais pas d'aussi près. Elle rougit et tourne la tête vers sa blessure afin qu'il ne la voie pas. Elle pose ses mains délicatement autour de la blessure pour évaluer les dégâts. Le contact de ses mains sur sa peau le fait frissonner. Elle est si douce. Elle remet le pan de sa chemise contre son torse.

C : Ça ne saigne plus, mais il faut vraiment que vous voyez un médecin rapidement.

L : Et bien croisons les doigts pour qu'ils nous trouvent rapidement alors.

Elle se rassoit à côté de lui. Le silence s'installe entre eux. Finalement il est le premier à parler.

L : Pourquoi pleuriez-vous tout à l'heure ?

C : J'avais peur... pour vous.

Il la regarde un peu surpris. Il y a quelques jours elle ne voulait plus entendre parler de lui et maintenant elle pleure pour lui.

C : Je sais ce que je vous ai dit l'autre jour. Mais j'étais effrayée et choquée. Les derniers jours m'ont permis de réfléchir. C'est encore dur pour moi, j'ai toujours beaucoup de questions, mais... je... je crois que je ne veux pas vous voir partir.

L : Content de vous l'entendre dire. Et comme on a le temps, je répondrai à toutes vos questions. En plus il me sera difficile de me défiler, puisque je ne peux aller nulle part.

Elle sourit à sa pointe d'humour. Il se penche afin d'essayer d'attraper sa veste mais la douleur le retient.

L : Pourriez-vous me donner ma veste s'il vous plaît ?

Elle lui tend sa veste. Il cherche dedans sa flasque de whisky, la trouve et en prend une gorgée. Il lui tend.

L : Vous en voulez ?

C : Pourquoi pas. Après-tout, nous sommes là un moment, autant éviter la déshydratation.

Il lui sourit. Il retrouve son lieutenant.

L : Eh bien, puisque nous sommes bien installés et hydratés, je vous écoute. Demandez-moi tout ce que vous voulez savoir ?

La véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant