Mélusine 3 - Chant dangereux

Bonus IV.

Bonjour, bonsoir à tous ! Comment allez-vous ? Quoi de neuf chez mes lecteurs préférés ? ^^

J'espère que vous avez passé un bel été et que ce dernier se finira merveilleusement bien !☀️

Après plus de six mois depuis le dernier bonus, je reviens ce soir avec un passage que je voulais écrire depuis très longtemps ! Je me suis pas mal amusée à l'écrire et j'espère qu'il vous plaira !😊

Une Mel plus garce que jamais, un chasseur des sirènes pas super content et plein de promesses bafouées... Soyez les bienvenus sur ce quatrième bonus !

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Bonus IV.
Briser des serments.

Mélusine,
An 1721, France.

Belle nuit pour briser un serment.

Au dehors, les bruits de l'ivresse emplissent la nuit de leurs mélodies débridées. Les badauds dansent, rient et boivent à la lumière des étoiles, bravant le couvre feu. Une fête ayant eu lieu à quelques pâtés de maisons de là s'est étendue jusque dans les rues.

Mais ici, à l'intérieur de ma noble demeure, seule l'obscurité règne. Un faible faisceau de lune passe au travers des vitres. Postée devant la fenêtre, j'observe le monde. Tout semble tranquille de là-haut. Les passants, en contre-bas, ne sont que des ombres qui défilent sous mes yeux, les bruits, des fantômes bien pâles en comparaison à la mélodie qui hantent jour et nuit mes pensées et la nuit... La nuit est comme toujours un havre de paix. Dans lequel commettre les pires méfaits est la chose la plus aisée qu'il soit.

Ce soir, les choses vont changer.

D'un geste nonchalant je caresse l'anneau qui entoure mon annulaire. Je suis une femme mariée après tout. Le ricanement que cette constatation m'arrache résonne dans les ténèbres. Dans quelques minutes à peine, mon cher époux rentrera. Il sait la vérité, il l'a enfin deviné. Et si jamais le doute le prend encore, le corps de la jeune servante vidé de son sang au sol suffira à l'en convaincre. Son sang a coulé, tâchant le parquet, imbibant le bas de ma robe bleu océan.

Une impatience grandissante, malsaine s'est emparée de moi et derrière mon apparente tranquillité, je trépigne presque sur place. Les secondes s'égrainent lentement. Trop lentement. Et j'attends avec une hâte mal contenu le moment où tout va basculer et ou le désordre prendra le pas sur le reste.

Un bref instant, je repense aux serment formulés lors de notre union.

Ne jamais se mentir. Se soutenir. S'être fidèles. S'aimer.

De si beaux serments... Mais je suis une menteuse. Je suis une traîtresse. Je suis une infidèle. Et je n'aime guère.

Lorsque j'entends des bruits de pas précipités derrière ma porte, mes lèvres s'étirent en un sourire mauvais, laissant mes canines encore écarlates de mon dernier repas apparaître.

Il est l'heure.

Ce soir, j'ai fini de jouer. Fini de mentir. Fini d'offrir au monde mes illusions. Il est temps de laisser la sirène sortir. Il est temps de jouer à l'un de mes jeux favoris !

Belle nuit pour briser des serments.

*

An 1722, océan Atlantique.

La nuit est obscure. Sombre. Les nuages qui s'amoncellent sur la voûte nocturne dissimulent toutes lumières. Les ténèbres sont sorties de leur cachette, prêtes à avaler le monde. Comme si les enfers s'étaient déchaînés sur cette mer. Autour de moi, la tempête fait rage. Les vagues roulent, véritables langues salées prêtes à tout dévorer. Sur leur dos furieux, le bateau qui me pourchasse tangue tant qu'il finira le mat en bas, la coque au ciel, sous les lourdes gouttes de l'orage et les nuages aussi sombre qu'une nuit sans lune.