Je suis morte.
Et je ne sais pas depuis combien de temps. Je ne sais plus grand chose en fait. Simplement que je suis morte. Et si mourir me paraissait être une chose assez claire, ce qu'il y a au delà est toujours resté une vague idée. Un mystère malgré les faits que tous connaissent.
Après tout trois possibilités connues s'offrent aux morts. Il y a le Tartare ou les Champs Elysées pour les humains selon qu'ils soient jugés bons ou mauvais par la balance de Thémis. Il y a le jardin de la mort. Mais il est impossible d'y accéder, seul la mort en fait cadeaux et ce pour des raisons inconnues. Aux héros parfois quand on les prive de l'immortalité. Ou à d'autres créatures.
Enfin, il y a les limbes pour tout ceux que la mort refuse. C'est ce qui était arrivé à Eris. C'est ici que les dieux et autres créatures immortelles sont bannies lorsqu'elle sont défaites. C'est aussi là ou j'aurai du atterrir en théorie. Car après tout nous sirène, êtres immortels, ne pouvons êtres tuées que par les dieux ou par un coup en plein cœur. Et nous nous transformons alors en écume, nos âmes se retrouvant piégées dans les limbes. Le comble de l'ironie aurait été que je m'y retrouve maintenant que la divine famille y est prisonnière.
C'est à ça que je m'attendais. Aux limbes. Ou bien au néant, cette inexistence, cette fin en tout. Après tout, je ne sais ce que je préfère. Le néant ou être perdue à jamais dans les limbes ? Je ne m'attendais en aucun cas aux ténèbres totales. Pire que les limbes car ici il n y a rien d'autre que les ténèbres mais ce n'est pas le néant. Car je suis toujours là... Et je ne sais pas depuis combien de temps. Je crois que je suis assise dans l'obscurité à attendre. Attendre quoi ? Je m'ennuie terriblement. C'est ennuyant d'être morte en fait ! Jamais rien ne vient perturber les ténèbres. Pourtant quelque chose viendra, je le sais, je l'attends. Qu'est ce que j'attends ?
« Mélusine de Longborn ?
Je me retourne vivement, surprise par cette intervention. Une femme se tient devant moi. Drapée dans une immense robe noire, une cape toute aussi imposante et aussi sombre sur les épaules, son visage poupin ressort étonnement dans cet univers austère. Ses long cheveux blanc descendent jusqu'au sol en une longue tresse à cinq mèche. Méfiante j'interroge.
- Vous êtes ?
- La Mort, ma jolie. La Mort.
La femme joue avec ses longues manches noires. Je frissonne avant de me rappeler les paroles de Caïan. J'aurais dû m'attendre à la rencontrer finalement... Ses yeux d'un gris perçant se posent sur moi et elle me glisse, les paupières mi-closes :
- Ça fait longtemps que je t'attends tu sais ? Pourtant je ne t'ai pas vu. Tu as su me déjouer à plusieurs reprise.
- Disons que j'ai eu le temps...
- Le Temps ? Il n'a aucune emprise sur moi. J'ai vécu chaque ligne du temps que tu as emprunté et j'ai récupérer les morts qu'elles ont composé. Bien qu'à chaque recommencement tu me les aies tous repris... Pourtant le Temps est aussi un ami. Mon ami et ton ami. Il t'a donné sa clochette. Tu peux l'utiliser. Il reviendra pour toi. Te proposera une nouvelle chance. La saisiras-tu ?
Je hausse des épaules, portant instinctivement une main à ma ceinture que laquelle est accrochée ladîte clochette. Je n'y avais pas pensé... Un soupire m'échappe.
- Je n'en sais rien... J'imagine que quoique je fasse il y aura toujours quelqu'un dans l'histoire qui en pâtira.
- Quoique tu fasses tu trouveras devant moi. Mais si je t'ai attendus tant de temps c'est simplement pour pouvoir te parler Mélusine.
- Parler ? De quoi la Mort voudrait parler ?
- La Mort, la Vie... Nous sommes sœurs tu sais ? Nous sommes les principes mêmes de ce monde. Nous pouvons parler de tout ! Du pourquoi et du comment. Je pourrais répondre à des questions auxquelles jamais les réponses n'ont été données. Pourquoi l'homme ? Pourquoi l'amour ? Pourquoi la haine ? Pourquoi la vie ? Pourquoi le destin ? Pourquoi la mort ? Mais si je veux te parler, c'est de toi.
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Mélusine 3 - Chant dangereux
Paranormal- Tome 3 de la série Mélusine. A lire seulement après avoir lu les deux premiers tomes ^^- "L'amour, la mort, mon unique destin." La mer recule face à la Terre qui s'avance. Les dieux sont retournés d'où ils venaient et avec eux, s'est retrouvé emp...