Tome II : Les Aventures de Ladybug et Chat Noir.

Chapitre n°12

Marinette pénétra l'atelier de Gabriel Agreste le cœur battant la chamade. Elle observa minutieusement le décor qui l'entourait avec des étoiles dans les yeux. Elle se sentait véritablement honorée et chanceuse de découvrir son antre des créations. Plusieurs croquis en noir et blanc ou colorés parcouraient les murs de la pièce. Plusieurs mannequins étaient également disposés çà et là. Enfin, une tablette géante trônait vers le fond de l'atelier, devant le portrait d'Émilie Agreste, réalisé à la manière de la célèbre peinture de Gustav Klimt, "La Dame en or".

- Approchez mademoiselle Dupain-Cheng.

La jeune femme s'exécuta, rongée par une appréhension grandissante. Elle s'approcha de la tablette géante où le créateur faisait défiler des dizaines et dizaines de modèles sous forme de croquis. Marinette s'extasiait devant tout ce contenu créatif qui ne faisait que stimuler davantage son inspiration. Le bout de ses doigts la démangeait terriblement, avide de s'installer devant une machine à coudre et un nécessaire à couture. Gabriel Agreste la regarda un instant de haut en bas, un peu trop en détail au goût de Marinette qui se sentait très mal à l'aise. Puis, il continua à faire défiler l'écran jusqu'au schéma d'une robe de cocktail courte à épaules nues, encolure en bateau, cintrée à la taille et jupette évasée à volants qui s'arrêtait au niveau des genoux. Marinette fut prise d'un ébahissement au-delà de tout ce qu'elle avait vu jusqu'ici. Ce modèle de robe était à la fois élégant et fluide, la jupette offrait à l'ensemble un côté très aérien et fantaisiste.

- Monsieur Agreste...qu'est-ce que vous attendez de moi ?
- J'attends de vous que vous fassiez vos preuves. Vous allez réaliser ce modèle de vêtement.
- Vous....vous voulez que moi je..... Que je réalise une de vos propres créations ?
- Tout juste.

Alors que le créateur s'installait à son bureau juste en face d'elle, reprenant probablement un projet en cours, Marinette cherchait à obtenir plus d'informations pour se mettre au travail.

- Monsieur vous....hum....vous dîtes que vos collaborateurs sont sujets à des consignes précises de votre part mais....vous ne m'avez donné aucune directive en ce qui concerne le choix des couleurs, des tissus ou des mensurations. Je n'ai à ma disposition que le modèle en noir et blanc sans aucune autre précision complémentaire.
- En effet, mais vous conviendrez aisément que ni vous ni moi ne sommes collaborateurs de quoi que ce soit pour le moment. Aussi, je vous laisse le libre arbitre en ce qui concerne ce modèle précis. Je ne m'entoure que de personnes talentueuses et méritantes. Impressionnez-moi, mademoiselle Dupain-Cheng.

Aucuns mots n'auraient suffi à décrire la pression que subissait la jeune femme en cet instant. Elle analysa ses paroles et les fit tourner en boucle dans son esprit, cherchant à contrôler son angoisse manifeste et sa respiration.

Ok Marinette, il ne faut surtout pas te planter.

Marinette regarda une nouvelle fois le patron de vêtement qui se trouvait sur la tablette en face de sa position. Même si Gabriel lui avait accordé un libre arbitre total, elle se doutait bien que ses choix devaient être pertinents et correspondre à l'idée dont il se faisait de son modèle, au moment où il l'avait dessiné. Elle devait se représenter mentalement la robe et en déduire la marche à suivre. Elle décida de se baser sur le style du vêtement pour le choix des tissus : du velours pour l'encolure en bateau et de l'organza pour le buste cintré à la taille et la jupe évasée. Une idée lui vint à l'esprit et elle prit le risque d'ajouter des manches en dentelle au modèle d'origine.

- Monsieur Agreste, où puis-je trouver des échantillons de tissus ?
- Derrière la porte, à votre gauche.

Marinette se rendit dans l'arrière salle puis tomba nez à nez avec des dizaines d'étagères sur lesquelles reposaient plusieurs mètres de tissus en tout genre, du satin, de la soie, en passant par la mousseline ou la gorgette. Marinette plaça ses deux mains devant sa bouche, les yeux luisants, presque émue face à ce tableau coloré qui se dessinait devant elle.