Chapitre n°18

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Alors que Papillombre caressait du bout des doigts l'oiseau qui lui faisait face, Nathalie s'inquiétait de comprendre ce que ce dernier avait derrière la tête.

- Ga.... Gabriel, que comptez-vous faire de cette chose ?
- Voici un moyen de révéler la véritable nature de mon fils. Détransformation.

Nathalie constata avec grand étonnement que l'être créé par Gabriel n'avait pas disparu lors de sa détransformation. Elle s'avança pour le toucher, poussée par la curiosité, mais le styliste l'en empêcha en plaçant sa main devant son passage.

- Seul un porteur de Miraculous peut entrer en contact avec lui. Ne vous avisez pas de le toucher, Nathalie. Je l'ai spécialement conçu dans ce but.
- Pourquoi ne disparaît-il pas ? Vous avez mis fin à....
- Il est directement relié à ma psyché. Tant qu'il n'est pas purifié ou que je ne cesse pas de ressentir les émotions à l'origine de sa création, il ne peut pas disparaître.
- Maître, je vous en supplie, ne faîtes pas ça.....

Gabriel Agreste dévisagea Nooroo d'un air strict, provoquant la peur chez ce dernier.

- Silence !

Alors que le Kwami était soumis à l'entrave de la parole, Duusu vint le prendre dans ses bras afin de le soutenir. Nathalie confia à Gabriel le pendentif que ce dernier avait utilisé pour se réconcilier avec Adrien. Mais cette fois-ci, ce n'est pas le père, mais bien le fils qui allait être destinataire de ce présent. Le styliste s'avança vers la créature et laissa pendre du bout des doigts le collier. L'oiseau d'ébène battit des ailes quelques instants et poussa un croassement inaudible pour le commun des mortels. Puis, son corps se consuma lentement parmi les flammes violettes qui irradiaient de son corps, et ce qui restait de ces cendres fut aspiré à l'intérieur du bijou. Une fois de plus, Nathalie lui confia les doutes et appréhensions qui s'insinuaient au plus profond d'elle-même. Elle avait peur, peur de ce que comptait faire Gabriel et des répercussions que cela aurait sur son fils, auquel elle était profondément attachée.

- Adrien ne risque rien, n'est-ce pas ?

Pris d'une rage sourde, Gabriel haussa la voix et attrapa instinctivement le bras de son assistante, d'une poigne plus violente que ce qu'il avait souhaité à l'origine.

- Me croyez-vous vraiment capable de faire du mal à mon propre.....

Alors qu'il observait le visage tétanisé de son amie, Gabriel baissa les yeux vers le bras qu'il avait empoigné il y a quelques secondes et sa peau devint blême. Il lâcha immédiatement Nathalie qui commença à masser légèrement la zone endolorie par ce brutal contact. De son côté, le styliste se répétait en boucle les paroles qu'il venait de proférer dans son esprit et sombra un peu plus dans le néant. Si son propre fils était Chat Noir, alors plus d'une fois il avait mis sa vie en danger. Cette réalité le frappa de toute part telle le plus dévastateur des électrochocs. Ça ne pouvait être qu'un cauchemar, il cherchait à s'en persuader. Car en réalité, il n'avait aucune idée de quelle trahison était la plus insupportable, celle de son fils...ou la sienne.
Lentement, il se forgea de nouveau cette apparente sévérité qui le protégeait des blessures internes et prit Nathalie dans ses bras durant un court instant.

- Pardonnez mon comportement, je me suis laissé emporter, Nathalie.

Cette dernière répondit à cette étreinte éphémère où elle put percevoir l'ensemble du mal-être qui le rongeait avant de le voir recomposer tout aussi vite la carapace qui l'entourait d'habitude. Gabriel souffla comme pour balayer d'un geste ses angoisses du moment et reprit sa ligne de conduite originelle.

- Je ne peux plus reculer. Demain sera un tournant décisif dans la quête que nous avons entrepris il y a cinq ans maintenant. Ce sera la fin... ou le début du cauchemar. Tenez-vous prête, Nathalie.
- Vous pourrez toujours compter sur moi, Monsieur Agreste. Vous, Adrien, et Émilie.

Tome II : Les Aventures de Ladybug et Chat Noir.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant