Fin Octobre 2013
- Allez, sors de la voiture, m'ordonne mon père une nouvelle fois.
Je lui lance un regard et je vois qu'il comprend directement. Il finit par se mettre à genoux à mes côtés.
- Ils ne savent pas ce qu'ils ratent mon bébé, chuchote-t-il en me massant le genou droit.
Hélas, je viens d'être refusé au centre de formation d'olympique Lyonnais. Ils prennent qu'une poignée de jeunes filles par an et aujourd'hui c'était la dernière session de l'année 2013-2014. C'est le club français qui met le plus en avant le foot féminin, j'avais tellement envie d'y faire partie. Chaque année c'est la même chose, j'ai une bonne technique mais physiquement ce n'est pas ça. On est très petit dans la famille et je ne suis pas toute maigre donc ça n'aide pas. C'était ma dernière chance dans ce club, j'ai candidaté trop de fois.
- Ce n'est pas fini, la semaine prochaine c'est Paris. Tu préfères Paris de toute façon? petite vendue hein ?
Je finis par rigoler légèrement. La semaine prochaine c'est la dernière session du centre de formation du Paris saint-germain. Le PSG c'est mon club de coeur, au début je dois l'avouer j'ai soutenu ce club pour enrager mes frères qui étaient pro Marseille, mais au fil des années j'ai eu un réel coup de coeur pour ce club.
- Sèche tes larmes, il y a une surprise à la maison, déclare mon père en faisant danser ses sourcils.
- Maman va être triste, je commence à dire.
- Arrête de penser à ta mère, elle veut que ton bonheur. On est tous triste de te voir comme ça mais ce n'est pas la fin du monde ma chérie, ajoute-t-il avant de se relever.
Il se lève et me tend la main. J'hésite avant de la prendre alors qu'il me tire jusqu'à la maison familiale.
- On est rentré ! annonce mon père.
J'essaie de ne pas paraître trop abattue en voyant le visage de ma mère.
- Alors ? tente-t-elle.
Je vois mon père lui faire un signe de tête pour lui dire qu'on a été refusé.
- Mais c'est pas grave maman, je veux Paris de toute façon, dis-je en tendant de relativiser.
- Change de disque microbe, Paris s'est éclaté, déclare Théo en descendant des escaliers.
- Soit pas méchant, dit ma mère en le poussant légèrement.
- Oui soit pas méchant Théo, j'ajoute sarcastiquement.
Je l'entends râler avant d'aller s'affaler sur le canapé du salon.
- Du coup, la surprise ? dis-je en me tournant vers mon père.
- Carrément on est ta surprise ? j'entends dire de l'étage.
J'écarte les yeux en entendant la voix d'Antoine. Deux secondes plus tard, j'aperçois quatre silhouettes s'approcher de nous. Maud est la première à arriver en bas des escaliers, je ne perds pas une seconde et cours dans ses bras.
- J'ai pas eu cet accueil-là moi, marmonne Théo.
- Tu m'as tellement manqué, dis-je enfoncé dans les bras de Maud.
- Tu m'as manqué aussi Em', rétorque Maud.
Maud à 25 ans, elle est partie de la maison à 20 ans après avoir raté ses études à Mâcon. Elle s'est envolé pour Toulouse et s'est épanouie là-bas depuis 5 ans maintenant. Elle vient de commencer à travailler du coup, on ne l'a pas vu depuis août.
Je m'écarte d'elle pour voir Thomas, son petit copain qu'on connaît depuis quelques mois maintenant.
- Ça va petite Emma ? sourit Thomas en ouvrant ses bras.
- Oui elle va bien Emma tout court, dis-je en rigolant avant de lui faire une accolade.
Je m'écarte de mes bras pour voir la tête blonde décolorée de mon frère.
- Antoine, dis-je en fonçant dans ses bras.
- Ça c'est un vrai accueil! rigole-t-il.
Antoine joue professionnellement au foot en espagnol à la Real Sociedad, lui aussi on le voit peu même si au début du mois il est venu pendant la trêve internationale.
- Qu'est-ce que tu fous là ? je lui demande.
- Érika bosse pas ce weekend, ajoute-t-il en se décalant pour me montrer Érika sa petite copine.
Érika est la petite copine d'Antoine depuis presque trois ans maintenant, on l'a connaît depuis deux ans du coup elle fait partie de la famille. Elle est espagnole mais à commencer à apprendre le français il y a deux ans.
- Ça va Érika ? je demande en allant lui faire un câlin à son tour.
- Très bien et toi ?
- Bien parce que vous êtes tous là, je rigole.
- Vous avez faim ? On vous attendait pour déjeuner, annonce ma mère en nous attirant vers la cuisine.
- J'ai trop la dalle, déclare Théo en se levant du canapé.
- Même moi, dis-je en le suivant.
Je sens qu'il m'attrape par les épaules.
- Ça va vraiment ? chuchote-t-il dans mon oreille.
Il plonge seulement son regard dans le mien pour comprendre ma réelle déception.
- On en discute après, dit-il avant de m'embrasser le font.
On finit par tous s'installer à table, discuter de tout et de rien pendant deux bonnes heures. Les sujets de conversation tournent comme d'habitude autour du football du côté des garçons et des vies respectives des femmes. Quand à moi, à la fin du repas je me précipite à la salle de bain pour prendre une douche rapide. En descendant j'entends mon père et Antoine discuter au pied des escaliers.
- Je comprends pas pourquoi elle veut pas venir en espagne essayer, commence Antoine.
- Elle n'est pas comme toi Antoine, elle a besoin de stabilité, rétorque mon père.
- Je serais là, je suis sa stabilité.
- On ne peut pas la forcer.
- En France personne voudra, ça fait des années que vous essayez. C'est mort ici, faut qu'elle bouge ailleurs si elle veut faire du foot en pro.
J'entends ce qu'Antoine dit mais je ne veux pas suivre son chemin. Je n'ai pas envie qu'on associe ma réussite dans une formation à lui. Je suis très fière d'être sa soeur, je suis sa plus grande supportrice mais je n'ai pas envie qu'on croit que je réussis seulement parce que mon frère est Antoine Griezmann.
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Spécial - GRIEZMANN MBAPPÉ HAZARD
Fanfiction« Y a rien de normal dans ce monde, pour celui qui est spécial » - Laylow Spécial, c'est ce qu'on lui a répété tout au long de son enfance. Tu es spécial Emma. Spécial dans son comportement, sa façon de vivre, de pensée, dans sa façon de jouer au...