Chapitre 5

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Début Mars 2014

Je franchis les derniers escaliers du stade de France accompagnés de ma famille. On se dirige rapidement vers nos places en tribune familiale. Aujourd'hui on s'est déplacé jusqu'à Paris pour voir Antoine jouer en équipe de France contre les Pays-Bas. Sa sanction a été levée il y a quelques semaines et c'est sa première titularisation. On est très fière de lui donc on a décidé de tous monter à Paris pour l'occasion. On est arrivé pile à l'heure pour l'entrainement des joueurs.

- Tu penses que c'est trop tôt si je demande à Antoine de faire signer mon ballon ? je demande à Maud. 

- Oui, elle rigole. 

- Mais, 

- Laisse-lui le temps de s'adapter au moins, continue-t-elle.

- Ils arrivent, s'écrit Théo en pointant le terrain.

Effectivement, on aperçoit Mathieu Valbuena accompagné de Karim Benzema s'avancer sur le terrain suivi des autres joueurs. Antoine est dans les derniers à entrer  sur le terrain, son regard se lève rapidement vers les tribunes. Il nous cherche du regard. 

- Antoine ! crie Théo. 

- Ne l'embarrasse pas devant ses collègues, souligne ma mère.

- Coéquipiers Maman, j'ajoute. 

- Mais il nous cherche, boude Théo.

Je me lève sur mon siège pour agiter les bras jusqu'à qu'Antoine nous voit. 

- Voilà comment on fait, dis-je en tirant la langue à mon frère. 

Toute la famille se met à agiter les bras pour saluer Antoine, celui-ci rigole en nous envoyant des baisers volant. Blaise Matuidi qui se trouve à ses côtés finit par nous saluer à son tour. 

- Papa, t'a vu! je m'écris. 

- Oui ma chérie. 

- Il nous a dit bonjour, dis-je toute excitée.

Rapidement, les joueurs se mettent à s'entraîner sous les yeux du coach. C'est seulement un match amical mais je sais qu'Antoine se met beaucoup de pression. Il a beaucoup d'attente car il veut prouver que la fédération n'a pas fauté en soulevant sa sanction. 

- On va chercher à graille ? me demande Théo en se levant de son siège. 

- Oh ouais.

- Papa, on s'écrit tous les deux.

- Oh ne commencez pas, on vient de dîner.

- On a dîné y'a une heure déjà ! dis-je en boudant. 

- Juste des popcorns, tente Théo. 

- Et des bonbons, je chuchote. 

- Et des bonbons du coup, ajoute Théo.

- Vous avez de l'argent de poche, déclare Maman. 

- Je l'ai pas sur moi, dis-je en fouillant mes poches. 

- Moi j'ai plus rien, rigole Théo. 

- Comme par hasard, souffle mon père avant de nous balancer un billet de 20 euros.

- Merci papa, dis-je en attrapant le billet. 

- Je veux la monnaie ! 

- Quelqu'un veut un truc ? demande Théo. 

- Non merci mon chéri, répond Maman. 

- Prends-moi à boire s'il te plaît, rétorque Maud.

- Érika ? 

- Non merci Théo, répond Érika en souriant.

- Papa du coup rien pour toi ? dis-je en rigolant. 

- popcorn, souffle-t-il. 

- Pardon papa? Tu veux manger ? finalement ? dis-je en me moquant. 

- Allez-y avant que ça commence.

On se dépêche d'aller jusqu'au stand de nourriture. 

- Putain quand tu seras à Paris tu pourras venir voir tous les matchs, commence Théo.

- Ouais bon en semaine y'aura école.

- Y'aura ni papa ni maman, tu feras ce que tu veux. 

- On est surveillé en formation, je rigole. 

- Jure ? 

- Bah oui, ils investissent en nous donc ils font attention.

- Éclaté.

- Mais bon, ils ne vont pas trop être sur mon dos je serai en division 2. Je leurs amène très peu d'argent, je rigole en arrivant près du stand. 

- Ouais mais vous êtes les futures joueuses. 

- Mouais. 

- Bonsoir, est-ce qu'on pourrait avoir deux paquets de popcorn, un paquet d'haribo et trois ice tea. 

- Pourquoi trois ? je t'ai dit que je n'avais pas soif, après je vais courir aux toilettes. Je ne veux rien louper moi ! 

- C'est pour Érika, on sait jamais ça s'trouve elle à honte. 

- J'avoue, dis-je en haussant les épaules.

On finit par payer le tout et se dépêcher d'atteindre nos places avant le début du match. Tout s'enchaîne très vite, la Marseillaise, les premières passes. Antoine est très utile pour un début de match, il crée des opportunités. Au bout d'une trentaine de minutes, le score s'ouvre enfin en notre faveur grâce à Karim Benzema. Le stade est en feu, tout le monde hurle son nom en tapant des mains. Moi y compris. 

- Je l'aime trop, souffle Théo les mains sur le crâne. 

Je rigole en acquiesçant. Match amical c'est clair mais le moindre but fait plaisir. Le stade semble former un seul être. Le football est incroyable. À peine dix minutes plus tard, c'est Blaise Matuidi qui marque, c'est incroyable comment tout se passe vite ce soir. Je vois les joueurs le sourire aux lèvres.

- Allez Antho', c'est à toi, je chuchote le suppliant de marquer.

Finalement, le match se conclut sur une victoire de deux buts pour la France. Même si Antoine n'a pas marqué, je suis contente de cette belle soirée. Mais surtout très fier de lui et de l'équipe qui n'a pas relâché leurs efforts pour nous offrir cette victoire qui fait très plaisir à quelques mois de la coupe du monde.

Spécial - GRIEZMANN MBAPPÉ HAZARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant