Chapitre 20

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Fin Février 2015

- Pourquoi tu ne réponds plus au téléphone ?

- Je n'ai pas trop le temps, on doit beaucoup travailler en ce moment.

- Mens pas Nini, soupire Antoine à travers le téléphone.

Je ne réponds plus rien. À vrai dire je sais très bien pourquoi je ne réponds plus au téléphone et pourquoi je n'appelle pratiquement plus personne. Je me sens très seule ici à Londres et ça me brise le coeur d'être aussi loin de ma famille. Plus je pense ou plus je parle avec eux plus j'ai qu'une seule envie c'est de rentrer.

- J'ai déjà été dans ta situation, tu sais très bien que tu peux m'en parler.

- Ça va je te dis.

- Je vais prendre un avion et venir t'en mettre une.

Je ne réponds rien une fois de plus.

- Emma, je sais que c'est difficile mais te renfermer sur toi-même c'est la pire solution.

J'entends Lisa m'appeler de sa chambre.

- Je dois te laisser Antoine.

- Em' s'il te plaît. Fais pas la morte, on s'inquiète tous.

- Tu me manques beaucoup, dis-je finalement.

- Tu me manques tout le temps ma petite soeur, même quand tu es dans la même pièce que moi, soupire Antoine.

- Ça va aller, je te promets. Faut juste que je m'y habitue.

- Si ça va pas tu me le dit, je viens direct.

- Je sais.

- T'envoie un petit message à Théo? Il s'ennuie de toi.

- Oui.

Théo. C'est celui qui me manque le plus. On est très proche mais depuis que je suis à Londres on se parle très peu, quelques messages par ci.

- Il me manque trop, je me sens trop nulle d'être ici alors qu'ils sont à Mâcon. Même toi tu es plus à la maison que moi maintenant.

- Je t'envoie un billet quand tu veux.

- Je peux pas, juste un aller-retour ça me fatiguerait trop et je n'ai pas le droit.

En effet, on a seulement le dimanche de libre vu qu'on mélange l'école et le foot en même temps. Avec les autres étrangères on a des cours intensifs d'anglais donc on a très peu de moments à nous. Elizabeth ne veut pas nous laisser rentrer pour une journée car elle dit que cela va plus nous fatiguer qu'autre chose. Elle a raison même si c'est triste.

- T'as demandé si tu pouvais venir voir le match contre le Danemark en Mars ?

- Ouais c'est mort, ça tombe pendant nos tests de langue.

- Tu parles toujours pas anglais ?

- Eh ! j'essaie ! Hier j'ai commandé toute seule au restaurant !

- Trop forte ma soeur.

- Et tu sais, la semaine prochaine, on va enfin voir un match de l'équipe masculine de Chelsea !

- C'est bien ça, au moins ça va vous changer les idées !

- J'ai trop hâte de voir les joueurs et l'ambiance du stade ! En plus c'est la finale de la League Cup!

- Pas mieux que l'atletico !

- Ça reste à voir !

- Trop méchante.

- T'as reçu mon maillot ?

- Oui, Lopes.

- Tu m'en veux pas ?

- De quoi? d'avoir mis Lopes?

- Oui.

- Bah non, tu fais comme tu le sens Nini. Le seul qui pourrait le prendre mal c'est Papa, c'est son nom à lui d'abord.

- Ça me rassure parce que j'avais peur qu'on s'intéresse à moi parce que je suis une Griezmann.

- Un jour ça se sera tu sait.

- Je sais, mais pour l'instant j'ai besoin de temps pour faire mes preuves.

- Je peux quand même venir voir un match ?

- Ils sont trop nuls nos matchs, on est la meilleure équipe féminine en formation d'Angleterre du coup on gagne. On a zéro concurrence.

- Je viendrais un jour en mode incognito !

- Maud vient dans deux semaines me voir, bon je n'aurai pas le droit de sortir avec elle mais elle viendra au match et je pourrais la voir là-bas. Je l'ai pas vue depuis Noël elle aussi.

- Oui elle m'a dit qu'elle comptait faire ses vacances à Londres pour voir ta petite tête.

- Londres c'est pas terrible tu sais, il fait beaucoup trop froid ici. Encore pire qu'en France !

- Fallait venir en Espagne minimoys.

- Oui c'est ça !

- Bon, je te laisse je vais pas tarder à aller à l'entraînement.

- Bon courage et passe le bonjour à Érika.

- Merci Em'

- Merci à toi Antoine, ça m'a fait plaisir de discuter avec toi. T'es le meilleur.

- Je vais rougir arrête ! rigole-t-il.

On finit par raccrocher. Je sais qu'Antoine tente de m'aider car il a vécu la même situation quelques années plus tôt, vivre loin de nous très jeune. Plus lui ça a dû être encore plus difficile on était tous à la maison alors que moi j'ai l'habitude du manque de Maud et Antoine. Je connais mon but et je dois m'efforcer de ne pas l'oublier pour aller de l'avant.

Spécial - GRIEZMANN MBAPPÉ HAZARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant