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Bennet frottait toujours sa gorge endolorie. Il y aurait forcément une marque, d'ailleurs, car son assaillant n'y était pas aller doucement, loin de là. Cependant, le blond n'était pas en colère, en fait, il comprenait. Les gestes n'étaient pas volontairement violents, mais plutôt désespérés et posés seulement pour menacer dans l'espoir de ne pas être attaqué de nouveau.

Il avait attendu quelques minutes, assis contre le mur du cachot pour laisser un peu de temps au garçon devant lui afin qu'il s'habitue à sa présence. Ce dernier restait en petite boule dans un coin et n'avait pas relevé la tête.

Le Pyro avait aussi remarqué que la porte de la cellule était entrouverte et que Kaeya ne semblait pas du tout prendre son rôle de gardien à coeur. Pourtant, son vis-à-vis n'avait rien tenté.

Bennett avait calculé que, par la force de la main qui l'avait maintenue au mur et celle des décharges qui émanaient de l'autre, il pourrait facilement blesser gravement quelqu'un et s'évader. Puis, il y repensa quelques secondes; et s'il n'avait nul part où aller ?

Il se râcla la gorge pour parler, ce qui fit sursauter son vis-à-vis, et leurs regards se croisèrent quelques temps.

- Est-ce que...Razor, c'est ton nom ? commença-t-il d'une voix douce et rassurante.

L'autre le fixa pendant une dizaine de secondes avant d'hocher positivement la tête.

- Moi c'est Bennett.

Le Pyro se redressa un peu pour être plus comfortable et observa Razor tenter de se coller encore plus au mur. Peu importe si Bennett faisait attention aux gestes qu'il posait, qu'ils soient doux ou brusques, les réactions étaient les mêmes. Qu'est ce qu'on avait fait à ce pauvre garçon?

Le blond en conclu qu'il était peut-être trop tôt pour lui parler de l'accident, que ça ferait remonter des souvenirs indésirables. Même si l'enquête serait ralentie, Bennett n'avait aucunement l'intention de forcer qui que ce soit à revivre de tels moments pour son gain personnel. Il devait premièrement faire comprendre à Razor que le danger n'était plus présent, qu'il était en sécurité et que des gens étaient là pour le protéger au besoin. Cela prendrait du temps.

Du temps qu'il n'avait pas, mais qu'il prendrait.

- Je vais te laisser tranquille, Bennett tenta un sourire, je suis désolé si je t'ai effrayé tout à l'heure, je n'ai pas réfléchi. Oublie ce que je t'ai dit, je n'ai pas de questions pour le moment, mais si jamais tu ressens le besoin de parler...

Il se releva doucement, près à partir et cette fois, Razor ne bougea pas, mais il ne lâcha pas le blond du regard.

- La porte reste déverrouillée...

Bennett avait conscience qu'il pourrait franchement regretter ce geste, mais c'était la décision qu'il croyait juste en ce moment.

D'ailleurs, Kaeya avait soudainement recommencé à suivre ce qui se passait et fronçait les sourcils.

- Ici, à Monstadt, les gens sont libres, seuls les criminels sont enfermés. Je n'ai donc aucun droit de te retenir.

Jean serait en colère, Aether aussi, mais Bennett suivait son coeur, pas les règles. Ce qui lui semblait juste était toujours une bonne raison de désobéir. Il laissa donc Razor dans le coin de la cellule et repartit avec Kaeya, qui l'escorta dehors.

HONEST LIES || RAZORXBENNETTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant